Femme assise sur un banc près d'une cabane.

Libérez votre créativité – Julia Cameron – Partie 14

En tant que créateur en reconquête, vous avez maintenant passé de nombreuses heures à reconquérir votre créativité pendant ces trois derniers mois, en changeant rapidement au fur et à mesure que vous grandissiez. Pour que votre reconquête continue, vous avez besoin d’un engagement pour des projets ultérieurs de création. Le contrat suivant vous aidera à les réaliser.

 

Contrat de Créativité

Je m’appelle… Je suis en train de reconquérir ma créativité. Pour plus de croissance et de joie, je m’engage maintenant à me materner de la façon suivante :

Les pages du matin ont été une partie importante de mon maternage et de la découverte de moi-même. Moi,…, je m’engage, par le présent document, à continuer à les faire durant les quatre-vingt-dix jours qui suivent.

Les rendez-vous avec l’artiste ont été partie intégrante de ma croissance dans l’amour que je me porte et dans l’approfondissement de ma joie de vivre. Moi,…, je désire m’engager à quatre-vingt-dix jours supplémentaires de rendez-vous avec l’artiste pour mon propre bien.

En guérissant mon artiste intérieur grâce aux « chemins de la créativité », j’ai découvert que j’avais beaucoup d’intérêts créatifs. Comme j’espère en développer d’autres, mon engagement spécifique pour les quatre-vingt-dix jours à venir, c’est de m’autoriser à explorer davantage…

Mon engagement concret pour le plan d’action, c’est de materner intensément mon artiste. Durant les quatre-vingt-dix prochains jours, mon plan d’action créatif de maternage sera…

J’ai choisi… comme collègue créateur et… comme mon soutien créateur. Je suis engagé envers eux à un contrôle téléphonique hebdomadaire.

J’ai pris les engagements ci-dessus et je vais commencer mon nouvel engagement le…

Date :

Signature :

 

Epilogue : Les chemins de la créativité

En terminant ce livre, j’aspire à une fin florissante, quelque dernier coup de fouet de l’imagination qui signerait ce texte. Je ressentais cette petite vanité inoffensive jusqu’au jour où je me suis souvenue du nombre de fois où j’avais aimé une peinture et avais été dérangée par la gigantesque signature artistique de son réalisateur. Donc, pas de fioritures finales ici.

La vérité, c’est que ce livre devrait probablement se terminer par une image empruntée d’un autre livre. Je me rappelle – et c’est peut-être mon imagination qui travaille, et non ma mémoire – l’une des premières éditions du livre de Thomas Merton : Des montagnes de sept étages, qui portait en couverture une image de montagne – la montagne aux sept étages, sans aucun doute.

Peut-être qu’il en fut ainsi ou peut-être que non. J’ai lu le livre il y a de nombreuses années, j’avais alors douze ans. Ce que je vois apparaître maintenant, c’est une montagne dont les proportions sont identiques à celles de l’Himalaya avec un sentier qui serpente jusqu’à son sommet. Ce sentier, un sentier en spirale, c’est ma manière de penser les chemins de la créativité. Au cours de notre ascension, nous revenons toujours aux mêmes vues, encore et encore, à des altitudes légèrement différentes. « J’étais là avant », pensons-nous, en tombant sur une période de sécheresse. Et, en un sens, nous y étions. La route n’est jamais rectiligne. La croissance est un processus en spirale qui revient sur ses pas, de réévaluation en regroupement. En tant qu’artiste, notre progrès est souvent entravé par un terrain accidenté ou par des orages. Le brouillard peut obscurcir la distance que nous avons couverte ou l’avancée que nous avons faite en direction de notre but. Tandis qu’un panorama occasionnel éblouissant peut nous honorer, il est vraiment mieux de faire un pas à la fois, en se concentrant sur le sentier en dessous de nos pieds autant que sur les hauteurs qui se dressent encore devant nous.

Les « chemins de la créativité », c’est un voyage spirituel, un pèlerinage à la maison du Moi. Comme tous les grands voyages, cela peut occasionner des dangers sur la piste ; j’ai essayé d’en énumérer certains. Comme tous les pèlerins, ceux d’entre nous sur les chemins de la créativité seront souvent honorés par des voyageurs compagnons et des compagnons invisibles. Ce que j’appelle mes « ordres de marche », d’autres peuvent entendre en eux une petite voix immobile, ou encore plus simplement avoir une intuition. L’essentiel, c’est d’entendre quelque chose si vous écoutez cette voix. Gardez votre âme à l’affût de conseils.

Quand mon partenaire, Mark Bryan, a commencé à m’acculer à écrire ce livre, il venait de voir un film chinois sur le Tibet intitulé Le Voleur de chevaux. C’était pour lui un film inoubliable, un classique de l’école de Pékin, un film que depuis lors nous avons recherché dans les magasins vidéo chinois et les archives cinématographiques, sans résultat. Mark m’a parlé de l’image centrale du film : une autre montagne, un voyage de prières vers la cime de cette montagne, les genoux fléchis : avancer, s’allonger à plat ventre, se lever et se redresser, un autre pas, se coucher à plat ventre…

Dans le film, ce voyage évoquait la réparation qu’un voleur et sa femme devaient faire pour avoir porté atteinte à leur société en se déshonorant par le vol. Je me suis demandé, depuis lors, si la montagne que je vois quand je pense aux chemins de la créativité n’est pas une autre montagne que l’on gravit mieux dans l’esprit de réparation – non envers les autres, mais envers soi-même.

 

Des mots pour cela :

J’aimerais pouvoir prendre le langage

Et le plier comme des chiffons froids, humides.

Je poserais des mots sur ton front.

J’envelopperais des mots autour de tes poignets.

« Là, là », diraient mes mots,

Ou quelque chose de mieux.

Je leur demanderais de murmurer

« Chut » et « chut, chut, c’est bien ».

Je leur demanderais de te tenir toute la nuit.

J’aimerais pouvoir prendre le langage

Et enduire et calmer et refroidir

Quand la fièvre se boursoufle et brûle,

Quand la fièvre se retourne contre vous.

J’aimerais pouvoir prendre le langage

Et guérir les mots qui étaient des blessures

Pour lesquels vous n’aviez pas de nom.

                                                               Julia Cameron

 

 

Formation d’un cercle sacré

Quand j’étais enfant, un de mes héros favoris était Johnny Appleseed. J’adorais cette idée d’un vagabond qui voyageait dans l’Amérique, des fleurs de pommier dans son sillage. J’espère que ce livre a aussi créé des floraisons, que les artistes et les cercles d’artistes vont surgir. En pensant que ce sera le cas, l’annexe ci-dessous a été rédigée pour vous aider à établir votre propre cercle d’artistes. Mon expérience, en tant que professeur, m’a montré qu’une atmosphère de sécurité et de confiance est essentielle à la croissance créative. J’ai trouvé ces directives utiles pour établir cette atmosphère.

 

Le cercle sacré :

L’art est un acte de l’âme, non de l’intellect. Quand nous traitons avec les rêves des gens – leurs visions, vraiment – nous sommes dans le royaume du sacré.

Nous sommes impliqués avec des forces et des énergies plus grandes que les nôtres. Nous sommes engagés dans une transaction sacrée de laquelle nous connaissons peu de chose : l’ombre, pas la forme.

Pour ces raisons, il est impératif que tout rassemblement d’artistes se fasse dans l’esprit d’une confiance sacrée. Nous invoquons le Grand Créateur quand nous invoquons notre propre créativité, et cette force créative a la puissance de modifier nos vies, de remplir nos destinées, de répondre à nos rêves.

Dans notre vie humaine, nous sommes souvent impatients, fâchés, inadéquats. Nous trouvons difficile de traiter nos intimes avec l’amour que nous avons vraiment pour eux. Malgré cela, ils nous supportent à cause du niveau plus grand, plus élevé qu’ils honorent même dans nos emportements. C’est leur engagement. En tant qu’artistes, nous appartenons à la tribu ancienne et sacrée. Nous sommes les transporteurs de la vérité que l’esprit fait bouger par nous tous. Quand nous traitons ensemble, nous ne traitons pas qu’avec nos personnalités humaines, mais aussi avec la foule invisible mais toujours présente d’idées, de visions, d’histoires, de poèmes, de chansons, de sculptures, d’objets d’art qui peuplent le temple de la conscience en attendant leur tour pour naître.

Nous sommes censés accoucher des rêves l’un pour l’autre. Nous ne pouvons pas travailler à la place de l’autre, mais nous pouvons soutenir le travail que chacun doit entreprendre pour donner naissance à son art et le façonner jusqu’à maturité. C’est pour toutes ces raisons que le cercle sacré doit exister dans tout lieu de création. C’est un anneau protecteur, cette frontière de l’âme qui nous égaie à notre plus haut niveau. En dessinant et en admettant le cercle sacré, nous déclarons que les principes se situent au-delà de notre personnalité. Nous invitons à un esprit de service pour le bien le plus élevé et une foi dans l’accomplissement de notre propre bien au milieu de nos proches.

L’envie, la médisance, les critiques n’ont pas de place dans notre milieu, ni le mauvais caractère, ni l’hostilité, ni les sarcasmes, ni le harcèlement pour obtenir une position. Ces attitudes peuvent appartenir au monde, mais elles ne nous appartiennent pas dans notre lieu en tant qu’artistes.

Le succès survient en groupe. Dessiner un cercle sacré crée une sphère de sécurité et un centre d’attraction pour notre bien. En remplissant ce formulaire fidèlement, nous attirons vers nous le mieux. Nous attirons les gens dont nous avons besoin. Nous attirons les dons que nous pourrons le mieux employer.

Le cercle sacré est construit sur le respect et la confiance. L’image est celle d’un jardin. Chaque plante a son nom et sa place. Il n’y a pas de fleur qui annule le besoin d’une autre. Chaque épanouissement détient son unique et irremplaçable beauté.

Que nos mains de jardinier soient de douces mains. Ne laissons pas déraciner les idées d’un autre avant qu’elles n’aient le temps de s’épanouir. Supportons patiemment le processus de croissance, de veille, de cycles, de maturité et de repiquage. Qu’il y ait toujours une place pour le bébé artiste qui commence à marcher, qui essaie, qui hésite, qui échoue et essaie à nouveau. Souvenons-nous que dans le monde naturel chaque perte a un sens. C’est aussi vrai pour nous.

Tourné vers une bonne utilisation, un échec créatif peut être le compost qui nourrit le succès créatif de la saison prochaine.

Souvenez-vous, nous y sommes pour la longue route, la maturité et la récolte, non pour la réparation rapide.

L’art est un acte de l’âme : le nôtre est une communauté spirituelle.

 

Règles du cercle sacré :

« Ce n’est que lorsque nous accepterons que la vie en elle-même repose sur le mystère que nous pourrons apprendre quelque chose. »

Henry Miller

  1. La créativité fleurit dans un lieu de sécurité et d’acceptation.
  2. La créativité grandit parmi les amis, se rétrécit parmi les ennemis.
  3. Toutes les idées de création sont des enfants qui méritent notre protection.
  4. Tout succès créatif nécessite l’échec créatif.
  5. Réaliser notre créativité, c’est une confiance sacrée.
  6. Violer la créativité de quelqu’un, c’est violer une confiance sacrée.
  7. Le feed-back créatif doit soutenir l’enfant créateur, ne jamais l’humilier.
  8. Le feed-back créatif doit se construire sur des forces, jamais se fixer sur les faiblesses.
  9. Le succès survient en groupe et naît dans la générosité.
  10. Le bien d’un autre ne peut jamais bloquer le nôtre.

 

Par-dessus tout : Dieu est la source. Aucune puissance humaine ne peut faire dévier notre bien, ni le créer. Nous sommes tous des conduits pour un Moi plus élevé qui travaille par nous. Nous sommes tous connectés au même plan à une source spirituelle. Nous ne savons toujours pas lequel d’entre nous nous enseignera le mieux.

Nous sommes tous censés aimer et servir l’autre. Les « chemins de la créativité » sont banaux. L’esprit de service produit notre dharma : ce sentier droit que nous rêvons de suivre dans nos meilleurs moments de réalisation et de foi.

 

La prière d’un artiste :

Ô Grand Créateur,

Nous sommes rassemblés en ton nom

Que nous puissions t’être du plus grand service

À toi et à nos compagnons

Nous nous offrons à vous comme des instruments.

Nous nous ouvrons à votre créativité dans nos vies ;

Nous vous abandonnons nos vieilles idées.

Nous accueillons vos idées nouvelles et plus larges.

Nous croyons que vous nous conduirez.

Nous croyons qu’il est sûr de vous suivre.

Nous savons que vous nous avez créés et que cette créativité

Est votre nature et la nôtre.

Nous vous demandons de déployer nos vies

Selon votre plan, non pas selon la basse estime que nous avons de nous.

Aidez-nous à croire qu’il n’est pas trop tard

Et que nous ne sommes pas trop petits ou trop imparfaits

Pour être guéris

— Par vous et par chacun d’entre nous – et rendus entiers.

Aidez-nous à nous aimer les uns les autres

Pour nourrir l’épanouissement de chacun,

Pour encourager la croissance de chacun

Et comprendre les peurs de chacun

Aidez-nous à savoir que nous ne sommes pas seuls,

Que nous sommes aimés et aimables.

Aidez-nous à créer comme si c’était un acte d’adoration à votre égard.

 

C’est un extrait du livre « Libérez votre créativité » dans lequel Julia Cameron propose une méthode en 12 semaines pour libérer sa créativité et surmonter ses blocages artistiques. L’originalité de son approche réside dans deux outils principaux :

– Les « pages du matin » : 3 pages d’écriture libre chaque matin pour vider son esprit

– Le « rendez-vous avec l’artiste » : 2h par semaine consacrées à nourrir sa créativité

L’auteure considère la créativité comme une pratique spirituelle, connectée à une source divine. Elle invite le lecteur à se reconnecter à son « artiste intérieur », cet enfant créatif souvent brimé.

Semaine après semaine, elle aborde différents thèmes : retrouver un sentiment de sécurité, d’identité, de puissance, etc. Des exercices variés permettent d’explorer ses blocages, ses peurs, mais aussi ses désirs créatifs enfouis.

Julia Cameron encourage à se libérer du perfectionnisme, de l’autocensure, et à oser prendre des risques créatifs. Elle donne des clés pour gérer les critiques, les périodes de doute, et cultiver la foi en soi.

Son ton bienveillant et enthousiaste donne envie de se lancer ! Que vous soyez artiste confirmé ou simple curieux, ce livre peut vraiment vous aider à réveiller votre créativité et à l’intégrer dans votre quotidien. Alors, prêt à tenter l’aventure ?

Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.

Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.

Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails pour Libérez votre créativité.

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