L’enfant blessé
Chacun, presque sans exception, porte en lui un enfant blessé. Celui auquel on a fait sentir un jour, très tôt : « Tel que tu es, tu es imparfait. Je t’aimerais davantage si tu étais différent. » Celui qui a perçu, très tôt, la nécessité de devenir. Au point, souvent, de ne plus avoir le temps d’être.
Le regard posé sur nous lorsque nous étions enfants définit aujourd’hui encore de quels yeux nous nous voyons nous-mêmes. Et la fatalité veut qu’il définisse, également, le regard que nous portons, sans même y réfléchir, sur les enfants de ce monde, sur nos propres enfants.
Savons-nous seulement ce qu’est l’enfance ? Dès le début de sa vie natale, l’enfant remarque qu’il sera davantage aimé s’il change, s’il renonce à ce qu’aurait pu être son enfance, s’il se met à correspondre à ce dont les adultes imaginent que doit être l’enfance. C’est la fin de l’enfance, puisque dès lors, l’enfant se conformera au concept de l’adulte.
L’enfant naît sans orgueil, mais en pleine conscience de ses incommensurables potentiels. Porté par son enthousiasme, par son sentiment d’être la bonne personne, au bon moment, au bon endroit, il est encore convaincu de pouvoir tout apprendre, puisque telle est notre nature.
Pourtant, il fait rapidement le constat que le monde entier, autour de lui, voit les choses différemment et le considère comme un « point zéro ». Le message qu’il reçoit est, en permanence : « Tel que tu es, tu n’es pas encore “abouti”, tu dois t’améliorer, te transformer… grandir… Quand tu seras plus grand, alors tu pourras… »
Et l’enfant se sent déchiré entre ces deux opinions diamétralement opposées : celle qu’il a de lui-même et celle que les autres ont à son sujet. La neurobiologie nous montre que, dans cette situation, les réseaux neuronaux que l’on voit s’allumer dans son cerveau sont les mêmes que ceux activés en cas de douleur physique.
Personne ne supportant longtemps une aussi forte douleur, l’enfant cherche alors une solution qui lui permette de rétablir l’équilibre. Comme il ne peut changer ni les autres, ni leur opinion, il transforme ce qu’il peut transformer : lui-même et l’opinion qu’il a de sa personne. Jusqu’à partager ce que les autres pensent à son sujet. Alors, l’équilibre est rétabli – et la douleur apaisée. Mais c’est ainsi que l’enfant quitte un monde d’une grande homogénéité d’opinions sur soi et sur les autres, pour accueillir des appréciations qui, jusqu’ici incongrues, ne le quitteront plus. « C’est trop difficile pour moi » ou « Je suis nul ». Ou encore « Je n’ai jamais été bon en maths » ou bien « Je ne suis pas sportif » …
Mais ce que l’enfant blessé en nous, et dans chaque enfant autour de nous, voulait réellement entendre, c’était : « Je t’aime parce que tu es tel que tu es. »
Un « Je t’aime », seul, n’a pas la même signification. Ce « Je t’aime parce que tu es tel que tu es », donné à ressentir à un enfant, suffit à amorcer en nous le processus de réconciliation. Cette réconciliation avec l’enfant blessé n’est pas un Everest. Elle ne nécessite aucun effort, aucune formation, aucun entraînement. Elle a déjà commencé !
🌟 Et si l’enthousiasme était la clé de tout ? Dans ce livre lumineux, André Stern explore l’enthousiasme, ce moteur inné que nous portons tous en nous depuis la naissance. Contrairement à une vision figée de l’intelligence dictée par les gènes, l’auteur met en lumière le rôle transformateur de l’épigénétique et de nos expériences. Le cerveau humain, explique-t-il, ne se développe pas comme un muscle, mais grâce à une stimulation émotionnelle intense – autrement dit, par l’enthousiasme.
Dès l’enfance, ce feu sacré s’active à chaque découverte. Un enfant n’a pas besoin d’apprendre la tolérance ou d’être forcé à travailler : il s’enthousiasme naturellement pour ce qui l’entoure, des chiffres d’une plaque d’immatriculation aux lettres sur un panneau. Ce cocktail d’émotions génère des substances neuroplastiques qui renforcent les réseaux neuronaux. L’enthousiasme n’est pas un luxe réservé à l’enfance. À 85 ans, vous pourriez apprendre le chinois en six mois… si vous étiez passionné !
Stern déconstruit également l’idée que l’autonomie résulte de la séparation. En réalité, un attachement profond à une figure aimante nourrit la confiance nécessaire pour explorer le monde. Jouer, pour un enfant, n’est pas une distraction : c’est une immersion totale dans un monde où imaginaire et réalité se confondent, libérant une créativité illimitée.
Enfin, ce livre rappelle que nous ne perdons jamais notre capacité à être enthousiastes. Nous avons simplement oublié de l’entretenir. Stern nous invite à redécouvrir ce trésor, à transformer notre quotidien et à retrouver l’émerveillement dans chaque petite chose. ❤️
Un livre à lire absolument pour réveiller l’enfant curieux et joyeux en chacun de nous !
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez sûrement d’autres parties qui vous inspireront.