Avoir une passion et un but dans sa vie
Au début de ce livre, je me suis demandé combien d’êtres humains avaient vu le jour depuis l’aube de notre histoire. Les estimations oscillent entre 60 et 110 milliards. Et pourtant, chaque individu est unique et chaque vie est différente. La particularité de notre espèce réside dans nos immenses ressources créatives, qui nous permettent de transformer nos vies en permanence si nous en faisons le choix. Que nous souhaitions changer le monde entier ou notre propre univers, les limites viennent autant de notre imagination que de notre situation actuelle. Cela est vrai pour tout un chacun depuis la naissance de la civilisation humaine.
Personne ne s’est encore jamais lancé dans votre quête auparavant. Toutefois le voyage de la vie est par nature aussi vieux que l’humanité. À travers les siècles, écrivains et philosophes ont mis en évidence les mêmes principes qui façonnent tous les grands mythes et récits de l’aventure humaine, et que Joseph Campbell s’attache à identifier dans ses ouvrages consacrés au « voyage du héros ». Ainsi le mythologue affirme-t-il : « Une bonne vie est un enchaînement de voyages héroïques. Encore et encore, vous êtes appelé à rejoindre le royaume de l’aventure, à gagner de nouveaux horizons. À chaque fois se pose le même problème : oserai-je ? Et si vous osez, les dangers sont là, ainsi que l’aide, et la réussite ou le fiasco. Un fiasco est toujours possible. Mais il y a aussi la possibilité du bonheur. »
Toute quête implique des risques, que vous ne pourrez pas toujours anticiper. Elle implique aussi des opportunités, que vous ne pourrez pas toujours prévoir. Vous pouvez seulement déterminer une direction et franchir les premières étapes. Ensuite, vous devrez accueillir les risques et les possibilités en vous tenant prêt(e) à réagir. C’est ainsi que le processus créatif fonctionne, et que les processus organiques prennent forme. Martin Luther King part de la même idée lorsqu’il dit : « Gravissez la première marche de la foi. Inutile de voir tout l’escalier, gravissez seulement la première marche. »
Bien que vous ne puissiez prédire l’avenir, vous avez intérêt à regarder devant vous. Selon vous, combien de temps pourrait durer votre voyage ? Par bonheur, nous ne le savons pas en principe… Mais, si tout va bien, vous pouvez espérer vivre quatre-vingts, quatre-vingt-dix, voire cent ans. Cela peut sembler long si vous vous ennuyez ou que vous vous sentez frustré(e) dans votre vie. Mais, à l’échelle cosmique, c’est à peine un battement de cœur. Espérez-vous jouir de la vie ou vous contenter de l’endurer ? Certaines personnes n’acceptent pas l’idée de vieillir. Bien sûr, cela présente quelques difficultés… Selon le mot de l’actrice Bette Davis, « vieillir n’est pas pour les mauviettes ». Cependant, un ancien proverbe dit : « Ne regrettez pas de vieillir, c’est un privilège refusé à beaucoup. » En effet.
Quelqu’un a dit que, lorsque nous lisons les dates de naissance et de mort d’une personne, le plus important se trouve dans le tiret qui les sépare. Qu’a-t-elle fait pour remplir l’intervalle ? C’est une bonne question à se poser pour soi-même. À cet égard, nous avons beaucoup de choses à apprendre de ceux qui sont à la fin de leur voyage et le savent.
Bronnie Ware a travaillé de nombreuses années comme infirmière en soins palliatifs. Ses patients souffraient de maladies incurables et savaient qu’ils étaient en train de mourir. Elle s’est occupée d’eux pendant les trois à douze dernières semaines de leur vie. Selon elle, les patients évoluent beaucoup lorsqu’ils sont confrontés à leur propre mortalité. « J’ai appris à ne jamais sous-estimer leur capacité à évoluer. Certains changements étaient phénoménaux. Chacun éprouvait diverses émotions, bien sûr le déni, la peur, la colère, le remords, le déni à nouveau et enfin l’acceptation. Cependant chaque patient a découvert sa propre paix avant de partir, chacun d’eux. »
Lorsqu’elle demandait à ses patients s’ils avaient des regrets ou s’ils auraient dû faire les choses autrement dans leur vie, un certain nombre de thèmes revenaient. Voici les principaux d’entre eux :
- Je regrette de ne pas avoir eu le courage de rester fidèle à moi-même, au lieu de mener la vie que les autres attendaient de moi.
C’est le regret qui revient le plus souvent. Lorsqu’une personne comprend que sa vie touche à sa fin et qu’elle regarde en arrière, elle prend souvent conscience de tous les rêves qu’elle n’a pas réalisés. « La plupart des patients n’avaient pas réalisé la moitié de leurs rêves et devaient mourir en sachant que c’était dû à des choix qu’ils avaient faits, ou n’avaient pas faits. »
- Je regrette d’avoir travaillé autant.
Ce regret est commun à tous les hommes que Bronnie Ware a soignés. Ils n’ont pas vu grandir leurs enfants ni profité de la compagnie de leur épouse. Certaines femmes éprouvent aussi ce regret. Mais, comme elles appartenaient pour la plupart à l’ancienne génération, en général elles n’assuraient pas le soutien financier de la famille. « Tous les hommes regrettaient profondément d’avoir consacré une si grande partie de leur vie à leur travail. »
- Je regrette de ne pas avoir eu le courage d’exprimer mes sentiments.
Durant toute leur vie, nombre de patients ont réprimé leurs sentiments afin de rester en paix avec les autres. Si bien qu’ils se sont fait une vie dont ils ne voulaient pas, et qu’ils ne sont jamais devenus ce qu’ils auraient pu être. « Beaucoup ont développé des maladies liées à l’amertume et au ressentiment qu’ils portaient de ce fait en eux. »
- Je regrette de ne pas être resté(e) en contact avec mes amis.
Beaucoup de patients n’ont compris tous les bienfaits des amis d’autrefois que dans leurs dernières semaines, alors qu’il n’était pas toujours possible de retrouver leur trace. La vie les avait pour la plupart tellement accaparés qu’ils avaient laissé s’échapper leurs plus belles amitiés au fil des années. « Il y avait pour beaucoup le profond regret de ne pas avoir consacré à leurs amis le temps et les efforts qu’ils méritaient. Chacun regrette l’absence de ses amis au moment de mourir. »
- Je regrette de ne pas m’être permis d’être plus heureux(se).
Bien des patients n’ont pas compris avant la fin que le bonheur est un choix. Ils étaient restés enlisés dans leurs vieilles routines. « Le prétendu confort des habitudes avait submergé leurs émotions, ainsi que leur vie matérielle. Par peur du changement, ils faisaient croire aux autres, et à eux-mêmes, qu’ils étaient satisfaits, alors qu’au fin fond d’eux ils aspiraient à rire aux éclats et à laisser revenir la futilité dans leur vie. »
L’expérience de Bronnie Ware auprès des patients en fin de vie inspire un certain nombre de leçons simples mais cruciales pour ceux qui ont encore beaucoup d’années devant eux. En voici quelques-unes :
- Honorez vos rêves
Il importe d’essayer de réaliser au moins certains de vos rêves en chemin. Saisissez les occasions qui se présentent, en particulier quand vous êtes en bonne santé. Cette dernière confère une liberté dont très peu de personnes ont conscience jusqu’à ce qu’elles la perdent.
- Réduisez la pression
Si vous simplifiez votre mode de vie par le biais de choix conscients, vous parviendrez à réduire ce que vous pensez devoir gagner et posséder pour mener une vie épanouie. Ménagez davantage d’espace et de temps dans votre vie, et vous vous apercevrez sans doute que vous deviendrez plus heureux(se) et plus ouvert(e) à de nouvelles opportunités.
- Accordez de l’importance à vos sentiments
Vous ne pouvez pas contrôler les réactions des autres. Si dans un premier temps ils réagissent mal quand vous exprimez avec franchise vos sentiments, en fin de compte votre relation deviendra plus saine. Ou, dans le cas contraire, vous serez débarrassé(e) d’une relation malsaine. Dans les deux cas, vous y gagnerez.
- Faites honneur à ceux que vous aimez
Quand une personne sent sa fin approcher, elle s’efforce de mettre de l’ordre dans ses affaires financières, en général au profit de ceux qu’elle aime. Mais, le jour venu, ce n’est ni l’argent ni le prestige qui importent vraiment. Dans les dernières semaines, tout se résume à l’amour et aux relations humaines. C’est tout ce qu’il reste.
Au chapitre 1, j’ai affirmé que mener sa vie revenait à diriger un bateau en haute mer. Vous pouvez soit rester à proximité des côtes connues, soit explorer un itinéraire plus ambitieux. Mark Twain a recouru à la même métaphore. En réfléchissant à sa propre vie, il a donné ce conseil : « Dans vingt ans, tu regretteras davantage les choses que tu n’auras pas faites que celles que tu auras réalisées. Alors largue les amarres, quitte ton port d’attache et capture les alizés dans tes voiles. Explore. Rêve. Découvre. »
Nous sommes tous plus ou moins façonnés par notre vie passée et notre culture. Il est donc facile de croire que ce qui s’est passé avant détermine ce qui viendra ensuite. Ce n’était pas l’avis du poète américain Ralph Waldo Emerson : « Ce qui se trouve derrière nous et ce qui se trouve devant nous sont bien peu de choses en comparaison de ce qui se trouve en nous. »
La quête de votre Élément consiste à découvrir ce qui se trouve en vous et, ce faisant, de transformer ce qui se trouve devant vous. Dans son court poème intitulé « Le risque », Anaïs Nin utilise une métaphore organique puissante pour mettre en balance le risque de réprimer son potentiel et l’intérêt de le libérer :
Et puis vint le jour
où le risque
de rester serré
dans un bourgeon
fut plus douloureux
que le risque
à prendre
pour éclore.
Comme la nature qui nous entoure, les talents et passions de l’homme revêtent une diversité extrême et de multiples formes. À titre individuel, nous sommes tous motivés par différents rêves et nous nous épanouissons – ou nous flétrissons – dans des circonstances très variées. Pour devenir ce que vous pouvez être, vous devez prendre conscience de vos rêves et des conditions nécessaires à leur réalisation. La découverte de votre Élément ne vous garantira pas de passer le reste de votre vie dans un état permanent de plaisir et d’enchantement. Mais elle vous fera sentir de façon plus intense qui vous êtes vraiment et quelle vie vous pourriez ou devriez vivre.
« Trouver son Élément » de Ken Robinson est un véritable trésor pour ceux qui aspirent à une vie plus authentique et vibrante.
Avec une approche inspirante, Ken Robinson nous guide pour découvrir notre « Élément » – cet espace magique où nos talents et nos passions se rejoignent. Imaginez : faire ce que vous aimez vraiment, être pleinement vous-même, et sentir que chaque instant est en harmonie avec qui vous êtes !
Ken Robinson partage avec chaleur des méthodes concrètes et intuitives pour révéler nos aptitudes cachées et suivre nos passions profondes. Grâce à des exercices, des témoignages émouvants et des questions introspectives, ce livre agit comme un compagnon de route, prêt à nous aider à percer nos blocages intérieurs et à libérer notre potentiel.
Au-delà d’un simple manuel, Trouver son Élément est une invitation hypnotique à repenser notre manière de vivre et à redécouvrir ce qui nous anime réellement. Par des techniques comme la méditation, le mind mapping ou les tableaux de visualisation, Ken Robinson nous encourage à faire de notre vie une aventure passionnante, guidée par notre « moi » le plus authentique.
Ce livre est bien plus qu’une lecture – c’est une opportunité unique de se reconnecter avec son essence et d’épanouir tout son potentiel. Un voyage que chaque lecteur est invité à vivre pour embrasser une vie plus épanouissante et pleine de sens.
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails sur la méthode pour Trouver votre Elément.