Chapitre 26 : Les ICI dans les organisations, une question de survie ?
Jusqu’ici nous avons parlé des ICI à titre individuel, mais qu’en est-il de l’aspect collectif ? La grande majorité d’entre nous souhaitera développer ses ICI personnelles au travail, en prenant en compte la complication suivante : nous faisons souvent partie d’une organisation avec ses propres règles, sa propre culture, son propre dessein et que ces derniers ne seront pas forcément alignés sur les nôtres.
Plus que jamais nous avons besoin de trouver un emploi qui ait un sens, et ce sens va au-delà de l’aspect sécurisant d’un job qui paie les factures. En règle générale, il y a deux façons d’appréhender les ICI sur son lieu de travail. La première est simple, nous les utilisons à titre individuel pour être plus sereins et plus efficaces dans notre activité professionnelle. Nos ICI vont nous permettre d’être plus présents, plus intuitifs, plus créatifs, plus innovants, de prendre de meilleures décisions, d’être moins jugeant et plus à l’aise dans les relations humaines ou dans la résolution de conflits ; autant d’atouts qui feront la différence tant au niveau de notre efficacité que dans notre plaisir à exercer notre métier.
Accéder à nos ICI demande d’ouvrir notre cadre de pensées, de revoir certaines croyances ; il se produit dès lors une évolution individuelle qui peut induire un décalage avec notre environnement de travail. Certaines personnes ne s’en formaliseront pas trop, et se contenteront d’améliorer ce qu’elles peuvent et d’accepter le reste. D’autres, et c’est la seconde manière d’utiliser ses ICI dans le monde professionnel, voudront travailler dans un environnement adapté. Car mettre en place le cadre et la culture d’entreprise qui favorisent une éclosion des ICI collectives est probablement l’une des meilleures manières de répondre au changement de paradigme professionnel qui s’approche à pleine allure. Les derniers chapitres vont démontrer pourquoi développer une culture favorable aux ICI n’est pas seulement un acte de responsabilité sociale, mais également une question de survie économique.
Il y a un décalage entre le monde de l’entreprise dite traditionnelle et les libres-penseurs que nous devenons en développant nos ICI. À première vue, cela peut sembler assez paradoxal, car nous avons pris la décision de nous « former » pour ajouter de la valeur face aux machines et nous nous retrouvons avec un mode de fonctionnement qui n’est pas celui des cultures d’entreprises conventionnelles.
Bienvenue dans le monde des pionniers !
Il semble que tous les éléments soient réunis pour que nous nous retrouvions à l’aube d’un changement important des rapports entre l’humain et l’entreprise. Pour l’instant, les recruteurs se demandent pourquoi ils sont si difficiles à engager et à fidéliser, sans pour autant imaginer qu’ils pourraient ne représenter que la pointe de l’iceberg rassemblant tous ceux désirant une éthique et un équilibre de travail plus harmonieux avec leurs ICI. Dans cet environnement en mutation, il nous faut ajouter l’avènement des IA avec son lot de menaces et d’opportunités, que vous vous trouviez du côté des dirigeants ou de la force de travail. Juxtaposons à tout cela le fait que le modèle économique actuel n’est pas compatible avec l’utilisation durable des ressources de notre planète, et vous avez tous les ingrédients pour un changement de paradigme qui pourrait s’opérer autour de deux scénarios principaux : 1) l’entreprise traditionnelle résiste et 2) elle comprend, collabore et s’adapte.
Le chef d’entreprise qui se gratte la tête pour comprendre comment s’adapter aux besoins de la nouvelle génération ne pose pas le problème sous le bon angle, car la question revêt un sens beaucoup plus large : comment puis-je changer le cadre professionnel que je propose pour entrer dans ce nouveau paradigme où la recherche de l’équilibre et du bonheur – que ceux-ci soient individuels, sociétaux ou environnementaux – prime sur les aspects purement financiers ?
Ces géants que représentent les grandes organisations et les systèmes de financement qui les entourent (notamment la Bourse), devraient prendre en compte plusieurs facteurs importants. Le premier est le changement de mentalité face au monde professionnel des plus jeunes, qui, s’ils ouvrent une brèche, seront suivis par la majorité qui aspire à cette même révolution. Le deuxième, c’est l’inefficacité des grandes structures pyramidales aux multiples couches hiérarchiques. Celle-ci est déjà brillamment démontrée dans des ouvrages tels que Reinventing Organizations de Frédéric Laloux, qui constatent à quel point de petites structures agiles, reliées entre elles par un écosystème collaboratif, ouvert et libre, à l’image de celui de la nature, ont de bien meilleures performances, tant au niveau nancier qu’au niveau du bonheur de tous leurs stakeholders. Il existe bon nombre d’exemples prouvant que ces organisations ont déjà pris des (parts de) marchés à leurs consœurs pyramidales ou ont totalement disrupté leur secteur, à l’image de Google ou Spotify. Le troisième facteur, ce sont les changements induits par les nouvelles technologies, nous le voyons avec des solutions telles qu’Uber pour les taxis, Zoom pour les meetings, Wix pour construire son propre site Web, Kajabi pour créer, promouvoir et vendre du contenu digital, Meta pour la publicité, Revolut ou Wise dans l’e-banking ; aucun processus lourd et complexe n’est aujourd’hui à l’abri d’une révolution qui facilitera l’accès à tel ou tel marché à des millions de personnes. Nous l’avons déjà évoqué créer sa propre micro-entreprise est incroyablement plus facile maintenant qu’il y a dix ans et ce n’est qu’un début, car à cela s’ajoute encore une nouvelle donnée de taille : la percée des IA. Cela fait maintenant plus de vingt ans que l’on parle d’elles comme d’un élément disrupteur majeur et, jusqu’à aujourd’hui, elles ont toujours déçu. Mais là, avec des applications telles que ChatGPT, Midjourney, Descript et bien d’autres qui ont trouvé une place majeure dans le monde du travail après quelques mois d’existence seulement, il y a fort à parier que nous sommes à l’aube de ce fameux changement de paradigme professionnel annoncé depuis longtemps.
Les IA sont à l’œuvre pour révolutionner le monde du travail et, comme pour toute innovation, cela peut représenter une opportunité ou un risque. Tous deux majeurs. Le risque, c’est que l’industrie continue sa chasse au profit absolu et remplace, dès que possible et où cela est réaliste, ses talents par des IA. L’opportunité, elle, consiste à profiter des IA pour alléger les tâches administratives, répétitives, intellectuelles des travailleurs an de les laisser développer et exprimer ce que les machines n’auront probablement jamais, ce que nous avons de plus humain en nous : nos ICI. Et, vous l’avez bien compris à ce stade de votre lecture, nos ICI, c’est une connexion à notre conscience-esprit synonyme d’une élévation de notre conscience globale.
Les entreprises qui choisiront cette voie seront donc partie prenante d’une élévation des consciences collectives qui est certainement la solution aux problèmes actuels et à venir de la planète, car il est indéniable que, comme pour nos chemins personnels, le champ d’information universel possède déjà la réponse aux dés sociétaux, aussi complexes puissent-ils paraître.
Chapitre 27 : Le monde du travail à l’ère des IA
Il serait facile de ne voir que le côté pessimiste de la situation, sans se rendre compte de l’immense opportunité qui est en train de s’ouvrir à nous : l’IA pourrait nous pousser vers plus d’ICI, qui à son tour augmenterait le bonheur global et apporterait des solutions sociétales durables.
Certains acteurs économiques ne joueront pas le jeu, sautant, sur les opportunités à court terme pour s’enrichir. Il est vrai qu’en tant que société, nous avons laissé trop facilement les acteurs du libre marché se servir gratuitement de ressources limitées. Le droit de polluer, le droit de détruire le paysage, le droit d’aliéner la nature, de centrer la vie de l’humain sur le travail n’a jamais été facturé à sa vraie valeur. Pourquoi ces coûts n’ont-ils jamais été imputés à ceux qui les ont engendrés ? Sinon, comment expliquer qu’il soit économiquement plus rentable pour une paire de jeans de faire jusqu’à 1,5 fois le tour de la planète, de la fleur de coton à votre garde-robe, plutôt que d’être produite localement ? Cet aveuglement de la société a permis à certains partisans d’une économie très libérale de renier les bases de leur propre modèle, à savoir celles de comptabiliser tous les coûts nécessaires à l’élaboration d’un produit ou d’un service. Nous avons trop souvent offert ou soldé les ressources de la planète à des fins mercantiles. Alors, me direz-vous, devant ce constat, qu’est-ce qui nous permet d’être optimistes quant à un usage responsable des IA par les entreprises ?
À vrai dire, personne n’a la réponse, et prédire ce qui pourrait se passer suite à une singularité – soit un événement tellement exceptionnel que nous ne possédons aucune donnée de référence – est bien difficile. Toujours est-il que le système visant à suivre le profit à court terme, sans voir ni prendre en compte les coûts sociétaux et écologiques, est irrémédiablement voué à l’échec. Soit il nous entraînera tous au cataclysme, soit la force de changement gagnera en puissance à mesure que les conditions de vie se détérioreront, ce qui mènera à des insurrections et des révolutions, soit la transition se fera de manière douce et naturelle. Ce dernier scénario obtient ma préférence, non pas par optimisme débordant, mais parce que, dans une société où nous avons le choix de ce que nous consommons et surtout celui de décider à qui nous offrons notre talent, nous sommes parties prenantes de la direction que prendra l’économie. J’imagine que, si vous approchez de la retraite et que vous avez toujours été fidèle à votre employeur, qu’il agisse durablement ou non, le choix de votre métier et de l’endroit où vous le pratiquez vous semble limité. C’est du bon sens, mais même si vous ne bougez pas jusqu’à la retraite, n’aurez-vous pas encore d’autres possibilités après ? Et le jeune qui vous remplacera aura peut-être un tout autre rapport avec les questions éthiques et l’équilibre vie-travail. Certes, on pourrait encore voir les choses en noir et dire qu’avec son comportement non soumis, le jeune sera vite remplacé par une IA. Seulement, les IA, ça ne consomme pas, ça ne gagne pas un salaire qui pourra être redépensé pour faire tourner l’économie, et agir comme cela consiste à réduire drastiquement le nombre de salariés, ce qui ne pourra profiter à certains que si la majorité des organisations se comportent de manière plus responsable. Nous aurons donc un vrai choix d’offrir notre talent à ces dernières tout en boudant celles qui ne jouent pas le jeu. On pourrait également imaginer que remplacer par des IA certains talents insoumis aux principes de l’économie ultra-libérale mettra la pression sur les autres pour que, comme les générations précédentes, ils acceptent les conditions dictées par l’entreprise contre un salaire, mais là encore, ce raisonnement ne tient pas à l’époque où une grande partie d’entre eux – les plus entrepreneurs et les plus créatifs – pourront devenir indépendants, même sans expérience professionnelle. Donc, si on pousse ce dernier scénario à l’extrême, nous pourrions nous retrouver avec des entreprises ultra-libérales dont la force de travail est principalement composée de machines et un gigantesque tissu de micro-entreprises agissant comme un macro-organisme, avec le point commun d’avoir des valeurs durables et équilibrées. En gros : des environnements très favorables à l’expansion de nos ICI. Si nous observons bien autour de nous, nous pouvons constater que les prémices de ce mouvement sont en place. Les concepts durables et équitables représentent actuellement un moteur économique, et j’imagine que cela va encore s’accentuer à mesure que nous parviendrons à régler l’injustice du pollueur non payeur.
Donc, même lorsqu’on voit les choses en noir, j’ai l’impression que nous retombons toujours dans une situation favorable pour nos ICI. Et qu’en est-il du scénario le plus réaliste, celui dans lequel l’entreprise traditionnelle va s’adapter pour muer vers des méthodes de travail en lien avec la demande tant des consommateurs que des talents ?
C’est un extrait du livre « Devenez Génial : À l’ère où les machines deviennent intelligentes » de David Perroud qui est bien plus qu’un simple guide de développement personnel ; c’est une invitation à explorer les profondeurs de notre conscience et à réveiller le génie qui sommeille en chacun de nous. Dans un style accessible et fluide, Perroud mêle science, spiritualité et pratiques concrètes pour nous aider à développer nos ICI (Intuition, Créativité, Innovation) – des capacités cruciales dans un monde de plus en plus dominé par l’intelligence artificielle.
L’auteur nous guide à travers des concepts complexes comme la conscience délocalisée et le champ d’information universel, qu’il rend clairs grâce à des analogies simples et des exemples tirés de son expérience. Ce livre se distingue par son approche hybride, combinant théorie et exercices pratiques, pour une mise en œuvre immédiate dans la vie quotidienne. En s’appuyant sur la science des états de conscience modifiés et la psychologie positive, Perroud montre que nos intuitions et notre créativité sont des clés pour une vie plus épanouie et un avenir plus serein.
Loin des recettes toutes faites, « Devenez Génial » propose une réflexion profonde sur notre rapport à la conscience, tout en nous équipant d’outils concrets pour naviguer dans un monde où les machines deviennent de plus en plus performantes. C’est un ouvrage à la fois inspirant et pratique, parfait pour ceux qui cherchent à harmoniser science et spiritualité dans leur quête personnelle. Si vous êtes prêt à redécouvrir votre potentiel humain unique dans une ère technologique, ce livre est pour vous.
Je le remercie de l’avoir écrit. Et, je l’offre à des personnes dont je sens qu’elles en tireront de grands bénéfices.
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails pour la manière de favoriser votre créativité.
David Perroud a écrit des romans que je trouve inspirants car explorant les aspects de l’intégration à notre environnement et de notre perception du monde. Vous pourrez les trouver sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.