Enfants peignant des pastèques avec des aquarelles.

Tous enthousiastes ! – André Stern – Enthousiasme et persévérance : la recette des grands succès

Histoires d’enthousiasme

Chacune des histoires vraies que nous aimons tellement – celles qui nous motivent, nous inspirent, nous incitent… ces histoires qui se résument par « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » – repose sur l’enthousiasme de leurs protagonistes.

J’ai décidé d’en réunir certaines et de les raconter ici. Bien sûr, il y a un grand nombre de destins célèbres que chacun d’entre nous connaît. Et, au niveau personnel, nous fréquentons tous un certain nombre de personnes racontant ce genre d’histoires.

Léonard de Vinci, Galilée, Copernic étaient des enthousiastes, Edison et Einstein également, et je ne doute pas que Ghandi et Steve Jobs l’aient été. Et, pour rester avec les personnalités les plus connues au travers du temps, pensons au guitariste Django Reinhardt, que son enthousiasme pour son instrument amena à surmonter – par l’invention d’une technique personnelle – la perte de deux doigts de la main gauche. Plus près de nous, et avant de devenir l’une des plus célèbres violonistes actuelles, Hilary Hahn dessinait, enfant, des avions tirant une banderole où était écrit : « Venez écouter Hilary Hahn jouer du violon à Carnegie Hall. »

Lindsey Stirling, elle, commença à jouer du violon à cinq ans, puis se mit à danser tout en jouant, ce qui lui valut toutes sortes de pronostics décourageants. Elle fit preuve d’une persévérance sans faille, qui se transforma en succès planétaire : elle avait choisi de persister dans son style unique et d’assurer elle-même la promotion de sa musique sur Internet. Dans une interview, elle raconte : « Beaucoup de gens m’ont dit tout au long de ma carrière que mon style et la musique que je fais… sont invendables. Mais la raison pour laquelle j’ai réussi, c’est que je suis restée fidèle à moi-même. »

Beaucoup de ces trajectoires semblent aller du bas vers le haut de la hiérarchie sociale, du moins dans son acception la plus courante. Partis de rien, ceux qui les parcourent finissent par connaître le succès, voire la gloire. Leur réussite nous fascine au point que nous en oublierions presque qu’elle n’a jamais été leur but. Ces personnes se sont, tout simplement, laissées guider par leur enthousiasme.

En témoignent également ces histoires qui semblent aller dans le sens inverse, où certains, venus d’une position flatteuse ou d’une carrière florissante, ont tout quitté sans hésiter pour se consacrer à un chemin plus altruiste, plus personnel ou plus spirituel. Je pense à cet industriel allemand qui, après avoir transformé avec talent l’entreprise de robinetterie familiale en un pilier incontournable de son secteur, la céda pour se consacrer à ce qui l’avait saisi au plus profond de l’âme : la vie et l’œuvre de Krishnamurti. Ou bien à cette dirigeante d’une grande entreprise de cosmétique française pour laquelle il devint impérieux, presque du jour au lendemain, de suivre son enthousiasme, de changer de vie et de devenir professeur de yoga. Ou bien encore à cette brillante publicitaire, employée d’une célèbre agence de son pays, qui n’hésita pas une seconde à tout abandonner, y compris son salaire confortable, pour mettre son talent au service d’un mouvement dont la cause humaniste l’avait enthousiasmée.

Notons une autre caractéristique commune à toutes ces histoires que nous aimons : leurs protagonistes ont tous traversé des océans de difficulté, de persévérance et de travail. Je n’ai jamais entendu l’un de ces héros dire : « J’ai eu une idée qui a marché d’emblée, je me suis alors assis dans mon sofa et j’ai laissé les choses se réaliser toutes seules, sans obstacle, sans désaccord et sans aucun moment de découragement… »

Le « Je n’ai pas le choix » ayant perdu de son poids au cours des pages précédentes, nous pouvons désormais nous approprier ces histoires. Elles sont à notre portée, comme autant d’invitations reçues, autant de mains tendues, autant de rideaux dont on a pu soulever un coin pour voir dehors.

 

Thierry est un monsieur très cultivé, habile et enthousiaste qui démonte pièce à pièce des tourne-disques âgés et précieux, puis qui, après en avoir nettoyé chaque millimètre, chaque vis, chaque platine, après avoir dessoudé, examiné et ressoudé chaque transistor, après avoir décollé à la pincette chaque étiquette, après avoir remplacé, repeint, réparé chaque composant, remonte et ajuste avec une précision supérieure à celle d’origine l’ensemble de ce puzzle géant, afin de donner une seconde naissance à ces appareils incomparables – pour le plus grand bonheur de quelques enthousiastes qui savent qu’un travail d’une telle ampleur et d’une telle qualité ne se trouve nulle part ailleurs.

Et lorsqu’on lui demande ce qui l’a mené à cela, il répond : « Mon travail dans une grande entreprise française n’a strictement rien à voir avec ce qui me passionne, et mes études ne me destinaient en rien à la technique. En revanche, j’ai retenu de mon cher père que peu de choses matérielles ou immatérielles résistent à la curiosité, à l’audace et surtout au désir de réaliser quelque chose de réputé impossible. Je fonctionne ainsi : je ne considère a priori rien comme irréalisable, quitte à échouer et à recommencer jusqu’à être certain qu’en effet, c’est impossible (ce qui est très rare). J’aborde donc l’électronique de la même manière que j’ai abordé la mécanique (j’adore démonter et remonter un moteur de voiture), la maçonnerie, la cuisine…

Un ami de passage, qui s’étonnait récemment de ma capacité à m’attaquer à n’importe quelle réparation avec enthousiasme, confiance et souvent succès, m’a demandé : “Mais comment as-tu appris ?” Je lui ai répondu spontanément que l’on ne m’avait jamais rien enseigné, que l’on m’avait toujours seulement montré et que j’avais toujours observé attentivement comment mon père ou mon grand-père faisaient (mon grand-père était maçon, plutôt bourru, il aurait été incapable de m’apprendre quoi que ce soit). »

 

Alain, notre ami menuisier, fait partie de l’horizon de notre fils aîné depuis toujours. Les premiers souvenirs d’Antonin remontent à l’époque où furent franchies certaines étapes – majeures pour lui – de la restauration de notre maison. C’est entre les mains d’Alain qu’il vit naître les portes et le parquet de sa chambre et c’est lui qu’il « aida » à reconstruire l’escalier y conduisant.

Issu d’une famille de paysans, Alain s’enthousiasme pour la menuiserie dès l’âge de quatre ans. « Sans que je puisse dire pourquoi, l’odeur du bois et celle du mastic à l’huile de lin utilisé par le menuisier venu chez nous m’ont profondément touché. J’ai tout de suite dit : je veux devenir menuisier. »

« J’étais plutôt bon à l’école, raconte-t-il, ce qui m’a permis de passer du primaire au secondaire sans examen. Mais à quatorze ans, j’ai décidé de passer mon certificat d’études en candidat libre pour pouvoir, enfin, commencer mon apprentissage de menuisier. Mes professeurs protestèrent fermement, car ils me voyaient aller jusqu’au baccalauréat et trouvaient dommage que je me “contente” d’un métier manuel… mais ma décision était d’autant plus irrévocable que j’avais l’entier soutien de mon père. »

Alain passe quatre ans chez un menuisier, d’abord en tant que pré-apprenti, puis en tant qu’apprenti. « Ce monsieur avait un caractère de cochon, mais il connaissait bien le métier, il m’a tout montré. Pendant six mois, il m’a tout fait faire à la main : rabot, varlope, scie, racloir. J’ai exploré chacun de leurs fonctionnements et chacune des “réponses” du bois : cela m’a été très utile par la suite. Je ne tenais pas compte de son mauvais caractère, je me contentais d’engranger, sans me laisser décourager, toutes les connaissances et toutes les compétences possibles. »

À dix-huit ans, Alain passe son CAP et travaille encore une année en tant qu’employé chez le même menuisier. Puis une autre entreprise, d’ébénisterie, lui demande de venir travailler au sein d’une équipe plus substantielle.

À l’époque, il travaillait 52 heures par semaine. « La débauche, ce n’était pas avant 19 heures ! » Mais à peine avait-il terminé sa journée de travail que le jeune Alain fonçait à la maison pour travailler dans le petit atelier qu’il avait installé chez ses parents. « J’y travaillais jusqu’à minuit. Et le lendemain matin, à 7 heures, j’étais au travail… »

À 22 ans, il décide de se mettre à son compte. « Je n’ai jamais voulu devenir une entreprise aux dimensions industrielles, je voulais rester un artisan enthousiaste. Ça n’a pas toujours été facile, c’est un métier très physique, où l’on se blesse parfois, mais c’est le métier qui n’a jamais cessé d’être la chose que je préfère faire, celle à laquelle j’ai envie de me consacrer tous les jours. »

Bien que retraité aujourd’hui, Alain continue à travailler comme avant, pour sa maison, pour ses enfants, pour lui-même. « Ce travail, c’est ma drogue, je n’arrive pas à m’arrêter. Si je reste inactif un dimanche, je me sens mal dans ma peau. »

D’ailleurs, quand il parle de menuiserie, ses yeux pétillent et sa bouche sourit. Toujours.

 

Trouver son enthousiasme change tout par Aleksander Baj

Aleksander semble un chevalier au cœur d’or venu tout droit des temps anciens. Il est mon éditeur polonais. Un jour, il est venu vers moi et m’a proposé de publier mes livres. Son regard clair et pénétrant m’a tout de suite fasciné. Entre-temps, il est devenu un ami très cher et un collaborateur précieux.

J’étais un bon élève à l’école et certaines choses m’intéressaient, notamment tout ce qui avait trait au sport, mais je ne me sentais ni passionné ni appelé vers quoi que ce soit de particulier, et je n’avais pas l’impression de pouvoir exceller dans un domaine spécifique. Ainsi, après avoir passé mon baccalauréat, ne sachant quelle suite lui donner et ne trouvant pas de meilleure idée, je décidai d’étudier le droit.

En peu de mois, je me rendis compte que l’idée de faire cela pour le reste de ma vie m’était insupportable. Étudier était une torture, je ne ressentais aucun intérêt pour ce que je devais apprendre, une profonde frustration s’emparait de moi. Je savais que je devais changer quelque chose, mais je n’avais pas la moindre idée de ce qui pourrait donner satisfaction, joie et sens à ma vie.

C’est à cette époque que le merveilleux professeur d’anglais que j’avais eu au lycée m’envoya la célèbre vidéo d’un TEDx Talk de Sir Ken Robinson portant le titre : “L’école tue-t-elle la créativité ?” Je fus fasciné. Il parlait précisément de ce dans quoi j’étais alors empêtré : pourquoi tant de personnes quittent l’école sans conscience de leurs propres talents ni réelle idée de ce qu’elles souhaitent faire de leur vie ?

Désireux d’en savoir davantage au sujet de Sir Ken Robinson, je découvris qu’il venait juste d’écrire un livre appelé L’Élément.

Comment trouver votre passion change tout. Il n’en existait aucune traduction en langue polonaise, alors je passai immédiatement commande de la version originale. Ce livre fut une véritable illumination, mon épiphanie. Sir Ken Robinson parlait de découvrir ses talents et ses aptitudes naturels, de trouver sa passion, d’être dans son élément… Tout cela me touchait, m’inspirait, m’encourageait. Je décidai de partir à la recherche de mes talents, de mon élément. Je suspendis mes études de droit et me mis à explorer de nouveaux horizons.

Au cours des deux années suivantes, je fis un grand nombre de voyages en voiture, en moto ou en stop. Je fis de l’escalade dans les montagnes, je travaillai en tant que croupier dans un casino, en tant que traducteur indépendant – et je tentai, également, de travailler dans une entreprise spécialisée en droit. Parallèlement, je m’étais mis à traduire The Element, pour le plaisir, mais également avec l’intention de le donner à certains de mes amis, à qui je pensais qu’il pourrait être utile.

Lorsque la traduction fut prête, trouver un éditeur fut mon premier réflexe, mais après quelques tentatives, je réalisai que ce ne serait pas une bonne solution à mes yeux. Peu à peu, une idée commença à germer en moi : j’avais quelques économies, Sir Ken Robinson écrivait d’autres livres, pourquoi ne pas créer une maison d’édition et publier moi-même The Element ?

J’étais pétri de doutes, mais je ressentais une telle excitation face à ce projet que je décidai de tenter le coup. Une des pensées de Sir Ken Robinson m’inspirait : “Si vous n’êtes pas prêt à vous tromper, vous n’inventerez jamais rien d’original.” J’acceptai l’idée que j’allais éventuellement échouer, mais je savais qu’au moins, l’occasion m’aurait été donnée d’apprendre beaucoup de nouvelles choses.

Tout était absolument nouveau pour moi qui n’avais jamais approché le processus de publication d’un livre et qui n’avais évidemment aucune formation dans ce domaine. Je dus tout apprendre : comment déclarer la création d’une société, comment obtenir les droits pour le livre, comment en faire la relecture, comment procéder au travail graphique, comment choisir entre des polices de caractères, les types et les formats de papier, où l’imprimer, où le stocker, comment le faire arriver dans les librairies, comment en faire la promotion… Et mille autres choses entrelacées, telles que tenir une comptabilité, comprendre les contrats, recruter des employés, etc. Publier ce premier livre me prit plus d’une année, au cours de laquelle je passai d’innombrables heures à étudier toutes ces questions.

Aujourd’hui, je sais que si j’ai été capable de mener à bien cette entreprise, c’est parce que j’étais porté par une seule chose : l’enthousiasme. L’enthousiasme de publier ce livre. Autrement, j’aurais été incapable de fournir un tel effort, de franchir tant d’obstacles et de survivre à tant d’échecs. J’aurais très certainement abandonné à mi-chemin.

The Element à peine publié, je ressentis le désir d’éditer un deuxième, puis un troisième livre, et je réalisai que j’aimais cela. J’aimais chaque étape du processus de publication, du travail d’éditeur. En apprendre davantage, m’améliorer à chaque fois me passionnait. Je me rendis compte que c’était ce que je voulais faire de ma vie. De plus, être l’éditeur du premier livre me permit de faire la connaissance de celle qui est devenue, aujourd’hui, ma femme. Très rapidement, elle se mit à m’aider : nous menons aujourd’hui notre entreprise – appelée “Element” d’après le titre du livre de Sir Ken Robinson – comme une affaire de famille. Elle définit notre art de vivre. Nous n’envisageons pas de faire autre chose.

J’avais été un bon élève à l’école, mais je dois reconnaître que je ne me souviens de presque rien de ce que j’ai dû y apprendre – malheureusement sans y prendre de plaisir. Une fois mon baccalauréat passé, je n’avais ressenti qu’un grand soulagement : celui de ne plus jamais devoir étudier. Mais aujourd’hui, j’apprends littéralement chaque jour et c’est devenu, à mes yeux, la chose la plus naturelle qui soit. C’est ce que nous voulons transmettre à nos enfants. Et diffuser ce nouvel éclairage est devenu notre mission et celle de notre maison d’édition.

 

Werner Schär (que tout le monde appelle « Werni ») naît en 1958 à Chur, la capitale des Grisons en Suisse. Son père Andreas est électronicien dans le domaine des télécommunications et sa maman, Silvia, travaille dans les textiles. De son enfance, il dit qu’elle était « paisible, rassurante et souriante », de ses parents qu’ils « avaient un grand cœur et l’esprit ouvert ». À quinze ans, censé choisir une direction, il se décide pour une formation d’électronicien. Mais il vient à peine de découvrir ce qui l’enthousiasme vraiment : la guitare. Comme beaucoup de jeunes gens, il commence par explorer le répertoire populaire en autodidacte. Un jour, il entend un morceau de guitare classique à la radio et ressent un coup de foudre immédiat. Il achète une guitare classique dans un magasin où le vendeur, lui-même guitariste, lui propose de lui donner des leçons. Un peu plus tard, il change de professeur, mais celui-ci part en Amérique au bout d’un an, non sans avoir confié au jeune Werni, dont les progrès spectaculaires l’ont impressionné, tous ses élèves suisses.

Werni joue de la guitare à chacune des heures libres de sa vie d’apprenti. Il joue des heures, des nuits entières. Une nuit, pendant une fête dans les bois autour d’un feu de camp, il marche sur la coûteuse guitare d’un ami et en détruit complètement la table d’harmonie. Il a l’impression que la pire chose de sa vie vient d’arriver, mais il promet sur-le-champ, dans son désespoir et sa peine, de réparer la guitare éventrée.

Après avoir donné sa propre guitare à son ami, il commande du bois pour une table d’harmonie. Puis, dans sa petite chambre, sans la moindre connaissance du métier de luthier ni même la moindre expérience dans un domaine proche, avec des moyens incroyablement improvisés (il arrive à rendre la tranche des deux planchettes parfaitement jointives en utilisant du papier de verre !), il se lance dans cette téméraire réparation… qu’il mène suffisamment à bien pour que la guitare redevienne jouable. Il lui semble même qu’elle sonne nettement mieux qu’auparavant.

Quelque chose de nouveau a pris Werni aux tripes. Quelque chose en lien direct avec son enthousiasme pour la guitare. Il s’y livre corps et âme. Ses vacances sont consacrées à des voyages en Espagne, pour y visiter les ateliers des luthiers les plus significatifs (Fleta, Estruch…). Il lit tout ce qu’il trouve sur le sujet, mais il traverse, parallèlement, une crise existentielle dont il ne sait pas encore si elle sera fructueuse. Il se sent dépassé par une histoire d’amour qui ne marche pas, un job d’électronicien qu’il n’aime pas particulièrement et un enthousiasme pour la guitare auquel il ne sait pas encore quelle forme donner. Alors il accepte plusieurs postes de professeur de guitare. C’est en allant chercher des partitions pour ses élèves qu’il rencontre une jeune guitariste, Cecilia, dont c’est le premier jour en tant que vendeuse dans ce magasin et dont il est le premier client.

Quelque temps plus tard, Werni et Cecilia emménagent ensemble. L’appartement est petit, les ressources sont réduites, mais la confiance et l’amour prennent le dessus. Cecilia amène son énergie enjouée et Werni décide, toujours avec les mêmes moyens de fortune, de construire sa première guitare, de A à Z, sur la table de la cuisine. Il faut, alternativement, pousser un peu les outils et les copeaux pour manger, ou les ustensiles de cuisine pour se consacrer à la lutherie. Parfois, Cecilia réunit toutes les bouteilles en verre qu’elle trouve afin de récupérer les quelques francs de la consigne pour acheter du pain.

C’est le début d’une nouvelle ère. Werni y voit clair et quitte son métier d’électronicien pour ouvrir à Chur, en 1982, son premier atelier de lutherie. De nombreuses personnes de son entourage lui déconseillent de faire ce choix, car abandonner la sécurité d’un emploi d’avenir pour ce qu’elles considèrent comme un hobby « artistique », donc incertain, leur semble pure folie. Mais Werni, porté par son enthousiasme, est soutenu sans conditions par ses parents et par Cecilia. Dans son atelier, il a plus d’espace et davantage d’aisance. Il se sent pousser des ailes pour construire sa deuxième guitare, qui sera déjà assez remarquable pour trouver, à peine terminée, un acheteur enthousiaste. Pendant deux années, il va développer à la fois son atelier et ses compétences artisanales. Il construit de nombreuses guitares et vend, en parallèle, des instruments fabriqués en usine, des cordes et des accessoires – tout en continuant à donner des leçons de musique.

En 1984, il fait à Zürich un stage de trois semaines avec le maître luthier José-Luis Romanillos. C’est un pas décisif, une rencontre exceptionnelle avec la lutherie du plus grand des maîtres, Antonio de Torres. C’est un nouveau coup de foudre, une nouvelle poussée d’enthousiasme. De ces trois semaines – dont il n’a perdu aucune miette –, Werni revient changé : son travail a pris une nouvelle direction et lui, une assurance indéfectible. Il est devenu – et restera – l’un des plus sincères, des plus fidèles et des plus inventifs descendants du maître Torres.

Entre-temps, Werni est devenu l’un des rares luthiers de notre temps à vivre intégralement de son métier, dans la niche que représente la facture de guitares classiques. Cecilia, leurs trois fils (aujourd’hui adultes) et lui-même ont traversé toutes sortes de difficultés, ils ont souvent déménagé, mais ils n’ont jamais connu la faim. Depuis quelques années, Werni et Cecilia ont acheté un terrain dans les montagnes suisses et fait construire une maison écologique autour de l’atelier de lutherie dont ils ont toujours rêvé. Ils y accueillent de nombreux élèves, venus construire une guitare ou s’initier au métier. Et Werni construit, de ses mains aux chorégraphies exceptionnelles, dans l’or liquide dont il a toujours su s’éclairer, au milieu des senteurs du bois et des sons de toutes ses guitares, des instruments fascinants aux sonorités sans pareil. Sa technique repose sur un principe dont il ne s’éloigne jamais : quel que soit le temps que cela requiert, il prépare chaque pièce de telle sorte que le bois ne soit, jamais, contraint ou collé en force. Il donne à chaque pièce le niveau de perfection le plus élevé dont il est capable.

Son enthousiasme est inchangé.

 

Alice, 38 ans, heureuse maman de deux enfants, a suivi une scolarité des plus classiques dans le Cotentin. Elle avait ce que l’on appelle communément « des facilités » à l’école et dit de sa scolarité qu’elle pense « avoir fait ce que l’on attendait [d’elle] – sans trop [s]e poser de questions ».

Après son baccalauréat, elle va à l’université de Lyon et en sort avec un diplôme bac + 5 en géographie et en gestion des milieux aquatiques. En cette année 2003, elle trouve un poste d’ingénieur dans une collectivité territoriale. Après trois ans, à 27 ans, elle décide de tout arrêter : « Ce que je faisais n’était pas en phase avec ce que j’étais ou ce que j’avais envie d’être. Il m’avait fallu tout ce temps pour me sentir libérée, pour sortir du schéma de l’enfant qui fait les choses pour obtenir la reconnaissance de ses parents (même si c’était inconscient) ou de la société… »

Juste avant de quitter la fonction publique, elle décide, tant que les banques sont bienveillantes, d’acheter une vieille maison. Pour la rendre habitable, tout est à faire, car seuls les murs, la charpente et le toit sont en bon état. Célibataire à l’époque, elle se lance seule dans la restauration de la maison, décidée à n’utiliser que des matériaux traditionnels tels que la chaux, la terre ou la paille…

Son entourage, qui l’a qualifiée de « pas manuelle » pendant toute son enfance, réagit avec virulence : « Ce n’est pas un boulot de fille ! » « Tu n’y connais rien en bâtiment. » « La chaux et la terre ne sont pas solides. » « Tu n’auras jamais la force nécessaire ! » « Tu as fait des études, ce n’est pas pour travailler manuellement ! » « Dire que tu as quitté ton boulot alors que tu avais un bon salaire… »

Après avoir lu des dizaines de livres et avoir effectué un stage dans un écocentre du Périgord, elle commence la restauration. Aujourd’hui, elle vit dans cette maison avec sa famille et il n’y a pas la moindre fissure…

Cet enthousiasme pour les matériaux traditionnels et naturels lui apparaît dès lors comme la voie de sa reconversion professionnelle. Elle décide de passer un CAP de maçon du bâti ancien (pour pouvoir s’installer en tant qu’artisan, il faut justifier d’un diplôme de niveau 5). Nous sommes en 2007 et elle doit passer un entretien avec le psychologue du travail de l’AFPA avant d’être admise dans la formation. L’entretien sera très court : celui-ci bloque son inscription. D’accord pour, éventuellement, l’inscrire en carrelage ou peinture, mais il refuse pour ce qui est de la maçonnerie. La voilà de retour chez elle, déstabilisée et très en colère, mais sans que son enthousiasme n’en soit nullement altéré. Elle décide de le suivre, de ne pas changer de cap mais d’emprunter d’autres chemins. Fin 2007, elle intègre une formation de conseil en écoconstruction. Cette formation n’étant pas diplômante, elle ne peut toujours pas démarrer son activité, mais elle tisse un réseau, échange des idées et découvre d’autres techniques, ce qui lui permet d’obtenir des missions de chantier salariées.

Au printemps 2009, elle repasse un entretien avec le psychologue du travail de l’AFPA. Encore plus déterminée que la première fois, un tantinet plus assertive, elle obtient le précieux sésame pour l’inscription au CAP de maçonnerie – qu’elle obtient haut la main l’année suivante.

Petite anecdote : le premier jour de la formation, elle arrive un peu en retard. « J’étais habillée en fille, se souvient-elle. Au moment où je suis entrée, une quarantaine de paires d’yeux s’est tournée vers moi. Je n’avais pas eu le temps de dire un mot que déjà le responsable m’informait que je m’étais trompée et que les formations de secrétariat avaient lieu dans l’autre bâtiment ! »

Cette année-là, elle se trouve être la seule femme dans une filière technique. Lorsqu’elle explique au responsable qu’elle est bien inscrite en maçonnerie, la salle se fige pendant plusieurs secondes. Mais elle ne se laisse pas décourager, dépasse tous les obstacles et finit par, enfin, créer son entreprise et réaliser de nombreux chantiers.

Pour elle, ce n’est pas un miracle : « Chacun devrait être amené à savoir qu’il lui est possible d’être et de devenir ce vers quoi le portent son cœur et son enthousiasme. »

À titre personnel, Alice mène aujourd’hui un projet qui lui tenait à cœur depuis plusieurs années : l’autoconstruction d’une maison en bottes de paille. « Les enfants adorent jouer dans les bassines d’argile ! Et depuis cette révélation en 2006, j’ai appris à faire tant d’autres choses ! Couture, tricot, crochet, feutrer la laine… »

 

Être un enfant passionné et têtu est une qualité par Jocelyn Dunn

Un jour, mon amie Jocelyn Dunn, astronaute à la NASA, m’a écrit : « Je regarde les étoiles en ce moment, elles sont si belles et claires dans les montagnes, sans pollution lumineuse… mais c’est presque douloureux… je veux aller là-haut… tellement… » Son message me toucha particulièrement… d’autant plus qu’il venait comme en écho de ce que j’entendais, chaque jour, dans la bouche d’Antonin, depuis ses cinq ans, dès qu’il levait les yeux vers le ciel étoilé : « Je veux aller là-haut… »

Je me souviens de ce jour fatidique, dans les années 1990, où dès l’aube, mes chers parents nous emmenèrent en virée dans notre Chevrolet Astro rouge bordeaux. Arrivés à proximité du Centre spatial Kennedy, nous assistâmes ensemble – mes parents, mes trois frères et sœurs et moi – au décollage de la navette spatiale en direction de la Station spatiale internationale. Nos pieds et le sol tremblaient sous l’effet de la puissante explosion contrôlée qui propulsait la navette hors de l’atmosphère terrestre. L’enfant impressionnable et avide que j’étais fut hypnotisée, secouée – au sens propre comme au sens figuré – par cette expérience. Me souvenant des journalistes qui s’étaient garés à côté de nous pendant le lancement, je jouai, une fois rentrée à la maison, à être un reporter annonçant, encore et encore, tout ce que j’avais mémorisé à propos de la navette spatiale et de la séquence de lancement.

Si je regarde en arrière et que je retrace mon parcours scolaire et universitaire, je me demande où j’en serais aujourd’hui sans ce moment d’enfance où ma passion pour l’exploration spatiale s’alluma. Je ne serais probablement pas en train de travailler à Houston, Texas, au Johnson Space Center de la NASA, et je n’aurais probablement jamais participé aux huit mois d’une simulation de mission de vie sur la planète Mars. Et je ne serais pas en train d’écrire cette histoire.

J’ai rencontré André pendant l’été 2015, au cours d’un TEDx Talk à Vicenza, en Italie, où j’avais été invitée à raconter mon expérience lors de cette fameuse mission de simulation martienne sur le volcan Mauna Loa, à Hawaii, “Vrai stress sur fausse Mars”. Après avoir passé huit mois confinée avec cinq autres personnes loin de tout, après avoir été isolée du reste de l’humanité pendant si longtemps, ce fut un choc d’affronter la scène du Teatro Olimpico, deux semaines seulement après la fin de la mission. Alors que, tremblante comme une feuille morte, j’essayais de ne pas paniquer à l’idée de bientôt monter sur scène devant cinq cents personnes, j’écoutai André parler, au cours de son intervention, du développement de l’enfant et de l’enthousiasme.

À en croire André, c’est grâce à mon enthousiasme que j’ai réalisé mes rêves. Si je rembobine ma vie à partir de ma situation actuelle, qui est celle d’une scientifique de 30 ans travaillant dans la recherche, mes souvenirs deviennent flous tandis que je retourne péniblement en arrière, du doctorat jusqu’à l’école primaire, en passant par la faculté et le sport universitaire, les facteurs de stress (autant internes qu’externes) surmontés, les tournois de golf décevants, les devoirs à faire à la maison oubliés et les amitiés perdues… Être passionnée est un travail difficile qui requiert de préserver son enthousiasme. Je regarde en arrière et je vois cette enfant têtue et passionnée cherchant l’accomplissement. Seul l’enthousiasme a pu me pousser à suivre les tours, les détours et les pentes ardues qui m’ont amenée là où je suis aujourd’hui. Tout comme d’innombrables personnes avant moi, guidées par leur enthousiasme, ont exploré et découvert à la fois le sens qu’elles voulaient donner à leur vie et leur propre éthique, leur propre regard sur le monde.

Quand l’énergie d’activation est mise à feu par la passion, nous décollons, traçant une voie nouvelle avec enthousiasme et obstination. Même si j’ai eu l’incroyable chance d’être accompagnée par mes parents et par mes mentors, j’ai également rencontré les problèmes qu’André soulève, liés aux prêches à sens unique et aux autres formes inadaptées d’enseignement et d’accompagnement. Je veux pouvoir faire confiance à mes mentors, je garde en mémoire leurs paroles et je prends en considération leurs opinions. Cependant, lorsque leurs recommandations ne parviennent pas à juguler l’enthousiasme qui me porte à choisir une expérience alternative, et que je décide d’agir à ma façon, il m’arrive d’éprouver une sorte de mauvaise conscience de n’avoir pas suivi leurs conseils. Au travers du message d’André, j’ai reçu une bonne nouvelle : être un enfant passionné et têtu est une qualité !

 

Votre enfant ne veut pas faire de maths ? Impossible de l’intéresser vraiment aux choses importantes ? Il renâcle à faire ses devoirs malgré vos efforts ? Il est incapable de se concentrer cinq minutes sur une règle de trois, alors qu’il est capable d’une incroyable constance par ailleurs ? Par exemple, s’il n’en faisait qu’à sa tête, il passerait sa journée sur ses patins à roulettes ? Eh bien… ne passez pas à côté, il est peut-être comme Taïg Khris !

 

Taïg Khris était si peu heureux à l’école que ses parents décidèrent de l’en retirer, ainsi que son frère, et de leur vouer toute leur confiance. Après avoir habité en beaucoup d’endroits du globe, c’est à Paris, au Trocadéro, que les deux frères passent les moments les plus marquants de leur enfance. En dehors des amis avec lesquels ils tissent des liens, ils y découvrent le patin à roulettes… et décident de ne plus se déplacer autrement que sur des roulettes. Jour après jour, ils s’entraînent en imitant les autres patineurs. Dès qu’ils maîtrisent suffisamment leurs patins, ils partent, avec quelques amis, en exploration au travers de la capitale et en ressentent une grande liberté, une grande autonomie. « Nous patinions pour le plaisir, pour jouer avec nos amis, sans intention de faire des progrès spécifiques, explique-t-il dans le livre Denn mein Leben ist Lernen d’Olivier Keller, et, bien sûr, il nous arrivait parfois de sauter un escalier ou de faire quelques acrobaties… » C’est vers treize ans que Taïg, accompagné de son frère et de deux amis, se met à s’entraîner de manière intensive, afin de mettre au point un spectacle de patinage qu’ils présenteront à diverses occasions. Certaines représentations sont montrées à la télévision.

« Quand j’ai eu quinze ans, une halfpipe fut construite près de chez nous. Dès qu’elle fut utilisable, je me mis à passer mes journées sur cette rampe, patinant tout le temps. » Avec le temps, l’endroit devient un point de rencontre pour beaucoup de personnes qui viennent le voir évoluer. D’autres jeunes le rejoignent et ils forment un petit groupe de patineurs enthousiastes. Afin de pouvoir participer à sa première compétition, Taïg finit par convaincre un magasin de sport de le sponsoriser, à la condition qu’il termine dans les trois premiers. La concurrence est rude, c’est sa première apparition officielle et il doit se mesurer, entre autres, au septième meilleur patineur du monde : Taïg terminera deuxième. En 1990, âgé de quinze ans, il devient champion de France !

Depuis, Taïg est devenu triple champion du monde de roller sur rampe, vainqueur des X-Games, des Gravity Games et du tournoi ASA. Il est le sportif le plus titré de l’histoire des sports extrêmes et compte à son palmarès plus de 75 victoires et 109 podiums, auxquels s’ajoutent de multiples records du monde. Ce qui l’aura mené là, ce qui l’aura amené à s’entraîner du matin au soir, à vaincre toutes ses peurs, à sauter depuis la Tour Eiffel, à tout changer pour passer au roller en ligne… aura été son indéfectible enthousiasme.

 

Un arc-en-ciel dans le désert par Richard Bach

J’ai lu presque tous les livres de Richard Bach, j’en ai collectionné les exemplaires rares. Ils m’accompagnent depuis mon adolescence. Ils ont toujours été la première chose que j’ai déballée, à chaque déménagement. Il y a toujours une image, un mot de lui en moi. Et dans pratiquement chaque situation, une phrase venue d’un de ses livres vient germer dans mon esprit. Ses pensées m’accompagnent depuis que j’ai rencontré Jonathan Livingston le goéland. Elles m’ont aidé à rester intransigeant, à aimer et à rêver en grand.

Nous venons au monde équipés d’un kit de survie secret. Quand nous nous retrouvons au beau milieu d’un désert s’étendant à perte de vue, alors seulement nous ouvrons ce kit. À l’intérieur, il y a de la nourriture, de l’eau et l’élément essentiel pour contrer la mort : l’enthousiasme !

Comment cela fonctionne-t-il ? À peine avons-nous ouvert ce petit paquet que, déjà, nous voyons notre monde différemment. Je me sens reconnaissant d’être, précisément en cet instant, précisément à cet endroit. Je sais, même si je ne peux le voir, que Quelque chose va venir me sauver. Peut-être est-ce un Bédouin solitaire sur son chameau, ou bien un hélicoptère égaré qui va atterrir non loin pour demander son chemin. Il y a bien des années que j’ai choisi le chemin sur lequel je me trouve, et une force invisible m’aide à le parcourir.

C’est un enchantement de sentir, en cet instant même, l’action de cette force. Elle fonctionne comme elle a toujours fonctionné dans ma vie. Elle fonctionne au mieux lorsque je n’ai aucune idée de ce qui va venir à ma rescousse. J’aime qu’elle nous paraisse incertaine. Par elle, j’ai été amené à rencontrer les personnes qui, à bout de souffle, avaient besoin d’un mot de moi pour être sauvées, tout comme je l’avais été par d’autres auparavant.

Qu’il est prodigieux de savoir que la mort elle-même n’est qu’un pas vers la Vie et l’Amour parfaits ! Cligner des yeux et savoir que la mort est impuissante, puisque nous sommes immortels ! Nous portons des costumes d’humains pour exister en ce monde, mais ces costumes ne nous sont d’aucune utilité pour survivre.

Quelle est la définition de la “survie” ? Continuer à vivre ou à exister malgré les probabilités contraires. Nous continuons à vivre, en dépit de notre croyance en la mort ! C’est dans le désert que les innombrables livres écrits autour de ce fait étrange – le fait que nous survivions en dépit de la mort – viennent à notre rencontre. Rien d’étonnant à ce que le don de l’enthousiasme ait été soigneusement empaqueté à l’intérieur de notre kit de survie !

Ce don a fait son œuvre, vie après vie ; aussi pur que l’Amour, il agira dans celle-ci également.

L’enthousiasme est un état d’esprit. Il trouve sa source à l’endroit où, dans le désert, nous savons que nous ne pouvons en aucun cas périr !

L’enthousiasme est comme un télescope personnel : il agrandit, il magnifie le sujet de notre amour, au point de faire disparaître à nos yeux toutes les choses qui, en cet instant, ne nous intéressent pas.

Dans un monde où les autres choses sont grises, l’enthousiasme pare son sujet de couleurs vives, et, d’un petit coup de sifflet, nous ramène dans la pure lumière du Soleil. Nous savons que nous serons transformés par ce que nous n’avons pas encore appris. Notre joie d’apprendre se trouve au bout de l’arc-en-ciel. Imaginez-le comme un rayon de lumière multicolore traversant un monde morose rempli de nouvelles sans intérêt.

Les dragons nagent dans les eaux qui nous ennuient. Mais pour les rencontrer, il vous faudra aimer les eaux dans lesquelles ils nagent, et dès que vous vous mettrez à aimer ces eaux, les dragons s’en envoleront.

Lorsque nous ne sommes pas intéressés, il n’y a pas de numéro que nous puissions composer, et si nous essayions d’appeler quand même, il n’y aurait personne au bout du fil. Je connais les choses qui m’intéressent, et j’espère que l’enthousiasme me permettra de rester sur le chemin pour lequel j’ai choisi cette vie.

 

 🌟 Et si l’enthousiasme était la clé de tout ? Dans ce livre lumineux, André Stern explore l’enthousiasme, ce moteur inné que nous portons tous en nous depuis la naissance. Contrairement à une vision figée de l’intelligence dictée par les gènes, l’auteur met en lumière le rôle transformateur de l’épigénétique et de nos expériences. Le cerveau humain, explique-t-il, ne se développe pas comme un muscle, mais grâce à une stimulation émotionnelle intense – autrement dit, par l’enthousiasme.

Dès l’enfance, ce feu sacré s’active à chaque découverte. Un enfant n’a pas besoin d’apprendre la tolérance ou d’être forcé à travailler : il s’enthousiasme naturellement pour ce qui l’entoure, des chiffres d’une plaque d’immatriculation aux lettres sur un panneau. Ce cocktail d’émotions génère des substances neuroplastiques qui renforcent les réseaux neuronaux. L’enthousiasme n’est pas un luxe réservé à l’enfance. À 85 ans, vous pourriez apprendre le chinois en six mois… si vous étiez passionné !

Stern déconstruit également l’idée que l’autonomie résulte de la séparation. En réalité, un attachement profond à une figure aimante nourrit la confiance nécessaire pour explorer le monde. Jouer, pour un enfant, n’est pas une distraction : c’est une immersion totale dans un monde où imaginaire et réalité se confondent, libérant une créativité illimitée.

Enfin, ce livre rappelle que nous ne perdons jamais notre capacité à être enthousiastes. Nous avons simplement oublié de l’entretenir. Stern nous invite à redécouvrir ce trésor, à transformer notre quotidien et à retrouver l’émerveillement dans chaque petite chose. ❤️

Un livre à lire absolument pour réveiller l’enfant curieux et joyeux en chacun de nous !

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez sûrement d’autres parties qui vous inspireront.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut