Scène artistique vibrante illustrant le concept de créativité et de dépassement du perfectionnisme. Une personne est représentée au bord d'un puits magique rempli de courants d'idées colorées, avec des notes de musique, des pinceaux, des livres et des couleurs éclatantes, symbolisant différentes formes d'art.

Libérez votre créativité – Julia Cameron – Partie 8

Semaine 7 : Retrouver le sens des liens

Nous passerons cette semaine à la pratique des bonnes attitudes propres à la créativité. L’accent est mis sur vos compétences à recevoir et à agir. Les essais et exercices ont pour but d’approfondir la nature authentique de l’intérêt que vous avez pour la création en faisant le lien avec vos rêves personnels.

 

Savoir écouter :

La capacité d’écoute est une compétence que nous affinons avec les pages du matin et les rendez-vous avec l’artiste. Les pages nous entraînent à entendre au-delà de notre Censeur. Les rendez-vous avec l’artiste nous aident à saisir la voix de l’inspiration. Ces deux activités n’ont apparemment aucun lien avec la pratique de l’art, cependant elles sont essentielles au processus créateur.

L’art, c’est régler et tomber dans le puits. C’est comme si toutes les histoires, la peinture, la musique, les spectacles du monde vivaient juste en dessous de la surface de notre conscience normale. Comme une rivière souterraine, ils coulent en nous comme un courant d’idées que nous pouvons exploiter. En tant qu’artistes, nous nous laissons tomber au fond du puits, dans le courant. Nous entendons ce qui se passe là-dessous et nous agissons dessus – plutôt comme si nous faisions une dictée et non pas des choses fantaisistes relatives à l’art.

Beaucoup d’écrivains ont eu le sentiment d’« attraper » un poème ou un paragraphe ou deux d’écriture achevée. Nous considérons ces découvertes comme de petits miracles. Ce que nous n’arrivons pas à réaliser, c’est qu’ils en sont, en fait, la norme. Nous sommes l’instrument plus que l’auteur de notre travail.

Cela est aussi vrai pour toute forme d’art. Si la peinture et les sculptures nous attendent, il en va de même des sonates, des livres, des pièces, des poèmes aussi. Notre travail consiste simplement à les transcrire. Pour cela, il faut descendre dans le puits.

Pour certaines personnes, il est plus facile d’imaginer le courant de l’inspiration comme différentes ondes radio que l’on a diffusées à tout moment. Avec de la pratique, nous apprenons à nous mettre à la demande sur la fréquence désirée.

Lorsque vous avez accepté qu’il est naturel de créer, vous êtes prêt à accepter une seconde idée : le Créateur va vous tendre tout ce qui est nécessaire pour votre projet. Dès l’instant où vous désirerez accepter l’aide de ce collaborateur, vous assisterez à des manifestations de cette aide précieuse à chaque moment de votre vie. Soyez attentif : il existe une seconde voix, une harmonique plus élevée, que l’on ajoute et qui augmente votre voix créatrice intérieure. Cette voix se montre elle-même fréquemment synchrone.

Vous allez entendre le dialogue qu’il vous faut, vous trouverez la chanson adaptée à la séquence, vous verrez exactement la couleur de la peinture que vous aviez presque en tête… et ainsi de suite. Vous aurez l’expérience de découvrir des choses – des livres, des séminaires, du matériel jeté – qui conviennent exactement à ce que vous faites.

Apprenez à accepter la possibilité que l’univers vous aide dans ce que vous faites. Apprenez à désirer voir la main de Dieu et à l’accepter comme un ami vous offrirait de vous aider dans ce que vous faites. Parce que beaucoup d’entre nous, inconsciemment, craignent, de façon timorée, que Dieu trouve nos créations décadentes, frivoles (ou voire pire), nous avons tendance à ne pas tenir compte de cette aide de Créateur à créateur.

Essayez de vous souvenir que Dieu est le Grand Artiste. Un artiste comme d’autres artistes.

Attendez-vous que l’univers soutienne votre rêve, et il le fera.

 

Le danger du perfectionnisme :

Le perfectionnisme n’a rien à voir avec le fait de bien faire les choses. Cela n’a rien à voir avec le fait de remédier aux choses. Cela n’a rien à voir avec les normes. Le perfectionnisme, c’est le refus d’aller de l’avant. C’est une boucle – un système obsessionnel, fermé, débilitant qui vous arrête sur les détails, dans votre écriture, votre peinture pour vous en faire perdre l’ensemble.

Au lieu de créer librement, permettant aux erreurs de devenir, par la suite, des visions intérieures, souvent nous nous acharnons à vouloir obtenir les détails justes. Nous corrigeons notre originalité dans une uniformité qui manque de passion et de spontanéité.

« N’ayez pas peur des erreurs, nous dit Miles Davis. Rien n’est erreur. »

Le perfectionniste réécrit le vers d’un poème toujours et toujours – jusqu’à ce que plus aucun vers n’aille. Le perfectionniste retrace la ligne du menton d’un portrait jusqu’à ce que le papier se déchire. Le perfectionniste écrit tant de versions de la scène I qu’il n’arrive jamais à la fin de sa pièce. Le perfectionniste écrit, peint, crée avec un oeil sur son public. Au lieu d’avoir du plaisir à créer, le perfectionniste est constamment en train d’évaluer les résultats.

Le perfectionniste a épousé le côté logique du cerveau. Le critique règne en roi dans le ménage créatif du perfectionnisme. Une description brillante en prose est critiquée avec des gants blancs : « Mmm. Qu’est-ce que c’est que cette virgule ? Est-ce que cela s’écrit comme ça… ? »

Pour le perfectionniste, il n’y a pas de premiers essais, de croquis bruts, d’exercices d’échauffement. Chaque essai est prévu pour être définitif, parfait, serti.

 

Le risque :

Question : Que ferais-je si je ne devais pas le faire à la perfection ?

Réponse : Beaucoup plus que je ne fais !

Nous avons tous entendu qu’une vie sur laquelle on ne s’interroge pas ne vaut pas la peine d’être vécue, mais considérez aussi qu’une vie non vécue ne vaut pas la peine qu’on l’interroge. Le succès d’une reconquête créative dépend de notre capacité à oublier nos préoccupations face à l’action. Cela nous amène carrément à prendre des risques. La plupart d’entre nous savent parler d’eux sans prendre de risques. Nous sommes des spéculateurs chevronnés face à l’éventuelle douleur de s’exposer.

Nous refusons d’admettre qu’avant de faire quelque chose bien, il faut être prêt à le faire mal. Par contre, nous choisissons de fixer nos limites à l’endroit où nous nous sentons assurés du succès. En vivant dans ces frontières, il se peut que nous nous sentions étouffés, réprimés, désespérés, avec ennui. Mais, oui, nous nous sentons en sécurité. Et la sécurité est une illusion qui coûte très cher !

Pour prendre des risques, il faut larguer les amarres : celles des limites que nous acceptons. Nous devons passer au travers des « Je ne peux pas parce que… [je suis trop vieux, trop fauché, trop timide, trop fier ? Sur la défensive ? Timoré ?…] ».

Habituellement, quand nous disons que nous ne pouvons pas faire quelque chose, ce que nous voulons dire, c’est que nous ne ferons rien à moins d’être sûrs de pouvoir le faire parfaitement.

Les artistes qui produisent ont conscience de la bêtise de cette position. Il y a une blague très connue parmi les metteurs en scène : « Oh ! oui, je sais toujours exactement comment je devrais monter le film – après l’avoir terminé ! »

« Si je n’avais pas à le faire parfaitement, j’essaierais bien… » :

  • … la comédie ?
  • … la danse moderne ?
  • … le rafting en eaux vives ?
  • … le tir à l’arc ?
  • … d’apprendre l’allemand ?
  • … le dessin selon modèle vivant ?
  • … le patinage artistique ?
  • … d’être blonde platine ?
  • … d’être marionnettiste ?
  • … le trapèze ?
  • … le ballet aquatique ?
  • … le polo ?
  • … de maquiller mes lèvres en rouge vif ?
  • … de suivre un cours de couture ?
  • … d’écrire des nouvelles ?
  • … de lire mes poèmes en public ?
  • … de prendre des vacances à l’improviste sous les tropiques ?
  • … d’apprendre à filmer en vidéo ?
  • … d’apprendre à faire de la bicyclette ?
  • … de suivre un cours d’aquarelle ?

En d’autres termes, très souvent cela vaut la peine de prendre un risque simplement pour le fait de le prendre. Il y a quelque chose de gai dans le fait d’élargir la définition que nous avons de nous-mêmes ; et prendre des risques, c’est justement cela. Choisir un pari et le relever crée un sentiment de puissance personnelle qui servira de base à tous les défis qui seront relevés par la suite. Vu de cette façon, courir un marathon augmente vos chances d’écrire une pièce dans sa totalité. Écrire une pièce dans sa totalité vous échauffe pour le marathon.

Terminez la phrase suivante : « Si je n’avais pas à le faire de façon parfaite, j’essaierais… »

 

Le poison de la jalousie :

La jalousie est toujours un masque cachant la peur : la peur de ne pas être capable d’obtenir ce que nous voulons ; la frustration, lorsque quelqu’un semble obtenir ce qui nous revenait de plein droit, même si nous étions trop effrayés pour aller le chercher. À sa racine, la jalousie est une émotion misérable. Elle ne tient pas compte de l’abondance et de la multiplicité de l’univers. La jalousie nous dit qu’il n’y a de place que pour une seule personne : un poète, un peintre… qui que ce soit que vous rêvez d’être.

La vérité, qui se fait jour en agissant selon ses rêves, est qu’il y a de la place pour chacun d’entre nous. Mais la jalousie produit une vision en tunnel. Elle rétrécit notre champ de vision et nous empêche de voir les choses en perspective. Elle nous prive de notre capacité à entrevoir d’autres possibilités. Le plus gros mensonge que nous dit la jalousie, c’est que nous n’avons pas d’autre choix, sinon d’être jaloux. Avec entêtement, la jalousie nous prive de notre volonté d’agir quand l’action détient la clé de notre liberté.

 

Exercice : la carte de la jalousie

Votre carte de jalousie comportera trois colonnes. Dans les deux premières, nommez ceux dont vous êtes jaloux. En face de chaque nom, écrivez pourquoi. Soyez aussi spécifique et précis que possible. Dans la troisième colonne, citez ce que vous pouvez faire pour prendre des risques créatifs et sortir de la jalousie.

Même les plus grands changements commencent par de petits. Le vert est la couleur de la jalousie, mais c’est aussi la couleur de l’espoir. Quand vous apprendrez à canaliser la féroce énergie de la jalousie pour votre propre intérêt, la jalousie fera partie du combustible qui vous transporte dans un futur plus verdoyant et rieur.

Qui                                        Pourquoi                                                            Antidote

Ma soeur Julie                  Elle a un vrai studio d’art                           Aménager la pièce libre

Mon ami Robert              Il écrit de bons romans policiers           Essayer d’en écrire un

Anne Sexton                     Poète célèbre                                                 Publier mes poèmes stockés depuis longtemps

 

Exercice : travail d’archéologie sur soi

Les débuts de phrases ci-dessous sont un devoir supplémentaire du travail de détective. Très souvent, nous avons enfoui des parties de nous-mêmes, et qui peuvent se retrouver en fouillant un peu.

Non seulement vos réponses vous disent ce dont vous avez manqué dans le passé, mais elles vous diront aussi ce que vous pouvez faire maintenant pour réconforter et encourager votre enfant artiste. Il n’est pas trop tard, quoi que puisse vous dire votre ego.

Complétez ces phrases :

  • Enfant, je n’ai pas eu la chance de
  • Enfant, j’ai manqué de
  • Enfant j’aurais pu utiliser
  • Enfant, j’ai rêvé d’être
  • Enfant, je voulais un
  • Dans ma maison, nous n’avons jamais eu assez de
  • Enfant, j’avais besoin de plus
  • Je suis désolé de ne plus jamais voir
  • Pendant des années, j’ai raté et me suis posé des questions sur
  • Je m’en veux énormément d’avoir perdu

Il est important de prendre conscience de nos points positifs, tout comme de nos défauts. Faites l’inventaire de votre potentiel positif pour construire dans le présent.

Terminez ces phrases :

  • J’ai un ami fidèle qui est
  • Une chose que j’aime dans ma ville, c’est
  • Je pense que j’ai de jolis
  • Écrire mes pages du matin m’a fait constater que je peux
  • Je prends le plus vif intérêt en
  • Je crois que je m’améliore dans
  • Mon artiste a commencé à prêter plus d’attention à
  • Prendre soin de moi, c’est
  • Je sens plus
  • Probablement, ma créativité, c’est

 

Exercices de la semaine :

  1. Faites de cette phrase un mantra : « Me considérer comme un objet précieux me rendra plus fort. » Écrivez cette phrase à l’aquarelle, aux pastels ou en calligraphie. Placez-la à un endroit où vous pourrez la voir tous les jours. Nous avons tendance à croire que le fait de nous endurcir nous rendra plus forts. Mais c’est en nous choyant que nous acquerrons de la force.
  2. Prenez le temps d’écouter la face d’un album, simplement pour le plaisir. Peut-être voudriez-vous griffonner tout en écoutant, vous laisser aller à dessiner les formes, les émotions, les pensées que vous entendez dans la musique. Remarquez combien vingt minutes seulement peuvent vous rafraîchir. Apprenez à vous accorder des mini-rendez-vous avec l’artiste afin de casser le stress et permettre la vision intérieure.
  3. Allez dans un espace sacré – une église, une synagogue, une librairie, un bosquet d’arbres – pour vous permettre de savourer le silence et la solitude de la guérison. Chacun se fait une idée personnelle de ce qu’est un endroit sacré. Pour moi, un grand magasin de pendules ou un grand magasin d’aquariums peut engendrer un sens de l’éternel merveilleux. Faites-en l’expérience.
  4. Créez une odeur merveilleuse dans votre maison avec de la soupe, de l’encens, des branches de sapin, des bougies… avec quoi que ce soit.
  5. Portez vos vêtements préférés, sans qu’il y ait une occasion spéciale.
  6. Achetez-vous une merveilleuse paire de chaussettes, une merveilleuse paire de gants… quelque chose de merveilleusement réconfortant, quelque chose de « narcissisant ».
  7. Récupérez au moins dix magazines dont vous vous autoriserez à arracher les feuilles. En vous fixant vingt minutes comme temps limite pour vous-même, déchirez (littéralement) les magazines pour rassembler les images qui reflètent votre vie ou vos intérêts. Pensez à ce collage comme à une sorte d’autobiographie en images. Introduisez-y votre passé, votre présent, votre avenir et vos rêves. C’est bien d’y inclure des images que vous aimez, tout simplement. Continuez à arracher jusqu’à ce que vous ayez une bonne pile d’images (au moins vingt). Maintenant, prenez une grande feuille de papier, une agrafeuse, de la colle ou du ruban adhésif et disposez les images de la manière qui vous sied (voici un de mes exercices préférés pour les étudiants).
  8. Rapidement, citez cinq de vos films préférés. Voyez-vous des dénominateurs communs entre eux ? Sont-ils des films romantiques, des films d’aventures, des oeuvres classiques, des drames politiques, des épopées familiales, des films à suspense ? Voyez-vous des traces de vos thèmes cinématographiques dans votre collage ?
  9. Nommez cinq sujets de lecture que vous préférez : religion comparative, cinéma, perception extrasensorielle, physique, romans, histoires de trahisons et d’amour, découvertes scientifiques, sports… Ces sujets sont-ils représentés dans votre collage ?
  10. Donnez à votre collage une place d’honneur. Même une place d’honneur secrète est acceptée : dans votre armoire, dans un tiroir ou tout lieu vous appartenant. Il est possible que vous vouliez en faire un autre dans quelques mois, ou faire un collage plus complet englobant un rêve que vous essayez d’accomplir.

 

« Quand une problématique interne n’est pas rendue consciente, elle nous apparaît extérieure, comme étant le destin. »

Carl Gustav Jung

 

Contrôle de votre semaine :

  1. Combien de fois cette semaine avez-vous fait vos pages du matin ? Vous êtes-vous permis de rêver à quelques risques créatifs ? Est-ce que vous dorlotez votre artiste enfant avec les amours de votre enfance ?
  2. Avez-vous pris un rendez-vous avec votre artiste cette semaine ? L’avez-vous utilisé pour prendre des risques ? Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous ressenti ?
  3. Avez-vous expérimenté une certaine synchronie cette semaine ? Quelle était-elle ?
  4. Y a-t-il eu d’autres problèmes cette semaine que vous considériez comme significatifs pour votre reconquête ? Décrivez-les.

 

C’est un extrait du livre « Libérez votre créativité » dans lequel Julia Cameron propose une méthode en 12 semaines pour libérer sa créativité et surmonter ses blocages artistiques. L’originalité de son approche réside dans deux outils principaux :

– Les « pages du matin » : 3 pages d’écriture libre chaque matin pour vider son esprit

– Le « rendez-vous avec l’artiste » : 2h par semaine consacrées à nourrir sa créativité

L’auteure considère la créativité comme une pratique spirituelle, connectée à une source divine. Elle invite le lecteur à se reconnecter à son « artiste intérieur », cet enfant créatif souvent brimé.

Semaine après semaine, elle aborde différents thèmes : retrouver un sentiment de sécurité, d’identité, de puissance, etc. Des exercices variés permettent d’explorer ses blocages, ses peurs, mais aussi ses désirs créatifs enfouis.

Julia Cameron encourage à se libérer du perfectionnisme, de l’autocensure, et à oser prendre des risques créatifs. Elle donne des clés pour gérer les critiques, les périodes de doute, et cultiver la foi en soi.

Son ton bienveillant et enthousiaste donne envie de se lancer ! Que vous soyez artiste confirmé ou simple curieux, ce livre peut vraiment vous aider à réveiller votre créativité et à l’intégrer dans votre quotidien. Alors, prêt à tenter l’aventure ?

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails pour Libérez votre créativité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut