Enfant jouant de la guitare électrique assis.

Tous enthousiastes ! – André Stern – L’enthousiasme, levier d’excellence professionnelle

L’enthousiasme disparu

Comme nous l’avons vu précédemment, un jeune enfant vit une tempête d’enthousiasme toutes les deux à trois minutes. Un adulte, lui, éprouve la même quantité d’enthousiasme… deux à trois fois par an.

Ce phénomène ne concerne pas que les adultes. Beaucoup de jeunes, et même beaucoup d’enfants sont atteints de cette attristante carence d’enthousiasme. Blasés, ils regardent désormais avec indifférence ce qui, il n’y a pas si longtemps encore, les aurait émerveillés, et semblent calculer mentalement le nombre de points que cela pourrait, à la rigueur, leur rapporter dans le jeu d’arcade qu’est devenu leur quotidien.

Je tiens à répéter que l’état d’enthousiasme ne peut s’éteindre. Il peut, certes, se retrouver totalement recouvert par d’autres choses. Mais il est toujours là. Il suffit d’en soulever légèrement le couvercle pour le sentir se répandre en nous.

Cependant, la question du « pourquoi » se pose. D’où vient cette inhumation d’une disposition aussi universelle et primordiale ? On la constate chez des enfants de plus en plus jeunes, on la voit chez de nombreux jeunes et chez la plupart des adultes. Qu’est-ce qui « tue » l’enthousiasme ?

Même devenu invisible à nos yeux, notre enthousiasme est toujours en nous et nous vivons avec lui. Tout comme nous « sentons », inconsciemment, sans vraiment la voir, la droite de notre voiture – alors même qu’elle se situe au-delà des limites de notre corps.

 

La peur de ne pas connaître la bonne réponse, ou le traumatisme de l’examen

Constatons que les enfants baissent la voix pour dire « Je ne sais pas » : cela souligne à quel point ce que nous qualifions de « lacune » est considéré comme un défaut, une honte, une chose qui nous met en état d’infériorité par rapport à ceux qui ne se trompent pas. Telle est notre culture de la « colle », du quiz, des gagnants qui connaissent la bonne réponse et des perdants qui ne la connaissent pas – ou plus. On se met à croire que ne pas livrer la bonne réponse, c’est faire une erreur, une bêtise donnant lieu à être jugé, corrigé. On se retrouve défini par sa réponse, et l’on proclame de soi-même : « Ah zut, je suis trop nul ! »

Cette culture nous amène immanquablement à craindre ce qui, initialement, nous attirait le plus : ce qui est nouveau, ce qui est inconnu, ce qui reste encore à découvrir, à explorer, à comprendre, à apprendre. Nous nous mettons à le redouter pour la simple raison que, par définition, ce qui est inconnu est une « lacune ». Au lieu de continuer à considérer cette dernière pour ce qu’elle est, c’est-à-dire de l’espace pour de nouvelles connaissances, nous avons appris qu’il faut en avoir honte, la cacher et éviter toute situation susceptible de la mettre à jour…

Or, c’est précisément sous l’inattendu, l’inconnu et le nouveau que couvent les rencontres avec les choses et les personnes qui pourraient nous enthousiasmer. Mais au lieu d’aller vers elles, nous les évitons, comme l’animal se détourne des fruits mielleux dont il a fait, une fois, la cuisante expérience qu’ils n’étaient autres que l’appât d’un piège ou que se dressait devant eux une clôture électrique.

Et pourtant, ce « Je ne sais pas » est l’une des forces motrices à l’œuvre derrière tout ce que l’humanité a pu apprendre et découvrir. Car, libéré de la notion de tare, ce « Je ne sais pas » s’accompagne toujours d’un élan de curiosité vers les choses dont nous découvrons que nous ne les savons pas encore.

Si les Babyloniens ont mis en place des systèmes que nous utilisons encore aujourd’hui, c’est bien parce que, partant d’un « Je ne sais pas » sans fard, ils ont patiemment observé certains phénomènes, afin d’en cerner les structures générales – qui prirent le statut de « savoir ». Si Copernic a imaginé que l’univers n’était pas géocentrique, si Newton a inventé le télescope et compris la gravitation, si Einstein a édifié la relativité générale, c’est bien parce qu’ils ne connaissaient pas la réponse, mais voulaient la trouver – quitte à risquer de mourir brûlés par ceux qui, justement, prétendaient détenir le savoir !

Quelle libération représenterait un monde dans lequel nos enfants pourraient dire : « La seule chose que je sais… c’est que je peux apprendre tout ce que je ne sais pas, à la condition, non négociable, d’avoir envie de l’apprendre. »

Apprendre n’est pas une chose que l’on fait : apprendre est une chose qui nous arrive.

 

L’exemple donné

Nos enfants deviennent comme nous les voyons… et par ailleurs, ils deviennent comme ils nous voient. C’est une excellente – ou une inquiétante – nouvelle…

S’ils nous voient travailler, faire, vivre sans enthousiasme, ils vont, progressivement, s’éloigner de leur disposition naturelle pour, de plus en plus, se conformer à la « couleur » locale. Cette nécessité, archaïque, de correspondre à l’humeur et à l’état d’esprit de son foyer est un vestige des anciens programmes de survie, à un niveau encore plus primitif que les peintures, bijoux et autres emblèmes permettant de repérer l’appartenance d’un individu à une certaine tribu.

Nous voulons des enfants qui soient, un jour, des adultes enthousiastes et heureux. Et nous le voulons tellement que nous en oublions de leur montrer aujourd’hui, par notre exemple quotidien, ce que sont des adultes enthousiastes.

Cela détermine leur avenir, car l’héritage constitué par notre exemple est largement supérieur, en importance et en persistance, à toutes les mesures pédagogiques – aussi bienveillantes et scrupuleuses soient-elles – que nous pourrions adopter.

Leur montrer que nous nous sacrifions afin qu’ils aient, un jour, une vie meilleure, est le moyen le plus direct de les voir faire, le jour venu, ce dont nous voulions justement les protéger : vivre la même vie que nous.

Je travaille avec de nombreux enseignants. Convaincus que seuls l’enthousiasme et l’émotion sont les moteurs de l’apprentissage, espérant voir la petite flamme s’allumer dans les yeux de leurs élèves, ils souffrent de voir ces derniers se contenter d’être de ceux qui font vaillamment leurs devoirs, alors qu’ils savent que ce n’est jamais au « régime ordinaire du cerveau, lorsqu’il suffit de s’acquitter, l’une après l’autre, des tâches de la journée », que les processus de libération de « l’engrais cérébral » sont amorcés… Ils fondent parfois en larmes lorsque se pose la question du « comment » réveiller l’enthousiasme dans le cœur de leurs élèves. Ce déchirement entre ce qu’ils souhaitent (ce pour quoi ils ont choisi ce métier) et ce qu’ils vivent au quotidien, ajouté à la difficulté des relations, non seulement avec les élèves, mais également avec leur hiérarchie et avec les parents des enfants, les amène, bien souvent, au bord du « burn-out ». Avec, à la clef, un effet d’exemple dévastateur pour leurs élèves.

Je n’ai, bien évidemment, aucune méthode, aucun concept, aucune solution « toute faite » à proposer, mais j’aime réfléchir avec eux à la nostalgie du renouveau qui sourde en eux. Car, en tant que personnes de référence « inévitables » pour leurs élèves, ils pourraient saisir une chance de tout changer pour les enfants. En vivant sous leurs yeux un enthousiasme sincère et, comme nous le savons, contagieux. En soulevant, ne serait-ce que le temps d’une leçon hebdomadaire, le couvercle vissé sur la cocotte-minute sous pression qu’est devenue l’enfance. Une société entière ne cesse de vouloir « élever » les enfants, donc de les entraîner plus haut, de les étirer, de les modifier, quitte à les menacer des pires maux s’ils ne « font pas assez d’efforts à l’école », s’ils n’ont pas « de bonnes notes ». Car sans bonnes notes, « pas de diplôme », et sans diplôme, pas de « bon » métier, et sans métier, pas d’argent, pas de maison, pas de mariage, pas de famille, pas d’auto, pas de retraite – et pas de bonnes études pour leurs propres enfants !

Trois quarts d’heure par semaine peuvent sauver leur enfance ! Peut-être ne se souviendront-ils pas des matières que vous leur enseigniez, mais ils se souviendront de vous si passer le seuil de votre classe (ce qui n’a nullement besoin d’être géographique) leur permet d’entendre (ce qui n’a nullement besoin d’être verbal) qu’ici, il n’est pas nécessaire de se donner du mal, de se conformer à vos attentes, de correspondre à un quelconque projet ; s’ils sentent que vous leur donnez un espace où il leur suffit d’entrer pour être vus, considérés et appréciés tels qu’ils sont et non tels qu’ils sont censés être. Si vous leur donnez ce qu’ils espèrent toujours et reçoivent rarement : votre confiance.

C’est une question d’attitude, pas de méthodologie. Cela peut s’appliquer dans n’importe quel environnement, à n’importe quel moment. Et cela ne coûte rien !

« L’homme meurt une première fois à l’âge où il perd l’enthousiasme. » Honoré de Balzac

 

Les hiérarchies entre les métiers et les matières

Nous l’avons vu, l’enthousiasme est ce qui nous permet de nous connecter au génie qui est en nous, d’activer cette génialité que chacun – sans exception – porte en lui.

Mais évidemment, nous connecter à cette génialité requiert de nous libérer des hiérarchies entre les métiers et entre les matières. Car, si cela se trouve, ce qui vous permettrait d’accoster au pays de cocagne qu’est votre enthousiasme n’est pas bien vu dans notre société ; ce qui vous rendrait génial n’est pas reconnu par notre ordre du monde. Alors, vous n’oserez même pas vous avouer à vous-même que votre enthousiasme se trouve là.

Neuf fois sur dix, les hiérarchies entre les métiers et entre les matières font une victime systématique : notre enthousiasme. C’est ainsi que d’innombrables personnes renoncent à leur génie pour se contenter d’un rôle labellisé, même s’il ne leur va qu’à moitié voire, souvent, pas du tout. Elles portent en elles, une vie durant, ces petits cadavres : leur enthousiasme et leur génie.

 

Le moment fatal où apprendre devient une chose désagréable

Naturellement, nos enfants ne font aucune distinction entre jouer et apprendre. Ces notions sont des synonymes à leurs yeux. Mis en regard des récentes découvertes de la neurobiologie, c’est tout à fait logique. Apprendre, en tant qu’acte volontaire, n’existe pas. Apprendre par cœur est un acte volontaire, tandis qu’apprendre ne l’est pas : nos apprentissages sont les alluvions déposés par nos jeux et nos émotions.

Cependant, notre société (dont nous sommes, chacun, les organisateurs) a réussi la prouesse de non seulement séparer jouer et apprendre, mais encore de les positionner, sur l’échelle du sérieux, aux extrêmes opposés : d’un côté, jouer, occupation subsidiaire, dérisoire et interruptible à souhait ; de l’autre, apprendre, occupation grave, considérée et méritoire.

Bien que chacun observe (et/ou se souvienne) que la première chose que fait un enfant, dès qu’on le laisse aller où son cœur le porte, est de jouer, quelles que soient les circonstances ; bien que chacun sache que si on ne l’interrompait pas, l’enfant jouerait toujours, chacun continue à prononcer une motion de censure envers l’enfant, donc envers nous-mêmes, parce que, enracinée dans les tréfonds de notre culture, il y a cette idée que jouer « ne suffit pas ».

Cela conduit à une société entière dans laquelle personne n’a la moindre idée de ce qui arriverait réellement si on n’interrompait pas l’enfant qui joue. Non à l’échelle d’une journée (l’enfant n’a aucun problème à faire une pause s’il ressent qu’ensuite, le cours de ses jeux reprendra), mais à l’échelle d’une vie entière. Nous n’avons, depuis plusieurs générations, aucune expérience à ce sujet – juste une grande quantité de préjugés et de craintes. Celles qu’un enfant qu’on laisse jouer n’apprenne rien, ne devienne jamais « adulte », ne soit jamais capable de faire autre chose que ce qui « l’amuse » (puisque nous faisons cet amalgame entre jouer et se divertir). Mais puisque nous savons que la première occupation d’un enfant est de jouer et que jouer est le meilleur outil d’apprentissage qui soit, puisque nous savons que, non content de porter en lui cet outil, chacun, s’il n’en tenait qu’à lui, ne s’arrêterait jamais d’en faire usage, et puisqu’enfin, nous savons que jouer est un état d’émotion et d’enthousiasme et que ces derniers sont, respectivement, l’unique facteur d’ancrage des connaissances et l’engrais du cerveau… la question de la pertinence de nos préjugés et craintes se pose urgemment. Et s’ils cédaient la place à une nouvelle attitude, faite de confiance en ce dont la nature nous a, si généreusement, dotés ?

Je ne plaide nullement pour que nous retombions en enfance, mais pour que nous prenions au sérieux l’enfant qui joue. Ce changement d’attitude ne nous condamne pas à rester des enfants pour toujours ! Il permet simplement à notre développement de vivre le continuum pour lequel il est fait (tout comme nous n’intervenons pas dans la croissance du squelette) et à notre esprit de conserver et de cultiver nos dispositions spontanées pour l’apprentissage, l’altruisme, l’ouverture, la créativité et l’enthousiasme. Il en ressort alors des « adultes » différents.

C’est ce que j’ai vécu moi-même. Cela fait de moi – hélas ! – une exception dans notre paysage éducatif, alors qu’il s’agit, tout simplement, de ce que chaque enfant vivrait si on lui faisait confiance ! Je parle ici de notre dotation de base la plus universelle, loin de tout privilège ou de tout mérite personnel. Je l’observe au quotidien auprès de nombreux enfants et je puis en témoigner.

Représentez-vous ce que ressent, tôt ou tard, un enfant auquel on demande, un beau jour, d’arrêter de jouer pour se mettre à apprendre. C’est ce que vous ressentiriez si je vous demandais de respirer sans prendre d’air ! Et imaginez qu’à partir de cet instant, vous deviez, toujours, respirer plus ou moins en cachette, ou craindre d’avoir à vous sentir coupable si on vous attrapait encore en train de respirer : « On ne peut pas respirer toute sa vie ! »

Devoir considérer le jeu comme tout juste digne du temps des loisirs, devoir l’interrompre pour aller apprendre (à l’école ou dans tout autre lieu dont le jeu est banni) est douloureux pour l’enfant. Souvenez-vous à quel point vous étiez proche de vous-même, dans votre esprit et dans votre cœur, à l’heure de vos jeux d’enfance, et vous comprendrez à quel point cette interruption est ressentie comme absurde. Mais l’enfant ne remet pas en question l’adulte, il ne pense pas que l’adulte a un problème, il pense que c’est lui-même qui en a un. Lorsqu’il doit abandonner son jeu au nom de l’apprentissage, alors même qu’il reçoit de tout son être le signal que le monde irait bien s’il continuait à jouer, l’enfant développe le sentiment que c’est lui qui dysfonctionne.

C’est le moment fatal où, dans nos sociétés, apprendre devient une chose douloureuse…

Puis, vient le temps des devoirs. Ils empiètent encore davantage sur la vie privée, la vie intérieure, les heures de jeux. Pourtant, s’il nous faut une répétition générale à la maison, c’est l’aveu criant que la méthode n’a pas marché, que le sujet ne nous a pas intéressé. Être obligé de faire ses devoirs à la maison, c’est voir se transformer définitivement la notion d’apprentissage en quelque chose que l’on préférerait éviter.

 

Si je fais ce qui m’enthousiasme, de quoi vais-je vivre ?

Les destins de chacun de nos « héros » personnels, ceux dont nous aimons écouter les histoires, nous racontent toujours que, portés par leur enthousiasme, ils ont quitté la sécurité pour aller vers ce qui les avait pris aux tripes, vers une vision, vers un projet un peu fou. Paradoxalement, nous redoutons de voir s’ouvrir devant nous le chemin qui a conduit nos idoles à devenir ce que nous admirons. Cela devient encore plus frappant lorsqu’il s’agit de nos enfants : nous voudrions qu’ils soient Einstein ou Steve Jobs, mais non qu’ils s’engagent sur le chemin téméraire que ces derniers ont pris. S’ils y mettent un pied, nous sommes pris d’une véritable panique. Nous voudrions qu’ils marquent l’histoire comme Edison, mais pas qu’ils se fassent renvoyer de l’école comme ce fut le cas pour lui. Nous serions heureux qu’ils soient les prochains Elvis Presley, mais nous serions malheureux qu’ils se fassent renvoyer du groupe de musique de l’école comme lui.

Alors, nous préférons nous laisser aveugler par une forme de bien-pensance d’autant plus étrange qu’elle s’exprime à notre propre détriment, en nous entretenant dans l’idée que nous « n’avons pas le choix » et que « suivre son enthousiasme » est un luxe réservé à une poignée de privilégiés « qui peuvent se le permettre » – poignée dont nous nous excluons d’emblée, quitte à recouvrir notre enthousiasme de toute une couche de doutes et d’idées préconçues à notre sujet.

Mais c’est, bien évidemment, faux. Il n’y a rien qui résiste à notre enthousiasme. Aucune circonstance, matérielle ou morale, ne peut s’opposer durablement à notre prodigieuse inventivité lorsque nous avons décidé de rendre possible ce qui nous enthousiasme.

Mes parents ne se sont pas réveillés un matin entre les draps de privilégiés en se disant : « Ah tiens ! Toutes les conditions idéales sont réunies ! Quelle chance ! Alors, puisqu’il en est ainsi, profitons de ces circonstances favorables pour faire confiance à nos enfants, à leurs jeux, leurs rythmes, leurs rituels, leurs dispositions et à leurs enthousiasmes ! » Non ! Aucune de ces « conditions idéales » n’était alors présente. Mais pour eux, il était impensable de faire autrement. Alors ils ont pris la décision de vivre suivant leurs convictions et ont, dès lors, inventé, jour après jour, euro après euro, les conditions qui ont rendu cela possible.

C’est une chose que tout le monde peut faire. À tout moment. Car l’enthousiasme ne coûte rien. Ni argent, ni temps, ni énergie.

C’est même plutôt l’inverse : il est à peu près certain qu’une fois libéré, il se mette à en rapporter. C’est ce que nous verrons en détail au chapitre « Les effets secondaires de l’enthousiasme », puis à la fin de cet ouvrage, au cours de toutes les histoires que je vous confierai.

L’enthousiasme ne coûte rien. Ni argent, ni temps, ni énergie. C’est même plutôt l’inverse : il est à peu près certain qu’une fois libéré, il se mette à en rapporter.

 

Le doute de soi

Le doute de soi vient de cette habitude que nous avons d’être étalonnés d’après des standards arbitraires, tels que l’étendue du vocabulaire à un âge donné.

Il vient également de cette habitude que l’on a prise de désirer être ailleurs, de désirer passer au statut suivant – puisque l’actuel nous est présenté comme transitoire, médiocre et moins désirable que les suivants, dans lesquels on aura, enfin, droit à tout ce qui, pour l’instant, reste réservé à « quand tu seras plus grand ». C’est ainsi qu’au lieu de vivre leur enfance, les enfants prennent l’habitude de souhaiter et d’attendre d’être plus grands.

On y prend l’habitude de faire la liste des défauts dont on croit souffrir et devoir se départir, au lieu de se voir tel que l’on est.

Tant de gens passent leur temps à s’excuser pour ce qu’ils sont, à se justifier, à s’expliquer et à prévenir de ce qu’ils font mal – ou bien. « Je n’ai pas l’esprit de synthèse… », « Je ne suis pas assez intelligent pour… » Ou, moins ciblé : « Ma famille n’est pas douée pour les mathématiques », « Mes parents étaient paysans ».

Ou plus général encore (et plus choquant) : « Les femmes ne savent pas se garer en marche arrière », « Les hommes n’ont pas le sens de l’orientation ».

Finalement, la question centrale de ce livre est la suivante : s’il n’y avait ni les hiérarchies entre les métiers et les matières, ni la crainte d’être pris en flagrant délit de lacune, s’il n’y avait pas le lourd contrepoids de la sacro-sainte sécurité matérielle… s’il n’y avait pas l’enfant blessé… si, donc, vous aviez le choix… vers quoi vous porterait, en toute sincérité, votre enthousiasme ? Quelle est la chose, quelles sont les choses qui, aujourd’hui, vous enthousiasment ?

 

Toi seul sais ce qui est bon pour toi par Pauline Stern

Un jour, mon ami et metteur en scène Giancarlo Ciarapica – mon instance en matière théâtrale – m’a dit qu’il venait de rencontrer une jeune comédienne dont le talent particulier l’avait singulièrement touché. J’ignorais, à l’époque, que nos chemins se rejoindraient, quelques années plus tard, et qu’elle allait devenir ma femme.

“Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie.” Confucius

J’ai fait (non par intérêt personnel, mais parce que c’était ce que l’on attendait de moi) ce que l’on appelle des études “supérieures”, et pourtant ce ne sont pas ces études qui m’ont appris le métier que j’exerce aujourd’hui.

J’étais une bonne élève. Une phrase de Catherine Baker me revient toujours à l’esprit à ce sujet, car elle a fortement résonné en moi la première fois que je l’ai lue : « Étant petite, je croyais aimer l’école (il y a bien des bidasses qui aiment l’armée, alors…) ; en fait, j’aimais apprendre (on me disait que je ne pouvais le faire que là ; j’étais si crédule…). » Je me souviens qu’étant petite, moi aussi, j’aimais l’école. J’étais heureuse d’y aller – surtout les années où l’enseignant était « bon », dans le sens de généreux, ouvert, patient… Je n’aimais pas avoir à me lever tôt le matin pour m’y rendre, mais j’aimais l’école, car je pensais que c’était le lieu unique du savoir, et je voulais savoir.

Mon père exerce un métier qui le passionne, depuis toujours, mais qui l’a contraint à déménager souvent. Mes sœurs et moi avons donc grandi dans des lieux assez divers, dans des grandes et des petites cités, au bord de la mer, sous les tropiques, dans les montagnes, en banlieue parisienne… Chaque changement d’école nécessitait un temps, plus ou moins long, plus ou moins douloureux, de réadaptation, d’acclimatation. Il fallait se résigner à être, tous les deux ou trois ans, « la nouvelle » de la classe, trouver sa place au sein de clans déjà formés, comprendre les codes, les adopter… et tout recommencer deux ans après. J’ai connu l’école rurale et les lycées d’excellence, les collèges “difficiles” en zone “sensible”, une école en uniforme, tenue par des religieuses.

Bon an, mal an, j’ai suivi un parcours classique : bonne élève parmi les moyens, je devenais élève moyenne parmi les bons.

À l’heure du redoutable “choix d’orientation” au lycée, j’avais un niveau suffisant pour me sentir libre de choisir une filière qui aurait eu ma préférence. J’aimais apprendre la littérature et la belle langue, j’aurais pu choisir la filière littéraire. J’aimais apprendre les rouages de la société, les grands équilibres économiques, j’aurais pu choisir la “filière ES” (filière économique et sociale). Mais à seize ans, que savais-je du métier que je voudrais exercer plus tard ? À défaut de certitudes, en l’absence de vocation, on m’a conseillé de “faire S” (filière scientifique), puisque c’était la voie d’excellence, celle qui permettait de tout envisager, même de la littérature ou du commerce, tandis que les autres filières étaient réputées plus restrictives.

J’ai donc choisi la filière scientifique. Nouveau déménagement, en cours d’année : je passe d’une classe de niveau moyen, où j’étais bonne élève, à une classe “d’excellence” – celle où l’on a trois mois d’avance sur “le programme” – et je deviens médiocre. Réorientation obligée à la fin de l’année : je redouble, pour suivre une filière ES, où je reprends pied, et décroche le baccalauréat avec un niveau honorable.

En dehors des cours – qui sont un passage obligé –, en plus des copains – qui servent à rendre le reste attirant –, qu’est-ce qui m’occupe, pendant mes années de lycée ? Pas le sport, loin de là, en tout cas pas tel qu’il m’est proposé, avec matchs à gagner, points à compter, compétitions à suivre, entraînements à subir, défis à relever. Ce n’est vraiment pas mon monde.

Ce n’est pas non plus la musique, plus depuis que j’ai renoncé à changer une fois de plus de professeur de violon, après un nouveau déménagement. Cet instrument, je l’ai pratiqué sans plaisir pendant dix ans, d’écoles de musique en conservatoires, comme une discipline que l’on m’imposait, jamais comme un épanouissement. Il y avait des examens à passer, chaque année, pour avoir le droit de continuer au niveau supérieur – comme à l’école. Je me souviens d’une année où, pour l’examen de solfège, j’avais eu 18/20 en chant et 2 en théorie musicale : la moyenne faisait 10/20, je suis passée. Où était la musique, dans ces comptes d’apothicaires, dans ces heures de gammes laborieusement exécutées, ces assommantes lectures rythmiques, ces dictées à trous ? Comment s’enthousiasmer pour les œuvres éternelles de grands compositeurs, lorsque l’on n’a qu’un seul “morceau” à “travailler” par an, pour “l’audition” de fin d’année – un morceau qu’on “travaille”, qu’on marteau-pilonne, qu’on répète en boucle, ad nauseam, jusqu’à être soulagée, l’audition passée, d’être enfin libérée de ce fardeau ? Jusqu’à ne plus pouvoir écouter certaines œuvres sans entendre le nom de chaque note martelée dans ma tête ?

Non, la seule chose qui compte, à ce moment-là, en dehors des copains, c’est le théâtre. Je me souviens très bien du cours de français, au collège, où pour la première fois j’ai ouvert un livre de théâtre. Le médecin malgré lui, de Molière. Nous devions apprendre par cœur, pour le cours suivant, la scène 2 de l’acte I. Certains de ma classe ont vécu cela comme un calvaire – quant à moi, je ne crois pas avoir, avant ce jour, exécuté un “devoir” avec autant de rapidité, sans effort aucun. Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, je ne l’ai pas oubliée. “Holà, Holà, fi, qu’est ceci, quelle infamie ! Peste soit le coquin de battre ainsi sa femme !” Je me souviens, comme si c’était hier, de chaque réplique de la scène, mais aussi de la jubilation que j’ai ressentie à ouvrir cette première porte, à entrer dans ce monde immense, fascinant, de la littérature théâtrale.

Plus tard, dans une autre ville, un autre collège, je joue pour le spectacle de fin d’année une scène de cette même pièce de Molière. Deux ans plus tard, encore ailleurs, je m’inscris dans le cours de théâtre du lycée où je viens d’entrer. À l’époque, c’est déjà plus qu’un intérêt, c’est une passion en train de naître. Pendant deux ans, je me démène, je m’y engage pleinement. Je ne peux que déplorer la participation, trop souvent tiède, des autres membres du groupe ; les désistements de dernière minute, inévitables dans ce genre de structures périscolaires, me désolent. Cela peut sembler futile, mais à ce moment-là, c’est comme si ma vie en dépendait ; mon implication, mon exigence surpassent tout ce que j’ai pu vivre auparavant dans d’autres domaines.

En dernière année de lycée, les discussions sont parfois houleuses avec mes parents, en particulier lorsque je parle de mon avenir avec mon père, qui ne comprend pas que je n’aie pas davantage d’ambition. “Le théâtre, c’est bien, mais ce n’est pas cela qui te permettra de gagner ta vie. Alors, fais des études, puisque tu en as la capacité, et après, si tu le veux encore, tu feras du théâtre. De cette façon, tu seras assurée de gagner ta vie quoi qu’il advienne.”

Ce raisonnement a sa logique. Une logique de réussite académique, de rentabilité, une logique “assurantielle”, comme pourrait le jargonner un “sujet d’élite” tel que j’ai failli l’être. Il se trouve que j’avais ouvert une porte, au lycée, sur ce qui était vraiment mon “élément”, pour reprendre le titre d’un livre de Sir Ken Robinson. Il se trouve aussi, que, pour en reprendre également le sous-titre, “trouver votre passion change tout”.

À dix-huit ans, je n’étais pas prête à tout changer. Sagement, je suis cette logique utilitariste. J’arrête le théâtre, je prépare puis passe les concours et décroche le droit d’entrer dans une grande école de commerce parisienne.

À la rentrée, je jubile à l’idée de pouvoir, enfin, reprendre le théâtre, au sein de la très active association de l’école. J’y rencontre des gens aussi passionnés que moi. Grâce à notre metteure en scène professionnelle, j’apprends les bases du métier de comédien ; grâce aux rencontres nées de nos spectacles, je découvre un autre théâtre. Une deuxième porte qui s’ouvre vers un monde plus vaste encore que celui que j’avais imaginé.

Pendant trois ans, je reste à la croisée des chemins. Je sais que mes études de commerce, même si elles me permettent d’apprendre des choses intéressantes, ne correspondent à aucun intérêt profond. Je sens que le théâtre, le travail en tant que comédienne, deviennent une nécessité vitale pour moi. Mais “il faut bien gagner sa vie” et puis, “de toute façon, je n’ai pas le talent nécessaire”. Autant de mots qui masquent la peur, bien réelle, de se lancer dans une voie où l’on pourrait échouer, sur un sentier non balisé, une route où l’on ne sait pas toujours “ce qu’il faut faire”. Autant de prétextes qui nourrissent le syndrome de l’imposteur…

Pendant ces trois années d’école de commerce, le théâtre repasse au premier plan de mes préoccupations, tout le reste devient secondaire. Je me souviens du jour où, un peu avant la fin de ma dernière année d’étudiante, mes parents ont reçu mon “bulletin de notes”. Mon père, amusé de recevoir encore un tel bulletin pour sa fille pourtant majeure et vaccinée, ouvre l’enveloppe avec de grands gestes majestueux et en détaille le contenu. Un sourire en coin, il constate que mes notes sont plutôt moyennes dans toutes les matières, sauf dans celles qui concernent, de près ou de loin, le théâtre ou le cinéma.

Mon diplôme en poche, je suis embauchée dans une entreprise de multimédia. Je commence mon premier “vrai” travail salarié. À la fin de cette dernière année d’études, je me lie avec un homme au parcours singulier. Sans avoir aucun diplôme, il exerce, entre autres métiers, celui de compositeur-interprète. Il crée des musiques pour la danse et le théâtre ; son associé est un metteur en scène qui a travaillé de nombreuses années pour l’association de théâtre de mon école. Ensemble, ils ont commencé l’écriture d’un spectacle et cherchent la comédienne qui en interprétera l’unique personnage.

Le jour même où je signe mon contrat de travail en entreprise, ils me proposent le rôle. Je n’ai pas hésité une seconde à dire oui. Si ces deux professionnels, dont je connais et j’apprécie le travail, me croient capable de le faire, alors je le ferai. Pendant un an, nous travaillons ensemble à ce spectacle. Ce travail n’est pas exempt d’efforts, mais il se fait dans une telle confiance mutuelle, dans un tel enthousiasme partagé, que ces efforts ne sont jamais pesants. Moi qui ai toujours tant haï les cours d’EPS, je me lève avant l’aube plusieurs fois par semaine pour aller m’entraîner à la piscine, je suis des cours de danse… Nous faisons plusieurs fois le festival d’Avignon, avec deux, trois, parfois quatre spectacles par jour. Une merveilleuse équipe, des moments exaltants, bouleversants, un effort physique certain – mais qui jamais ne me pèse.

Une fois de plus, j’ai ouvert une porte, mais cette porte-là mène vers un monde grandeur nature. J’ai franchi un cap grisant qui rend un éventuel retour en arrière difficile à concevoir : comment retourner dans une structure amateur, quand on a connu l’exigence, la rigueur, l’intransigeance d’un métier que l’on exerce avec passion ?

Pendant plusieurs années, je mène une double vie, une double carrière, puis, peu à peu, je lâche mon “boulot” officiel et décide de me consacrer seulement au théâtre.

Je ne regrette pas mon choix. Je ne regrette pas non plus le choix qu’ont fait mes parents de me convaincre de faire des études supérieures. Ce choix a façonné l’être que je suis aujourd’hui. Ne serait-ce que par l’ouverture d’esprit qu’il m’a donnée. En effet, ce n’est qu’après le bac, donc après le lycée et lorsqu’il s’est agi de préparer les concours d’écoles de commerce, que j’ai perçu, parce que c’était (enfin !) “au programme”, une certaine transversalité des disciplines, un relatif décloisonnement entre les différentes “matières”, une “mise en perspective” de l’histoire, de la littérature, des arts, etc., qui ont fait naître en moi un appétit, une curiosité que les études secondaires n’avaient pas encore éveillée.

Mais ce n’est qu’une fois sortie de l’école, en entrant dans la vie active, et plus encore en changeant d’orientation professionnelle, que je sens véritablement mon horizon s’étendre, en rencontrant des gens qui pensent et agissent autrement.

Ces rencontres, qu’elles soient de chair et d’os, ou d’encre et de papier, sont l’occasion d’une nouvelle prise de confiance et de conscience. Le conditionnement qui a rendu ma réussite scolaire possible s’effrite peu à peu. Les frontières, autrefois si clairement tracées, deviennent floues, entre le corps et l’esprit, le travail des mains et celui de la tête, entre les différents domaines de la pensée, entre ce pour quoi je suis “douée” et ce qui “n’est pas mon truc”. Moi que l’on a toujours qualifiée d’“intello” – vilain mot qui vous colle à la peau, aux doigts, au cerveau –, moi qui n’ai jamais entendu parler à l’école de mortaise ni de tenon, moi qui n’ai jamais appris à tenir un marteau, encore moins un ciseau, voilà que je me retrouve un jour dans un atelier de lutherie et que je construis de mes mains, avec du bois précieux et sans aucune formation préalable, une guitare d’enfant. Je fais des choix nouveaux. Je choisis de ne pas scolariser mes enfants, d’exclure les produits issus de l’exploitation animale de mon alimentation et de celle de ma famille…

Cela ne va pas sans susciter des réactions au sein de mon entourage, de l’incompréhension, des inquiétudes, de la méfiance, voire du rejet. J’appréhende parfois tellement ces réactions que je ne me décide pas tout de suite à annoncer clairement mes convictions nouvelles. Pourtant, j’apprends assez vite une chose toute simple, mais essentielle : on a tout à gagner à se montrer tel que l’on est, plutôt que tel que les autres voudraient que l’on soit. Portée par cette évidence, je vois la peur reculer et devenir sans fondement. Parce que mes décisions ne reposent pas sur des lubies, mais sont le fruit de réflexions longuement mûries, parce qu’elles s’appuient sur des convictions fortes et sincères, ces décisions ne peuvent qu’être acceptées par mon entourage. Et, si ce n’est pas le cas, je cours le risque de déplaire, mais pas celui de renoncer à mon intégrité.

Je ne regrette pas d’avoir fait des études supérieures. Toutefois, je me demande souvent ce qui aurait été différent si… je m’étais “orientée” plus tôt dans une voie qui correspondait à cet enthousiasme premier. Je pense à l’énergie, à l’argent dépensés pour des études qui auraient pu profiter à d’autres, mais qui ne me convenaient pas. Je pense à ce temps que j’aurais pu consacrer à autre chose, à passer peut-être des concours de conservatoires, à monter des spectacles, en tout cas à être ailleurs que sur les bancs de cette école où, plus d’une fois, j’étais assaillie par l’ennui… et l’envie d’être ailleurs.

Aujourd’hui, lorsque je travaille, lorsque je joue – fabuleux métier où l’on peut “jouer” toute sa vie – je ne m’ennuie jamais, jamais je n’ai envie d’être ailleurs. L’ambition qui me manquait à dix-huit ans, parce qu’elle n’était alors qu’un mot qui sonnait creux, je lui ai découvert un sens nouveau, depuis que j’ai exploré, en suivant mon enthousiasme, un espace à ma mesure.

 🌟 Et si l’enthousiasme était la clé de tout ? Dans ce livre lumineux, André Stern explore l’enthousiasme, ce moteur inné que nous portons tous en nous depuis la naissance. Contrairement à une vision figée de l’intelligence dictée par les gènes, l’auteur met en lumière le rôle transformateur de l’épigénétique et de nos expériences. Le cerveau humain, explique-t-il, ne se développe pas comme un muscle, mais grâce à une stimulation émotionnelle intense – autrement dit, par l’enthousiasme.

Dès l’enfance, ce feu sacré s’active à chaque découverte. Un enfant n’a pas besoin d’apprendre la tolérance ou d’être forcé à travailler : il s’enthousiasme naturellement pour ce qui l’entoure, des chiffres d’une plaque d’immatriculation aux lettres sur un panneau. Ce cocktail d’émotions génère des substances neuroplastiques qui renforcent les réseaux neuronaux. L’enthousiasme n’est pas un luxe réservé à l’enfance. À 85 ans, vous pourriez apprendre le chinois en six mois… si vous étiez passionné !

Stern déconstruit également l’idée que l’autonomie résulte de la séparation. En réalité, un attachement profond à une figure aimante nourrit la confiance nécessaire pour explorer le monde. Jouer, pour un enfant, n’est pas une distraction : c’est une immersion totale dans un monde où imaginaire et réalité se confondent, libérant une créativité illimitée.

Enfin, ce livre rappelle que nous ne perdons jamais notre capacité à être enthousiastes. Nous avons simplement oublié de l’entretenir. Stern nous invite à redécouvrir ce trésor, à transformer notre quotidien et à retrouver l’émerveillement dans chaque petite chose. ❤️

Un livre à lire absolument pour réveiller l’enfant curieux et joyeux en chacun de nous !

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez sûrement d’autres parties qui vous inspireront.

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