Image d'un paysage symbolisant le voyage de la découverte de soi. Une personne se tient au bord d'une falaise, regardant un vaste paysage rempli de montagnes, de forêts et d'un ciel clair à l'aube. Des rayons de soleil percent les nuages, symbolisant l'espoir et l'émergence de nouvelles opportunités.

Libérez votre créativité – Julia Cameron – Partie 4

Semaine 3 : Retrouver un sentiment de puissance

Il se peut que vous ayez, cette semaine, des poussées inhabituelles d’énergie et des pointes aiguës de colère, de joie et de souffrance. Vous entrez en possession de votre puissance puisque la maîtrise illusoire de vos limites antérieures est ébranlée. Vous devrez adopter une ouverture d’esprit spirituelle pour éprouver de façon consciente.

 

La colère :

La paresse, l’apathie et le désespoir sont des ennemis. La colère n’en est pas un. La colère est notre amie. Pas un ami agréable, mais un ami très, très fidèle qui nous dira toujours lorsque nous aurons été trahis, lorsque nous nous sommes trahis nous-mêmes. Elle nous dira toujours qu’il est temps d’agir dans nos meilleurs intérêts. La colère, ce n’est pas une action en soi. C’est une invitation à l’action.

 

La synchronie

L’univers accepte des projets valables et plus particulièrement les plans chaleureux et festifs. J’ai rarement conçu un plan délicieux sans m’être donné les moyens de l’accomplir. Comprenez que le contenu du projet doit venir avant la manière de le réaliser. D’abord choisissez ce que vous feriez ; en général, la manière se met en place d’elle-même.

Bien trop souvent, quand les gens parlent de travail créatif, ils mettent l’accent sur la stratégie. On conseille aux néophytes d’adopter une tactique machiavélique pour pouvoir percer sur le terrain. À mon sens c’est idiot. Demandez à un artiste comment il en est arrivé là ; il ne vous évoquera pas d’entrées en force, mais toute une série de coups de chance. « Des milliers de mains invisibles qui vous aident », c’est ainsi que Joseph Campbell appelle ces coups de chance. Je les appelle synchronie. Je soutiens que vous pouvez compter dessus.

Faites un petit pas dans le sens d’un rêve et regardez les portes synchrones s’ouvrir grand. Après tout, voir, c’est croire. Et si vous voyez les résultats de vos expériences, vous n’aurez pas besoin de me croire. Souvenez-vous de la maxime : « Sautez, et le filet apparaîtra. » Faites confiance à Goethe, aux hommes d’État, lettrés, artistes, hommes du monde… Goethe avait ceci à dire sur la volonté de la Providence pour nous aider dans nos efforts :

« Avant de s’engager, il y a l’hésitation, la possibilité de faire marche arrière, et toujours l’inefficacité. Pour tout acte d’initiative (ou de création), les idées innombrables et les plans splendides s’y rapportant sont étouffés par l’ignorance d’une vérité élémentaire : que le moment où quelqu’un s’engage, alors la Providence bouge aussi. Alors, toutes sortes d’événements se produisent pour venir en aide à ceux qui ont pris cet engagement, sans lequel rien ne se serait passé. Cette décision déclenche toute une suite d’événements, d’incidents, de rencontres et d’assistance matérielle favorables à la personne concernée, auxquels personne n’aurait cru si elle n’avait pas emprunté cette voie. Ce à quoi vous pensez, vous pouvez le faire, ce que vous croyez, vous pouvez le faire, donc commencez. L’action renferme une magie, une grâce et une puissance. »

 

La honte :

La honte est un moyen de contrôle. Faire honte à quelqu’un, c’est essayer de l’empêcher de se conduire d’une manière qui nous embarrasse.

L’art nécessite un incubateur sûr. L’idéal serait que les artistes le trouvent d’abord dans leurs familles et ensuite à l’école, puis finalement au sein de leur communauté d’amis et de supporters. Ces conditions idéales d’incubation sont rarement réunies. En tant qu’artistes, nous devons apprendre à créer notre propre environnement sûr. Nous devons apprendre à protéger notre enfant artiste de la honte. Nous le faisons en désamorçant nos humiliations d’enfant, en les resituant sur la page et en les partageant avec cet autre que nous sommes devenus, confiant et ne ressentant aucune humiliation.

Quand on nous dit : « Honte à vous » et que nous la ressentons, nous devons apprendre à reconnaître cette peur comme une recréation des hontes de l’enfance.

L’antidote de la honte est de s’aimer soi-même et de se faire des compliments.

 

Négocier avec les critiques

Il est important d’être capable de faire la différence entre les critiques utiles et les autres. Souvent, nous avons besoin de faire le tri pour nous-mêmes, sans tirer profit d’une justification publique. En tant qu’artistes, nous sommes beaucoup plus en mesure de faire ce tri que les gens pourraient le supposer. Une critique, si elle est bien à propos, procure souvent à l’artiste un sentiment interne de soulagement : « Ah ! Ah ! Alors, c’est donc ça qui n’allait pas… ». Finalement, une critique utile nous apporte une pièce supplémentaire au puzzle dont nous avons besoin pour notre travail.

Les critiques inutiles, d’un autre côté, nous accablent : nous nous sentons matraqués. En règle générale, leur ton est cinglant et méprisant, leur contenu, ambigu, leurs condamnations personnelles, mal à propos et globales. Il n’y a rien à retenir de critiques irresponsables.

Il existe certaines règles du code de la route utiles au traitement de toute forme de critique :

  1. Recevoir la critique dans sa totalité et la dépasser.
  2. Prendre des notes sur les concepts ou les paroles qui vous ennuient.
  3. Prendre des notes sur les concepts et les paroles qui vous semblent utiles.
  4. Faire pour vous quelque chose qui soit très maternant : relire une critique ancienne qui soit bonne ou se remémorer un compliment.
  5. Avoir présent à l’esprit que même si vous avez créé une oeuvre d’art vraiment mauvaise, cela peut être un tremplin nécessaire à votre prochain travail. L’art mûrit de façon spasmodique et nécessite des étapes de croissance identiques à celles du vilain petit canard.
  6. Regarder à nouveau la critique. Est-ce qu’elle vous rappelle une critique particulière de votre passé – notamment des critiques humiliantes de votre enfance ? Admettez que la critique actuelle déclenche la souffrance d’une blessure déjà ancienne.
  7. Écrire une lettre au critique – à ne pas envoyer, probablement. Défendez votre travail et reconnaissez ce qui était peut-être utile dans la critique faite.
  8. Remonter à cheval. Engagez-vous immédiatement dans la réalisation de quelque chose de créatif.
  9. Le faire. La créativité est le seul remède contre les critiques.

 

Exercice : travail de détective

Il faut procéder à un petit travail de détective pour restaurer les personnes que nous avons abandonnées – c’est-à-dire nous-mêmes. En complétant les phrases suivantes, rechercher des souvenirs ou des fragments déplacés de vous-même peut déclencher des émotions fortes. Associez librement en faisant environ une phrase pour chaque début :

  • Mon jouet favori pendant mon enfance était…
  • Mon jeu favori pendant l’enfance était…
  • Le meilleur film que j’aie jamais vu, enfant était…
  • Je ne le fais pas beaucoup, mais j’aime…
  • Si je pouvais me décontracter un petit peu, je me permettrais bien…
  • Si ce n’était pas trop tard, je…
  • Mon instrument de musique favori est…
  • La quantité d’argent dépensée chaque mois pour me divertir est de…
  • Si je n’étais pas si avare avec mon artiste, je lui achèterais…
  • Prendre du temps pour moi-même, c’est…
  • J’ai bien peur que je ne commence à rêver…
  • J’adore, en secret, lire…
  • Si j’avais eu une enfance parfaite, je serais devenu…
  • Si cela n’avait pas paru si fou, j’aurais écrit ou fait…
  • Mes parents pensent que les artistes sont…
  • Mon Dieu pense que les artistes sont…
  • Ce que je ressens d’étrange à propos de cette reconquête, c’est…
  • Apprendre à avoir confiance en moi, c’est probablement…
  • La musique qui me remonte le plus le moral est…
  • Ma façon favorite de m’habiller est…

 

Grandir :

Grandir représente un mouvement vers l’avant, capricieux : deux pas en avant, un pas en arrière. Souvenez-vous-en pour être indulgent envers vous-même. Reconquérir sa créativité, c’est guérir. Vous êtes capable de choses géniales le mardi, mais le mercredi vous pouvez faire marche arrière. C’est normal.

Grandir se fait par poussées. Parfois, vous aurez l’impression de dormir. Ne soyez pas découragé. Prenez-le pour du repos.

Y aller lentement, c’est vraiment un modus operandi. Cela signifie « l’accomplir facilement ». Si vous voulez vous conformer à écrire trois pages chaque matin et faire une chose agréable pour vous chaque jour, vous commencerez à remarquer plus de légèreté dans votre coeur.

Plus que tout, faites l’expérience de la solitude. Il faudra vous engager à avoir des moments de tranquillité. Essayez d’acquérir l’habitude de vous contrôler. Plusieurs fois par jour, prenez simplement un temps, demandez-vous comment vous vous sentez. Écoutez votre réponse ; répondez de façon aimable. Si vous êtes en train de faire quelque chose de très dur, promettez-vous un repos et des égards par la suite.

Oui, je vous demande de prendre soin de vous comme si vous étiez un bébé. Nous croyons que pour être artiste il faut être dur, cynique et peureux intellectuellement. Laissez cela aux critiques. En tant qu’être créateur, vous serez beaucoup plus productif choyé que maltraité.

 

Exercices de la semaine :

  1. Décrivez la pièce que vous occupiez enfant. Si vous le désirez, vous pouvez en faire le croquis. Quel était votre objet préféré ? Quel objet préférez-vous dans votre pièce actuellement ? Aucun ? Bien, procurez-vous un objet que vous voudriez avoir dans cette pièce – peut-être quelque chose qui était dans la chambre de votre enfance ?
  2. Décrivez cinq traits que vous aimiez chez vous lorsque vous étiez enfant.
  3. Citez cinq réalisations dans votre vie d’enfant (les dissertations en terminale, dresser le chien, éjecter la brute de la classe, mettre en portefeuille le lit du prêtre…). Et une attention : notez cinq plats favoris de votre enfance. Achetez-vous-en un cette semaine. Oui, c’est entendu pour une gelée à la banane.
  4. Examinez vos habitudes. Beaucoup d’entre elles peuvent interférer avec le maternage que vous vous accordez et peuvent susciter chez vous de la honte. Les choses les plus bizarres sont autodestructives. Avez-vous l’habitude de regarder des programmes de télévision que vous n’aimez pas ? Avez-vous l’habitude de traîner dehors avec un ami ennuyeux tout simplement pour tuer le temps ? C’est évident pour certaines habitudes préjudiciables, non déguisées (trop boire, fumer, manger au lieu d’écrire). Faites la liste de trois habitudes néfastes. Quel bénéfice tirez-vous de la continuation de ces habitudes ? Certaines mauvaises habitudes sont plus subtiles (ne pas prendre le temps de faire du sport, accorder peu de temps à la prière, être toujours en train d’aider les autres, ne pas se nourrir, traîner avec des gens qui rabaissent vos rêves…). Énumérez trois ennemis subtils. Que retirez-vous de cette forme de sabotage ? Soyez précis.
  5. Faites une liste des amis qui vous nourrissent – nourrir et non permettre – c’est-à-dire vous donnent le sens de votre propre compétence et de vos propres possibilités, vous permettent de faire passer le message que, sans leur aide, vous ne parviendriez pas à communiquer. Il y a une grande différence entre être aidé et être traité comme si nous étions impuissants. Énumérez trois amis bienveillants. Quels sont leurs traits de caractère qui vous sont utiles ?
  6. Appelez un ami qui vous considère comme une personne vraiment bonne et brillante, qui veut agir. Une partie de votre reconquête sera de vous assurer de son soutien. Ce soutien vous sera essentiel lorsque vous prendrez de nouveaux risques.
  7. Boussole interne. Chacun de nous a une boussole interne. C’est un instinct qui nous pousse vers la santé. Il nous avertit quand nous nous trouvons en zone dangereuse et nous renseigne sur ce qui est bon et sûr pour nous. Les pages du matin sont une façon d’entrer en contact avec cette boussole, de même que peuvent l’être certaines activités du cerveau artiste : peindre, conduire, marcher, frotter, courir… Cette semaine, prenez une heure pour suivre votre boussole interne en faisant une activité du cerveau artiste, et écoutez les visions intérieures qui remontent à la surface.
  8. Citez cinq personnes que vous admirez. Maintenant, citez cinq personnes que vous admirez en secret. Quels sont les traits de ces personnages que vous pouvez cultiver plus profondément en vous-même ?
  9. Citez cinq personnes que vous auriez souhaité rencontrer et qui sont mortes. Maintenant, citez cinq personnes qui sont mortes et avec lesquelles vous auriez aimé traîner jusqu’à l’éternité. Quels sont les traits de caractère de ces personnages que vous pouvez rechercher chez vos amis ?
  10. Comparez les deux listes. Jetez un oeil à ce que vous aimez et admirez vraiment – et regardez ce que vous pensez devoir aimer et admirer. Il se peut que vos « Il faut que… » vous disent d’admirer Edison tandis que votre coeur penche pour Houdini. Allez rejoindre pendant quelques instants le côté Houdini qui est en vous.

 

Contrôle de votre semaine :

  1. Combien de fois cette semaine avez-vous fait vos pages du matin ? Qu’avez-vous ressenti ? Si vous avez sauté un jour, dites pourquoi.
  2. Avez-vous pris votre rendez-vous avec l’artiste cette semaine ? (Oui, oui, et cela a été affreux.) Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous ressenti ?
  3. Avez-vous expérimenté une quelconque synchronie cette semaine ? Quelle était-elle ?
  4. Y a-t-il d’autres problèmes cette semaine que vous avez considérés comme significatifs pour votre reconquête ? Décrivez-les.

 

C’est un extrait du livre « Libérez votre créativité » dans lequel Julia Cameron propose une méthode en 12 semaines pour libérer sa créativité et surmonter ses blocages artistiques. L’originalité de son approche réside dans deux outils principaux :

– Les « pages du matin » : 3 pages d’écriture libre chaque matin pour vider son esprit

– Le « rendez-vous avec l’artiste » : 2h par semaine consacrées à nourrir sa créativité

L’auteure considère la créativité comme une pratique spirituelle, connectée à une source divine. Elle invite le lecteur à se reconnecter à son « artiste intérieur », cet enfant créatif souvent brimé.

Semaine après semaine, elle aborde différents thèmes : retrouver un sentiment de sécurité, d’identité, de puissance, etc. Des exercices variés permettent d’explorer ses blocages, ses peurs, mais aussi ses désirs créatifs enfouis.

Julia Cameron encourage à se libérer du perfectionnisme, de l’autocensure, et à oser prendre des risques créatifs. Elle donne des clés pour gérer les critiques, les périodes de doute, et cultiver la foi en soi.

Son ton bienveillant et enthousiaste donne envie de se lancer ! Que vous soyez artiste confirmé ou simple curieux, ce livre peut vraiment vous aider à réveiller votre créativité et à l’intégrer dans votre quotidien. Alors, prêt à tenter l’aventure ?

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails pour Libérez votre créativité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut