Homme discutant autour d'une table avec ordinateurs.

Commencer par pourquoi – Simon Sinek – Pourquoi certains leaders transforment-ils le monde ?

Ceux qui savent POURQUOI ont besoin de ceux qui savent COMMENT

Les pessimistes ont habituellement raison, pour paraphraser Thomas Friedman, l’auteur du livre The World Is Flat (Le monde est plat), mais ce sont les optimistes qui changent le monde. Bill Gates a imaginé un monde dans lequel l’ordinateur pourrait nous aider à réaliser notre plein potentiel. C’est ce qui s’est produit. Maintenant, il imagine un monde dans lequel la malaria n’existera plus. C’est ce qui se produira. Les frères Wright ont imaginé un monde dans lequel il serait aussi facile de prendre l’avion que le bus. Cela s’est aussi produit. Les gens de type POURQUOI ont le pouvoir de changer le cours des institutions, même celui de l’humanité… si seulement ils savaient COMMENT.

Les gens de type POURQUOI sont des visionnaires à l’imagination hyperactive. Ils ont tendance à être des optimistes qui croient que tout ce qu’ils imaginent peut vraiment se réaliser. Les personnes de type COMMENT vivent davantage dans le moment présent. Elles sont réalistes et possèdent un sens plus clair du côté pratique des choses. Les individus de type POURQUOI sont concentrés sur ce que la plupart des gens ne voient pas, comme l’avenir. Les personnes de type COMMENT sont absorbées par ce que la majorité des gens voient et elles ont tendance à être meilleures pour construire des structures et élaborer des processus et faire en sorte que les choses se réalisent. Les uns ne sont pas meilleurs que les autres, ce sont tout naturellement des façons différentes de voir et d’expérimenter le monde. Gates est une personne de type POURQUOI tout comme l’étaient les frères Wright, Steve Jobs et Herb Kelleher. Mais ils n’ont rien fait seuls, c’était impossible. Ils avaient besoin de ceux qui savaient COMMENT.

« Si je n’avais pas eu mon grand frère, j’aurais fait de la prison à plusieurs reprises pour des chèques sans fonds, avait expliqué Walt Disney, avec un sourire coquin, devant un public de Los Angeles en 1957. Je ne savais jamais combien j’avais d’argent à la banque. Il me gardait sur la corde raide. » Walt Disney était un homme de type POURQUOI, un rêveur dont le rêve s’est réalisé grâce à l’aide de son frère aîné plus sérieux, Roy, un homme de type COMMENT.

Walt Disney a entrepris sa carrière en créant des bandes dessinées pour des publicités, mais il a rapidement bifurqué pour créer des films d’animation. C’était en 1923. Hollywood faisait ses débuts au cœur de l’industrie cinématographique. Walt voulait en faire partie. Roy, qui était de huit ans son aîné, travaillait dans une banque. Il admirait les talents et l’imagination de son frère, mais il savait aussi que ce dernier avait tendance à prendre des risques et à négliger ses affaires. Comme ceux de type POURQUOI, Walt était occupé à songer à quoi ressemblerait l’avenir et il oubliait souvent qu’il vivait dans le présent. « Walt Disney rêvait, dessinait et imaginait, tandis que Roy restait dans l’ombre en train de construire un empire, » rapportait Bob Thomas, un biographe de Disney. « Financier et homme d’affaires brillant, Roy a aidé à faire en sorte que les rêves de Walt Disney se réalisent, en créant la société qui porte le nom de son frère. » C’est Roy qui a lancé la Buena Vista Distribution Company et qui a vu à ce que les films de Disney constituent une partie intégrante de la vie des enfants américains. C’est lui qui a conçu l’entreprise de promotion qui a transformé les personnages de Disney en personnages populaires. Comme la plupart des personnes qui sont de type COMMENT, il n’a jamais voulu être aux premières loges. Il préférait rester en coulisses et se concentrer sur le COMMENT bâtir la vision de son frère.

La plupart des gens partout dans le monde sont du genre COMMENT. La majorité d’entre eux fonctionnent bien dans le monde réel. Ils peuvent accomplir leur travail et très bien réussir. Certains vont récolter énormément de succès et même gagner des millions de dollars, mais ils ne créeront jamais de sociétés d’un milliard de dollars ou ne changeront jamais le monde. Les gens de type COMMENT n’ont pas besoin de ceux de type POURQUOI pour se tirer d’affaire. Mais, malgré l’ampleur de leur vision et de leur imagination, ceux de type POURQUOI obtiennent souvent la plus petite part du gâteau. Sans quelqu’un inspiré par leur vision et ayant les connaissances voulues pour la nourrir, la plupart des gens de type POURQUOI finissent par devenir des visionnaires criant famine, c’est-à-dire des personnes qui ont toutes les réponses, mais n’accomplissant pas grand-chose par elles-mêmes.

Bien que plusieurs entrepreneurs s’imaginent être des visionnaires, dans les faits, ceux qui réussissent le mieux sont des gens de type COMMENT. Il suffit de demander à certains par quoi ils sont intéressés et la plupart vous diront qu’ils aiment créer des choses. Étant donné qu’ils parlent en termes de création, c’est là un indice comme quoi ils savent COMMENT arriver à ce que les choses se fassent. Une entreprise est une structure — des systèmes et des procédés qui ont besoin d’être assemblés. Ce sont des gens de type COMMENT qui sont les mieux placés pour développer ces processus et ces systèmes. Mais la plupart des entreprises, peu importe à quel point elles sont bien formées, ne deviennent pas des sociétés d’un milliard de dollars et ne changent pas le cours de l’industrie. Pour atteindre le statut d’un milliard de dollars, pour modifier le cours d’une industrie, il faut un partenariat unique et très spécial entre une personne qui sait POURQUOI et une autre qui sait COMMENT.

Dans presque chacun des cas où une personne ou une entreprise est arrivée à inspirer les gens à réaliser de grandes choses, il y a toujours eu ce partenariat spécial entre le POURQUOI et le COMMENT. Par exemple, Bill Gates a beau avoir été le visionnaire ayant imaginé un monde où il y aurait un PC sur chaque pupitre, c’est Paul Allen qui a bâti la société. Herb Kelleher a été en mesure de personnifier et de prêcher la cause de la liberté, mais c’est Rollin King qui a créé l’idée de Southwest Airlines. Steve Jobs était l’évangéliste rebelle, mais Steve Wozniak était l’ingénieur qui a fait fonctionner Apple. Jobs avait la vision, Woz, le talent. C’est le partenariat d’une vision de l’avenir et du talent pour la réaliser qui fait qu’une entreprise est extraordinaire.

La relation commence à éclaircir la différence entre un énoncé de vision et un énoncé de mission d’une entreprise. La vision est l’énoncé public des intentions du fondateur, POURQUOI la société existe. Il s’agit littéralement de la vision d’un avenir qui n’existe pas encore. L’énoncé de mission est une description de la route, des principes directeurs — COMMENT la société entend créer cet avenir. Lorsque ces deux éléments sont clairement énoncés, les gens de type POURQUOI et ceux de type COMMENT sont alors certains du rôle qu’ils occupent au sein du partenariat. Ils travaillent ensemble sachant très bien en quoi consistent leur but précis et le plan à exécuter pour y arriver. Toutefois, pour que cela fonctionne, il faut bien plus qu’un ensemble de compétences, il faut une confiance absolue.

Comme nous en avons parlé abondamment dans la troisième partie, les relations fondées sur la confiance sont inestimables pour nous sentir en sécurité. Notre habileté à accorder notre confiance à des gens ou à des entreprises nous permet de prendre des risques et de sentir que nos efforts sont soutenus. Il est fort probable que la relation fondée sur une plus grande confiance est certainement celle qui existe entre un visionnaire et un bâtisseur, la personne de type POURQUOI et celle de type COMMENT. Dans les entreprises capables d’inspirer les gens, les meilleurs présidents sont de type POURQUOI, des gens qui se lèvent chaque matin pour défendre une cause et non seulement pour diriger une entreprise. Dans ces entreprises, les meilleurs chefs des services financiers et les meilleurs chefs des opérations sont de type COMMENT et ils sont très performants. Ils ont la force et l’ego d’admettre qu’ils ne sont pas des visionnaires eux-mêmes, mais qu’ils sont inspirés par la vision du leader et qu’ils savent COMMENT créer la structure qui leur permettra de réaliser cette vision. En général, les meilleures personnes de type COMMENT ne veulent pas être au premier plan en train de parler de la vision. Elles préfèrent travailler en coulisses pour développer les systèmes et faire en sorte que la vision se réalise. Il faut les compétences combinées des deux pour que se produisent des choses extraordinaires.

Ce n’est pas une question de hasard si l’union du POURQUOI et du COMMENT est souvent constituée de gens de la même famille ou d’amis de longue date. Le fait d’avoir reçu la même éducation et d’avoir vécu des expériences de vie semblables améliore la possibilité de partager les mêmes valeurs et les mêmes convictions. Dans le cas de membres d’une même famille ou d’amis d’enfance, l’éducation et les expériences communes sont presque exactement les mêmes. Cela ne veut pas dire que vous ne puissiez pas trouver un bon associé ailleurs. C’est seulement l’idée que d’avoir grandi avec quelqu’un et d’avoir vécu des expériences de vie similaires augmente les chances que votre vision du monde soit identique.

Walt et Roy Disney étaient des frères. Bill Gates et Paul Allen sont allés au collège ensemble à Seattle. Herb Kelleher était l’avocat en droit matrimonial et ami de longue date de Rollin King. Martin Luther King et Ralph Abernathy étaient tous deux des prédicateurs à Birmingham, bien avant que le mouvement des droits civiques ne voie le jour. Steve Jobs et Steve Wozniak étaient d’excellents amis durant leurs études. La liste peut s’allonger.

Gérer ou diriger

Ceux qui savent COMMENT diriger une entreprise de nos jours peuvent remporter un succès durable, mais ils passeront leur vie à faire fonctionner leur entreprise. Il existe plusieurs façons de réussir et de générer des profits. Une combinaison de manipulations, et je n’en ai présenté que quelques-unes dans ces pages, fera parfaitement l’affaire. Même l’habileté de créer un point de bascule est possible sans pour autant créer un changement durable. C’est ce qu’on appelle une lubie. Mais une grande entreprise fonctionne exactement comme n’importe quel mouvement social. Elle inspire les gens à parler d’un produit ou d’une idée, à inclure ce produit dans leur style de vie et à partager l’idée ou même à trouver des moyens de faire prospérer l’entreprise elle-même. Les grandes entreprises ne font pas qu’exciter l’esprit humain, elles inspirent les gens à participer et à les aider à faire triompher la cause sans avoir à les payer ou à leur offrir des incitatifs. Aucun rabais ou remise postale n’est nécessaire. Les gens se sentent enclins à passer le mot non pas parce qu’ils y sont obligés, mais parce qu’ils le veulent. Ils s’engagent volontairement à partager le message qui les inspire.

Fabriquer un porte-voix fonctionnel

Après avoir suivi un processus de sélection de trois mois, BCI a finalement choisi une nouvelle agence de publicité pour l’aider à élaborer une campagne visant à lancer sa nouvelle gamme de produits. Big Company Incorporated est une marque très connue qui s’affaire dans un marché assez restreint. En tant que fabricant, ses produits sont souvent vendus par un tiers et aboutissent sur les tablettes de magasins à grande surface. Alors, la société n’a pas de contrôle direct sur le processus de vente. Le mieux qu’elle peut faire, c’est d’essayer d’influencer les ventes à distance à l’aide de marketing. BCI est une bonne entreprise dotée d’une culture solide. Les employés respectent la direction et en général, la société fait du bon travail. Au fil des ans, la concurrence a pris énormément d’ampleur. Et bien que BCI offre un bon produit à prix concurrentiel, il est tout de même difficile pour elle de maintenir une forte croissance d’une année à l’autre. Cette année, sa direction est particulièrement fière parce que la société lance un nouveau produit qui l’aidera vraiment à se démarquer. Pour l’aider à le promouvoir, l’agence a mis en œuvre une toute nouvelle campagne publicitaire de grande envergure.

La nouvelle publicité va comme suit : Du plus important fabricant sur le marché, nous vient le produit le plus nouveau et le plus innovateur que vous n’ayons jamais vu. La publicité continue à parler de tous les nouveaux avantages et caractéristiques et elle inclut quelque chose sur la qualité à laquelle vous vous attendez de BCI, un élément que ses dirigeants voulaient absolument inclure. Ces derniers ont travaillé avec acharnement pour construire la réputation de la société et ils veulent en tirer profit. Ils sont excessivement enthousiasmés par la nouvelle campagne et ils comptent vraiment sur la réussite de ce produit pour augmenter les ventes. Ils savent qu’ils font du bon travail et ils veulent faire passer leur message. Il faut que ce soit puissant et avec l’avantage d’un budget de millions de dollars servant à cette campagne, on peut dire que BCI a réussi.

Mais il y a un problème.

BCI et son agence ont fait du bon travail pour annoncer le nouveau produit. Le travail était assez créatif. Ils ont été en mesure d’expliquer ce qui était nouveau et particulier à propos de leur toute dernière innovation. Des groupes de discussion étaient d’accord pour dire que le nouveau produit était bien meilleur que celui de la concurrence. Les millions de dollars investis dans les médias ont permis d’assurer que beaucoup de gens voient la publicité, à maintes reprises. Son rayonnement et sa fréquence, deux éléments de mesure communément utilisés par les agences pour connaître le nombre de personnes exposées à la publicité, ont donné de bons résultats. Il ne fait aucun doute que leur message était puissant, mais le problème était qu’il était confus. On ne nous parlait que des QUOI et des COMMENT, mais pas du POURQUOI. Même si les gens avaient appris ce que le produit faisait, personne ne savait ce en quoi BCI croyait. La bonne nouvelle est que la société n’a pas tout perdu. Les produits se vendront tant et aussi longtemps que les publicités seront en ondes et que les promotions demeureront concurrentielles. C’est une stratégie efficace, mais une manière coûteuse de faire de l’argent.

Que serait-il arrivé si Martin Luther King avait présenté un plan détaillé en douze points pour défendre les droits civiques aux États-Unis, un plan encore plus détaillé que tous les autres jamais offerts pour faire respecter les droits civiques ? Certes, son message aurait été fort lorsqu’il aurait retenti par les haut-parleurs en cette belle journée d’été 1963. Les microphones tout autant que la publicité et les relations publiques sont fantastiques pour s’assurer qu’un message soit bien entendu. Comme dans le cas de BCI, le message de King aurait tout de même atteint des milliers de personnes. Mais ses convictions n’auraient pas été aussi claires.

Il est assez facile de se faire entendre. Il suffit d’avoir de l’argent ou de recourir à la ruse publicitaire. L’argent peut vous permettre de payer pour qu’un message ait la priorité. Et la ruse publicitaire est bonne pour passer au bulletin d’informations. Mais aucun des deux ne sème des graines de fidélité. Certains lecteurs se rappellent sans doute qu’Oprah Winfrey a déjà donné une voiture à chaque personne présente dans le studio lors d’une émission télévisée. C’était il y a plusieurs années, en 2004, et les gens s’en souviennent encore. Mais combien ont retenu le modèle de véhicule qu’elle a donné ? C’est là le problème. C’est Pontiac qui avait fait un don d’une valeur de sept millions de dollars de véhicules, c’est-à-dire 276 voitures de son nouveau modèle G6. Et c’est Pontiac qui voyait cette ruse publicitaire comme un moyen de commercialiser son nouveau véhicule. Malgré le fait que le concept ait bien fonctionné pour renforcer la nature généreuse d’Oprah, ce que nous savions tous déjà, peu de personnes se souviennent que Pontiac faisait partie de l’événement. Pire encore, la ruse publicitaire n’a rien fait pour définir un but, une cause ou une conviction que Pontiac représente. Nous n’avions aucune idée du POURQUOI de Pontiac avant ce jour-là. Il était difficile pour la ruse publicitaire d’être autre chose qu’une ruse dans le but de s’offrir de la publicité. Sans notion d’un POURQUOI, il ne se passe rien d’autre.

Pour qu’un message ait une incidence majeure, qu’il entraîne un comportement et engendre la fidélité, il faut bien plus que de la publicité. Il faut annoncer une cause, une conviction ou un but précis plus élevé auxquels vont adhérer les gens qui ont des valeurs et des convictions semblables. C’est seulement à ce moment-là que le message peut donner lieu à une réussite durable sur le marché de masse. Pour qu’une ruse publicitaire attire les gens qui se trouvent à gauche de la courbe de la loi de la diffusion, il faut que la raison pour laquelle on l’emploie soit précise au-delà du fait de vouloir obtenir de la publicité dans les journaux. Bien que l’on puisse obtenir des avantages à court terme sans faire preuve de transparence, parler haut et fort n’est rien d’autre que du volume à un degré extrême ou en termes familiers, un fouillis. Et les sociétés se demandent pourquoi la différenciation est à ce point un défi de nos jours. Avez-vous entendu à quel niveau certaines d’entre elles ont réglé le volume ?

Par contre, quel aurait été l’impact du discours du docteur King si ce dernier n’avait pas utilisé de microphone et de haut-parleurs ? Sa vision n’aurait pas été moins claire. Ses paroles n’auraient pas été moins inspirantes. Il connaissait ses propres convictions et il parlait avec passion et charisme de ce en quoi il croyait. Mais les seules personnes qui auraient été inspirées par ses paroles auraient été celles qui étaient assises dans les premières rangées. Un leader qui défend une cause, qu’il soit un individu ou un organisme, doit avoir un portevoix pour l’aider à propulser son message. Pour fonctionner avec précision, il doit être clair et entendu. La transparence du but, de la cause ou de la conviction est primordiale, mais il est tout aussi important d’être entendu par les gens. Pour qu’un POURQUOI ait le pouvoir de faire bouger les gens, il ne doit pas seulement être clair, il doit être amplifié pour atteindre le plus de gens possible afin de faire pencher la balance.

Ce n’est pas une coïncidence que le cercle d’or tridimensionnel soit un cône. D’un point de vue pratique, il est un porte-voix. Une entreprise devient en fait un instrument à l’aide duquel une personne s’adresse au monde extérieur pour communiquer son but bien précis, sa cause ou sa conviction. Mais pour qu’un porte-voix fonctionne, la transparence doit être au premier plan. Sans message clair, qu’amplifierez-vous?

Dites-le seulement si vous y croyez

Le docteur King a utilisé son porte-voix pour rallier une multitude de gens afin qu’ils le suivent dans sa quête de justice sociale. Les frères Wright ont utilisé leur porte-voix pour rallier leur communauté locale afin qu’elle les aide à concevoir une technologie qui pourrait peut-être transformer le monde. Des milliers de personnes ont entendu l’appel de John F. Kennedy pour servir leur pays et se rallier pour envoyer un homme sur la lune en moins d’une décennie. La capacité d’enthousiasmer et d’inspirer les gens à se dépasser pour participer à quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes n’est pas réservée qu’aux causes sociales. Toute entreprise est en mesure de créer un porte-voix qui peut avoir un immense impact. En fait, il s’agit d’un des facteurs déterminants qui fait en sorte qu’une entreprise est extraordinaire. Les grandes sociétés ne font pas que générer des profits, elles dirigent des gens. Elles changent le cours des industries et parfois, même nos vies durant le processus.

Un POURQUOI bien précis suscite des attentes. Lorsque nous ne connaissons pas le POURQUOI d’une entreprise, nous ne savons pas à quoi nous attendre, alors nous nous attendons au minimum en termes de prix, de qualité, de service et de caractéristiques, comme nous le faisons pour tout autre type de marchandise. Mais lorsque nous savons très bien POURQUOI, nous nous attendons à davantage. À ceux qui n’aiment pas l’idée de devoir atteindre des normes plus élevées, je suggère fortement de ne pas chercher à connaître leur POURQUOI ou à maintenir votre cercle d’or équilibré. Il est difficile de maintenir des normes élevées. Il faut de la discipline pour parler constamment du POURQUOI pour lequel un organisme existe au départ. Cet aspect requiert que toutes les personnes de l’organisme soient tenues responsables quant au COMMENT les choses sont faites — être en accord avec vos valeurs et vos principes directeurs. Il faut du temps et des efforts pour être certains que toutes vos actions et vos paroles soient en conformité avec votre POURQUOI. Par contre, pour ceux qui sont prêts à faire les efforts, il y a d’énormes avantages.

Richard Branson a d’abord fait de Virgin Records une marque de musique multimilliardaire dans le secteur de la vente au détail. Puis, il a lancé une maison de disques qui a bien réussi. Plus tard, il a mis sur pied une compagnie aérienne considérée aujourd’hui comme l’une des principales lignes aériennes au monde. Par la suite, il a conçu une marque de boissons gazeuses, une société de planification de mariages, une société d’assurance et un service de téléphonie mobile. La liste ne cesse de s’allonger. De même, Apple vend des ordinateurs, des téléphones mobiles, des enregistreurs et des lecteurs MP3. Elle a aussi reproduit sa capacité d’innover à maintes reprises. L’aptitude de certaines entreprises non seulement à réussir, mais également à reproduire leur réussite, dépend des gens fidèles qu’elles dirigent, d’une multitude de gens qui participent à leur succès. Dans le milieu des affaires, on dit qu’Apple est une marque qui fait partie du style de vie des gens. On sous-estime le pouvoir d’Apple. Gucci est une marque qui fait partie du style de vie des gens, Apple transforme le cours des sociétés. Par définition, des entreprises de ce genre ne fonctionnent pas comme des entités corporatives. Elles existent en tant que mouvements sociaux.

Reproduire l’excellence

Ron Bruder n’est pas très connu, mais il est un grand leader. En 1985, il se trouvait à une traverse pour piétons avec ses deux filles et il attendait le feu vert pour traverser la rue. C’était là une excellente occasion de donner aux jeunes filles une leçon de vie des plus efficaces. Il leur a indiqué le feu rouge illuminé et il leur a demandé ce qu’il représentait. « Il nous indique que nous devons attendre et rester ici, » ont-elles répondu. « En êtes-vous certaines », a-t-il répliqué de façon rhétorique. « Comment savez-vous qu’elle ne vous dit pas de courir? » Un homme à la voix posée, Bruder porte presque toujours un complets trois pièces de bonne coupe pour se rendre au bureau. Il illustre bien l’idée que nous nous faisons d’un cadre conservateur. Mais ne présumez pas que vous savez comment les choses fonctionnent en vous basant seulement sur ce que vous voyez. Bruder n’a rien d’un stéréotype. Bien qu’il ait connu toutes les facettes du succès, ce n’est pas ce qui le motive. Elles ont toujours été le sous-produit de son travail. Il est motivé par son sens clair du POURQUOI. Il voit un monde dans lequel les gens acceptent leurs vies et agissent non pas parce qu’ils sont obligés, mais parce que personne ne leur a montré une autre voie. C’est la leçon qu’il essayait de donner à ses filles ce jour-là au passage pour piétons : il y a toujours une autre perspective à envisager. Comme il commence toujours par se demander POURQUOI, Bruder a pu réaliser de grandes choses pour lui-même. Mais ce qui est encore plus significatif, c’est sa capacité à partager son POURQUOI par l’entremise des choses qu’il fait qui inspire les gens autour de lui à réaliser de grandes choses pour eux-mêmes.

Comme la plupart d’entre nous, Bruder a suivi un cheminement de carrière imprévu. Mais POURQUOI il agit n’a jamais changé. Dans tout ce qu’il fait, il commence toujours par se demander POURQUOI. Il possède une conviction inébranlable à propos du fait qu’en montrant aux gens qu’il est possible d’emprunter une autre voie, vous leur donnez alors la possibilité de croire qu’ils peuvent suivre cette voie. Bien que le travail qu’il fait aujourd’hui soit en train de changer le monde, il n’a pas toujours travaillé dans le domaine de la paix dans le monde. Comme bien des leaders inspirants, il a changé le cours d’une industrie, et il n’y est pas arrivé qu’une seule fois. Il a été en mesure de réussir à plusieurs reprises.

Un jour, un cadre supérieur qui travaillait pour un important conglomérat de l’industrie alimentaire spécialisée dans la vente de légumes, de conserves et de viande a décidé d’acheter une agence de voyages pour son neveu. Il a demandé à Bruder, qui était à l’époque chef des services financiers de la société, de jeter un coup d’œil aux finances de l’agence avant d’aller de l’avant avec l’acquisition. Voyant une occasion que d’autres avaient manquée, Bruder a décidé de se joindre à la petite agence de voyages pour aider à la diriger. Une fois sur place, il a vu comment toutes les autres agences fonctionnaient et il a pris une voie différente. Greenwell est devenue la première agence de voyages de la côte est des États-Unis à tirer profit des nouvelles technologies et à informatiser toutes ses opérations. Elle n’est pas seulement devenue la société la plus prospère de la région, mais après seulement une année, son modèle commercial était une norme pour toute l’industrie. Puis, Bruder l’a fait à nouveau.

Un de ses anciens clients, Sam Rosengarten, œuvrait dans des sociétés polluantes comme le charbon, le pétrole et le gaz qui créaient tous de la friche industrielle, c’est-à-dire des terres ayant toutes été contaminées par leurs opérations. On ne pouvait pas tirer quoi que ce soit de ces terres, car elles étaient trop polluées pour être développées. Le prix pour les nettoyer était si élevé que les primes d’assurance à elles seules décourageaient quiconque de tenter le projet. Mais Bruder ne voyait pas les défis comme tout le monde. La plupart des gens évitaient ces terrains parce qu’ils ne voyaient que les coûts reliés à leur nettoyage. Bruder se concentra plutôt sur le nettoyage en tant que tel et cette perspective lui fit voir une solution parfaite.

Bruder avait déjà formé sa société de développement immobilier appelée Brookhill et, avec dix-huit employés, il réussissait assez bien. Sachant ce qu’il devait faire pour saisir cette occasion, il a communiqué avec Dames & Moore, une des plus importantes firmes dans le domaine du génie environnemental au monde, à qui il a fait part de son nouveau projet. La firme a été ravie par son idée et a mis sur pied un partenariat pour l’exploiter. Avec une firme de génie de 18 000 personnes, le risque perçu était grandement atténué et les sociétés d’assurance ont finalement accepté d’offrir des assurances à un coût raisonnable. Celles-ci en place, la Credit Suisse First Boston a offert du financement qui a donné à Brookhill la capacité d’acheter, de restaurer, de redévelopper et de vendre pour tout près de 200 millions de dollars en propriétés dont les sols avaient été contaminés. Brookhill portait ce nom parce que Bruder était originaire de Brooklyn et comme il le disait si bien : « L’ascension est abrupte et longue pour sortir de Brooklyn. » Sa société est devenue la pionnière de l’industrie du redéveloppement des friches industrielles et elle est prospère encore aujourd’hui. Le POURQUOI de Bruder n’a pas seulement frayé une voie qui était bonne pour les affaires, mais durant le processus, il a permis d’assainir l’environnement.

Peu importe ce que Ron Bruder fait, les industries et les défis sont secondaires. Ce qui ne change jamais, par contre, c’est POURQUOI il agit. Il sait que même si une occasion paraît alléchante sur papier, peu importe à quel point il est intelligent et expérimenté, il ne pourra jamais réaliser quoi que ce soit sans aide de gens autour de lui. Il sait que la réussite est un sport d’équipe. Il possède une aptitude remarquable pour attirer ceux qui croient aux mêmes valeurs que lui. Les personnes talentueuses sont attirées vers lui et elles lui demandent : « Que puisje faire pour vous aider? » Ayant défié les modèles acceptés et révolutionné plus d’une industrie, il s’attaque maintenant à un défi plus important, celui de la paix dans le monde. Il a fondé Education for Employment Foundation (la fondation de l’éducation pour l’emploi), le porte-voix qui l’aidera à concrétiser ce projet.

La fondation a accompli des progrès spectaculaires pour aider des jeunes femmes et hommes au Moyen-Orient à transformer de manière surprenante autant le cours de leur vie que celui de la région. Tout comme il l’a enseigné à ses filles au passage pour piétons en leur montrant qu’on peut toujours emprunter une autre route, il apporte une solution différente aux problèmes du Moyen-Orient. Comme toutes ses réussites passées, la fondation créera des entreprises et elle fera énormément de bien par la même occasion. Bruder ne dirige pas des entreprises, il dirige divers mouvements.

Tous les mouvements sont personnels

Tout a commencé le 11 septembre 2001. Comme pour plusieurs d’entre nous, le Moyen-Orient a capté l’attention de Bruder après les attaques, car il se demandait pour quelle raison une telle chose pouvait se produire. Il comprenait que si un tel événement avait pu arriver une fois, qu’il pourrait se répéter, et pour préserver la vie de ses propres filles, il voulait trouver une façon de prévenir une telle possibilité.

En cherchant une solution, il a fait une découverte stupéfiante qui allait bien plus loin que le seul fait de protéger ses filles ou même de prévenir le terrorisme aux États-Unis. Il s’est rendu compte qu’en Amérique, la grande majorité des jeunes gens se lèvent le matin ressentant qu’il existe de bonnes occasions pour eux dans l’avenir. Peu importe la situation économique, la plupart des filles et des garçons qui grandissent aux États-Unis sont naturellement optimistes qu’ils peuvent réaliser quelque chose s’ils le veulent bien, c’est-à-dire vivre le rêve américain. Un jeune garçon qui grandit dans la bande de Gaza ou une jeune fille qui vit au Yémen ne se lève pas chaque matin avec le même sentiment. Même s’ils ont le désir, ils ne font pas preuve du même optimisme. Il est trop facile d’observer et de dire que la culture est différente. Ce n’est pas une façon de penser qui permet de passer à l’action. La véritable raison est qu’il manque vraisemblablement d’établissements pour nourrir chez les jeunes de cette région une vision optimiste de leur avenir. Par exemple, une éducation supérieure en Jordanie peut offrir un certain statut social, mais elle ne prépare pas nécessairement un jeune adulte quant à ce qui l’attend. Dans des cas comme celui-là, le système d’éducation perpétue une culture basée sur le pessimisme.

Bruder a réalisé que les problèmes auxquels nous étions confrontés avec le terrorisme en Occident dépendaient moins de ce que les jeunes filles et garçons du Moyen-Orient pensaient de l’Amérique et davantage de ce qu’ils pensaient d’eux-mêmes et de leur propre vision de l’avenir. Par l’entremise de sa fondation, Bruder établit des programmes partout au Moyen-Orient pour enseigner aux jeunes les compétences générales et spécialisées dont ils ont besoin afin de les aider à sentir qu’ils ont l’occasion de réaliser quelque chose dans la vie, de ressentir qu’ils peuvent contrôler leur propre destin. Il utilise sa fondation pour partager son POURQUOI à grande échelle — pour enseigner aux jeunes gens qu’il y a toujours une autre route que celle sur laquelle ils se trouvent.

La fondation n’est pas un organisme caritatif américain qui espère faire du bien dans des contrées éloignées. Il s’agit d’un mouvement mondial. Chaque établissement de la fondation fonctionne de façon indépendante avec des gens de la région qui font partie du conseil d’administration local. Les leaders locaux se responsabilisent personnellement pour donner aux jeunes gens ce sentiment d’avoir l’occasion de réaliser quelque chose en leur enseignant des compétences, en enrichissant leurs connaissances et, surtout, en renforçant la conviction qu’ils peuvent choisir une autre route. Mayyada Abu-Jaber est à la tête du mouvement en Jordanie. Mohammad Naja fait triompher la cause dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Maeen Aleryani est la preuve qu’une cause peut même transformer une culture au Yémen.

Au Yémen, les enfants peuvent s’attendre à recevoir neuf années d’éducation. Il s’agit du nombre le plus bas au monde. Aux États-Unis, les enfants peuvent étudier durant seize ans. Inspiré par Bruder, Aleryani voit une occasion des plus extraordinaires pour les jeunes de transformer cette perspective et ainsi d’arriver à mieux contrôler leur propre avenir. Il a décidé de trouver des capitaux pour démarrer son établissement dans la capitale du Yémen, Sana’a et, en une semaine, il a été en mesure de ramasser 50 000 $. Même en se basant sur nos normes philanthropiques, on peut dire que la vitesse à laquelle il a amassé cette somme est tout de même formidable.

Rappelez-vous que nous sommes au Yémen où il n’y a aucune culture philanthropique, alors cette réalisation est d’autant plus remarquable. Le Yémen est également une des nations les plus pauvres de la région. Mais lorsque vous dites aux gens POURQUOI vous faites ce que vous faites, il se produit des choses remarquables.

Partout dans la région, tous ceux qui se sont impliqués dans la fondation croient qu’ils peuvent montrer à leurs frères et sœurs ainsi qu’à leurs enfants, les compétences dont ceux-ci ont besoin pour les aider à changer la route sur laquelle ils pensent se trouver. Ils travaillent pour aider la jeunesse partout dans la région à croire que leur avenir est rayonnant et plein de possibilités. Ils ne le font pas pour Bruder, ils le font pour eux-mêmes. C’est pour cette raison que la fondation transformera le monde.

Assis au sommet du porte-voix, à l’endroit du POURQUOI, le rôle de Bruder est d’inspirer et de commencer un mouvement. Mais ce sont ceux qui croient qui effectueront le véritable changement et qui perpétueront le mouvement. Peu importe leur lieu de résidence, leur profession ou leur nationalité, tous peuvent participer à ce mouvement. Il s’agit de ressentir un sentiment d’appartenance. Si vous croyez qu’il existe une voie différente à celle sur laquelle vous êtes, tout ce que nous avez à faire c’est d’en prendre note et, ensuite, de consultter le site Internet de la fondation, efefoundation.org, et joindre le mouvement. Pour changer le monde, il faut obtenir le soutien de tous ceux qui croient.

 

Dans « Commencer par pourquoi », Simon Sinek partage une révélation simple mais transformatrice : les leaders et les entreprises les plus inspirants ne commencent jamais par expliquer ce qu’ils font, mais pourquoi ils le font. Ce livre explore avec brio comment cette approche, à la fois intuitive et révolutionnaire, peut transformer nos actions et nos résultats.

Simon Sinek s’appuie sur son modèle du Cercle d’or : au cœur se trouve le POURQUOI (votre raison d’être, ce qui vous anime), suivi du COMMENT (vos méthodes) et enfin du QUOI (les produits ou services que vous offrez). En mettant en avant votre POURQUOI, vous touchez directement les émotions des autres, là où naît la vraie connexion. Et c’est là la magie : notre cerveau est câblé pour répondre au POURQUOI, bien avant de réfléchir au reste. Une communication claire et alignée sur ces principes peut inspirer des foules et fédérer des communautés.

Le livre regorge d’exemples captivants : Martin Luther King, dont les discours résonnent encore aujourd’hui, a rassemblé des millions non pas en proposant un plan détaillé, mais en partageant une vision. De même, Apple ne vend pas seulement des produits technologiques ; elle invite chacun à défier le statu quo et à penser différemment. Ces figures inspirantes n’ont pas simplement convaincu, elles ont mobilisé, car elles ont su clarifier et communiquer leur POURQUOI.

Mais attention, prévient Simon Sinek : les manipulations, comme les promotions, les rabais ou la peur, peuvent certes motiver à court terme, mais elles ne construisent jamais de loyauté durable. C’est en inspirant que vous pouvez transformer vos relations, que ce soit avec vos clients, vos employés ou même vos proches. Sans POURQUOI, les succès les plus éclatants risquent de s’effondrer dès que la vision devient floue.

Ce livre n’est pas seulement un guide pratique ; c’est une invitation à réfléchir à ce qui vous anime vraiment. Simon Sinek propose des outils pour découvrir votre POURQUOI, le rendre clair et aligner vos actions avec votre vision. En maîtrisant cet art, vous pourrez non seulement réussir, mais aussi inspirer et laisser un impact durable sur le monde.

💡 Prêt(e) à commencer par votre POURQUOI ? Ce livre est une boussole pour quiconque cherche à aligner passion, sens et succès. En découvrant votre POURQUOI, vous transformerez votre manière de penser, de communiquer, et surtout, d’inspirer les autres. Une lecture essentielle pour tous ceux qui veulent non seulement réussir, mais aussi faire une différence.

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez sûrement d’autres parties qui vous inspireront.

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