L’enthousiasme retrouvé
Cher lecteur, si vous êtes arrivé ici, c’est que vous êtes déjà de l’autre côté du miroir. Vous avez écarté le voile et aperçu cet état intérieur qu’est l’enthousiasme. Il n’y a rien d’autre à faire, pas de peine à se donner ni d’effort à fournir, ni d’exercice auquel s’astreindre (donnant à l’enthousiasme un statut particulier, séparé du quotidien, alors qu’il en fait, justement, partie), ni de pratique ou de formation à suivre, ni de jugement à porter sur ce que devrait être notre cheminement ou notre manière de procéder.
L’enthousiasme ne peut être créé, il ne peut donc être détruit. C’est un état « de série » qui existe en nous, quoi qu’il arrive. Tout comme en méditation, le but n’est pas de créer certains états de l’esprit, mais bien d’écarter les nuages qui les obstruent.
Bien évidemment, le poids du couvercle évoqué au tout début de ce livre peut s’avérer énorme. Au cours de toutes ces années où les valeurs et les préférences de notre société ont pris le pas sur notre enthousiasme, nous avons contracté l’habitude de ne pas être enthousiastes. Bien souvent, certaines situations désavantageuses – mais qui ont été les nôtres depuis le début – nous sont devenues tellement familières que nous nous sentons à l’aise dans leur cadre, tellement à l’aise que nous redoutons d’en sortir. D’autant que nous ne connaissons probablement rien des autres situations qui, inconnues par définition, éveillent en nous un sentiment d’insécurité. Nous préférons le refuge de ce que nous connaissons parfaitement, même si ce n’est pas ce qui nous rend heureux.
Nous avons, de plus, une tendance naturelle – qui n’est, donc, pas critiquable – à alimenter nos états. À voir les choses tristes lorsque nous sommes tristes, à ressentir le stress lorsque nous sommes stressés, à nous dire « Comme je suis stressé » et à ajouter, par là même, du stress au stress. À faire le tour de tout ce qu’il y a à faire lorsque nous sommes débordés et à chercher tout ce qui pourrait illustrer à quel point nous le sommes. À voir s’allumer toujours plus de foyers de colère lorsque nous sommes déjà en colère.
Mais l’enthousiasme aussi, nous le connaissons bien. C’est un lac intérieur dont on n’oublie jamais le paysage. Lire ce livre vous aura, immanquablement, amené à y consacrer un instant. Cela aura peut-être généré un certain inconfort. Saluons cet inconfort, car c’est en lui que germe, déjà, le renouveau.
L’enthousiasme, nous l’avons vu, est contagieux. Vous l’avez fréquenté dans chacune des histoires rencontrées dans les pages précédentes, vous le verrez désormais dans d’autres histoires et chez tous les enfants que vous regarderez.
L’enthousiasme ne peut être créé, il ne peut donc être détruit.
Un esprit qui s’est ouvert à la notion d’enthousiasme donne à celui-ci une pertinence que l’on ne peut oublier. Cette pertinence suffit à lui laisser un peu de place, à lui créer une sorte de chambre d’ami dans notre esprit. Un peu de place pour l’enthousiasme en nous-mêmes, mais aussi pour l’accueillir chez les autres. Car lorsque nous vivons cela, nous sommes automatiquement amenés à le faire non seulement pour nous-mêmes, mais également pour tous ceux qui ne le font pas, ou qui font le contraire.
Conscients de la difficulté du chemin de retour vers l’enthousiasme et la confiance, peut-être épargnerons-nous à nos enfants le chemin aller. Désormais, en voyant nos enfants enthousiastes, il est probable que nous ressentions une nouvelle confiance en eux.
Quelques minutes de confiance, quelques instants de pertinence offerts à leurs enthousiasmes changeront leur vie et, de génération en génération, changeront le monde.
🌟 Et si l’enthousiasme était la clé de tout ? Dans ce livre lumineux, André Stern explore l’enthousiasme, ce moteur inné que nous portons tous en nous depuis la naissance. Contrairement à une vision figée de l’intelligence dictée par les gènes, l’auteur met en lumière le rôle transformateur de l’épigénétique et de nos expériences. Le cerveau humain, explique-t-il, ne se développe pas comme un muscle, mais grâce à une stimulation émotionnelle intense – autrement dit, par l’enthousiasme.
Dès l’enfance, ce feu sacré s’active à chaque découverte. Un enfant n’a pas besoin d’apprendre la tolérance ou d’être forcé à travailler : il s’enthousiasme naturellement pour ce qui l’entoure, des chiffres d’une plaque d’immatriculation aux lettres sur un panneau. Ce cocktail d’émotions génère des substances neuroplastiques qui renforcent les réseaux neuronaux. L’enthousiasme n’est pas un luxe réservé à l’enfance. À 85 ans, vous pourriez apprendre le chinois en six mois… si vous étiez passionné !
Stern déconstruit également l’idée que l’autonomie résulte de la séparation. En réalité, un attachement profond à une figure aimante nourrit la confiance nécessaire pour explorer le monde. Jouer, pour un enfant, n’est pas une distraction : c’est une immersion totale dans un monde où imaginaire et réalité se confondent, libérant une créativité illimitée.
Enfin, ce livre rappelle que nous ne perdons jamais notre capacité à être enthousiastes. Nous avons simplement oublié de l’entretenir. Stern nous invite à redécouvrir ce trésor, à transformer notre quotidien et à retrouver l’émerveillement dans chaque petite chose. ❤️
Un livre à lire absolument pour réveiller l’enfant curieux et joyeux en chacun de nous !
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez sûrement d’autres parties qui vous inspireront.