L’élément
Gillian avait à peine 8 ans, mais son avenir paraissait déjà sérieusement compromis. Son travail scolaire : un désastre, du moins selon ses enseignants. Elle rendait ses devoirs en retard, avait une écriture abominable et des résultats pitoyables. Qui plus est, elle perturbait toute la classe. Tantôt elle s’agitait bruyamment, tantôt elle regardait fixement par la fenêtre, obligeant ainsi l’enseignant à interrompre son cours pour regagner son attention. L’instant d’après, Gillian s’arrangeait pour distraire les enfants qui l’entouraient. Mais la petite fille n’avait cure de tout cela. Quoique habituée à se faire reprendre par les adultes, elle ne se considérait nullement comme une enfant difficile. En revanche, l’école s’inquiétait beaucoup pour elle. Les choses se précipitèrent lorsque les responsables écrivirent à ses parents.
Pour les enseignants, Gillian souffrait d’un trouble d’apprentissage et un établissement spécialisé lui conviendrait mieux. Cela se passait dans les années 1930. Aujourd’hui, on dirait sans doute qu’elle présente un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et on la mettrait sous Ritaline, ou un autre traitement similaire. Cependant, l’épidémie de TDAH n’ayant pas encore été inventée à l’époque, on devait se débrouiller autrement…
Alarmés par le courrier de l’école, les parents de Gillian prirent aussitôt les choses en main. Après lui avoir passé sa plus belle robe et lui avoir fait de jolies couettes, sa mère l’emmena consulter un psychologue. Elle redoutait le pire.
Gillian m’a raconté se souvenir encore de la vaste pièce lambrissée de chêne et remplie de livres reliés en cuir dans laquelle on la fit entrer. Près d’un grand bureau se tenait un homme imposant en veston de tweed, qui la conduisit tout au fond de la pièce pour la faire asseoir sur un immense canapé en cuir. Ses pieds touchant à peine le sol, la petite fille était intimidée par tout cet environnement. Soucieuse de l’impression qu’elle allait donner, elle coinça ses mains sous ses cuisses de manière à ne pas remuer.
Le psychologue retourna à son bureau. Pendant les vingt minutes qui suivirent, il interrogea sa mère sur les difficultés que Gillian rencontrait à l’école et les problèmes qu’elle causait, aux dires des enseignants. Bien qu’il n’adressât aucune question à la petite fille, il l’observa attentivement pendant tout ce temps, ce qui l’embarrassait terriblement. Malgré son jeune âge, elle avait conscience que cet homme allait jouer un rôle important dans sa vie. Elle savait ce que signifiait une « école spécialisée », et elle ne voulait pas en entendre parler. Elle n’avait pas l’impression d’avoir de véritable problème, mais tous les autres semblaient le croire. À la manière dont sa mère répondait aux questions, il lui semblait qu’elle aussi avait ce sentiment.
Peut-être avaient-ils raison, pensa Gillian.
Enfin, sa mère et le psychologue cessèrent de parler. L’homme se leva de son bureau, se dirigea vers le canapé et s’assit à côté d’elle.
« Gillian, je te remercie d’avoir été aussi patiente, lui dit-il. Mais il va falloir que tu attendes encore un petit peu. Je dois maintenant parler seul avec ta maman. Nous allons quitter la pièce quelques minutes. Ne t’inquiète pas, ce ne sera pas très long. »
Gillian acquiesça avec appréhension, et les deux adultes la laissèrent seule. Cependant, avant de partir, le psychologue se pencha sur son bureau pour allumer la radio.
Dès qu’ils furent dans le couloir, le médecin dit à la mère de Gillian : « Restons ici un moment et observons ce qu’elle fait. » Ils se tenaient près d’une fenêtre ouverte sur le bureau, à un endroit où la petite fille ne pouvait les voir. Presque aussitôt, celle-ci se leva et commença à se déplacer à travers la pièce au rythme de la musique. Les deux adultes la regardèrent sans un bruit pendant un moment, ébahis par la grâce de l’enfant. N’importe qui aurait remarqué combien ses mouvements étaient naturels, voire instinctifs. De même, n’importe qui aurait constaté l’expression de plaisir intense qui irradiait son visage.
Enfin, le psychologue se tourna vers la mère de Gillian et lui dit : « Vous voyez, madame, votre fille n’est pas malade. C’est une danseuse. Inscrivez-la dans une école de danse. »
J’ai demandé à Gillian ce qui se passa ensuite. Sa mère fit exactement ce que le psychologue lui avait suggéré. « Je ne peux vous décrire à quel point ce fut merveilleux, m’a raconté Gillian. Je suis entrée dans cette salle remplie de personnes semblables à moi. Des personnes incapables de rester assises. Des personnes qui avaient besoin de bouger pour penser. »
Elle se rendit alors à l’école de danse chaque semaine, et s’exerça chaque jour à la maison. Par la suite, elle auditionna pour entrer à la Royal Ballet School de Londres, où elle fut admise. Puis elle intégra la troupe du Royal Ballet, devint soliste et se produisit aux quatre coins du monde. Quand ce pan de sa carrière toucha à sa fin, elle fonda sa propre compagnie de comédie musicale et créa à Londres et à New York toute une série de spectacles qui connurent un grand succès. Enfin, elle rencontra le compositeur Andrew Lloyd Webber, avec qui elle monta quelques-unes des comédies musicales les plus célèbres de tous les temps, comme Cats et The Phantom of the Opera.
Elle avait juste besoin de devenir la personne qu’elle était véritablement.
Contrairement à Gillian, Matt fut toujours un bon élève, obtenant des notes correctes et réussissant tous les examens importants. Cependant, il s’ennuyait énormément. Pour se distraire, il se mit à dessiner pendant les cours. « Je dessinais en permanence, m’a-t-il confié. Et je suis devenu tellement bon que j’arrivais à dessiner sans regarder ma feuille, si bien que l’enseignant croyait que j’étais en train de l’écouter. » Pour Matt, le cours d’arts plastiques était l’occasion de s’adonner à sa passion. « On nous donnait des cahiers de coloriage. Mais j’ai décidé que je ne pourrais jamais colorier à l’intérieur des traits. Absolument aucun intérêt ! » Une fois au collège, il passa un cran nettement au-dessus. « En arts plastiques, les élèves se contentaient de rester assis à rien faire, le prof s’ennuyait et les fournitures dormaient dans un coin. Personne ne s’en servait. Alors je faisais le plus de dessins possibles – une trentaine à chaque cours. Je regardais chaque dessin, je lui donnais un titre – Dauphin dans les algues – et hop, au suivant ! Je me rappelle avoir réalisé des quantités de dessins avant qu’ils me disent d’arrêter, car j’épuisais leurs réserves de papier.
J’étais excité à l’idée de créer quelque chose qui n’existait pas auparavant. À mesure que ma technique s’améliorait, j’avais plaisir à me dire : “Oh mais ça ressemble, vaguement, à ce que je voulais représenter.” Toutefois, au bout d’un certain temps, je me suis rendu compte que ma technique ne progressait plus beaucoup. Je me suis alors intéressé aux histoires et aux blagues, je trouvais ça plus divertissant. »
Matt Groening, connu dans le monde entier en tant que créateur des Simpson, puisa sa véritable inspiration dans le travail d’autres artistes, dont les dessins manquaient de maîtrise technique mais qui savaient associer leur style particulier à des histoires inventives. « J’ai trouvé encourageant de voir que des gens ne sachant pas dessiner arrivent à gagner leur vie, comme James Thurber. John Lennon a également été très important pour moi. Ses livres, En flagrant délire et Un Espagnol à l’arrêt, sont remplis de dessins vraiment minables, mais aussi de poèmes en prose très drôles et d’histoires loufoques. Durant une période de ma vie, j’ai essayé d’imiter John Lennon. Le bédéiste Robert Crumb m’a aussi énormément influencé. »
Toutefois ses enseignants comme sa famille – même son père, dessinateur de BD et cinéaste – l’incitèrent à faire autre chose de sa vie. Ils lui suggérèrent de faire des études supérieures pour accéder à une profession plus sérieuse. D’ailleurs, jusqu’à son entrée à l’université (un établissement peu conventionnel, sans notes ni cours obligatoires), une seule enseignante l’inspira véritablement. « Ma première institutrice de l’école primaire a gardé les dessins que j’avais faits en classe. Elle les a conservés pendant des années. Cela m’a beaucoup touché, car elle a dû voir passer des centaines d’enfants. Elle s’appelait Elizabeth Hoover. J’ai donné son nom à l’institutrice des Simpson. »
La désapprobation des adultes ne le dissuada nullement, car, au fond de lui-même, Matt savait ce qui l’inspirait véritablement.
« Enfants, quand nous jouions avec des petites figurines comme des dinosaures, en inventant des histoires, je savais que je ferais ça toute ma vie. Quand je voyais les adultes pénétrer dans les immeubles de bureaux avec leur attaché-case, je me disais : “Je ne pourrai jamais leur ressembler.” La seule chose qui m’intéressait, c’était d’inventer des histoires. Les gamins autour de moi ressentaient la même chose, mais petit à petit leur intérêt s’est émoussé et ils sont devenus plus sérieux. Mais, pour moi, il s’est toujours agi de jouer et de raconter des histoires.
« Je comprenais toutes les étapes par lesquelles j’étais censé passer – aller au lycée, faire des études universitaires, obtenir un diplôme et décrocher un bon boulot. Mais je savais que ça ne marcherait pas pour moi. Je savais que je ferais des dessins animés jusqu’à la fin de mes jours.
« Au lycée, j’ai trouvé des amis qui partageaient mes centres d’intérêt. Nous traînions ensemble, réalisions des bandes dessinées et nous partagions nos découvertes. L’âge aidant, nous sommes devenus plus ambitieux et nous sommes mis à faire des films. C’était formidable. Cela compensait un peu le fait que nous nous sentions tellement en décalage avec les autres élèves. Au lieu de rester à la maison le week-end, nous sortions pour réaliser des films. Au lieu d’assister aux matchs de foot le vendredi soir, nous nous rendions à l’université pour voir des films expérimentaux.
J’ai décidé que je vivrais de débrouille. D’ailleurs, je ne croyais pas que ça marcherait. Je pensais que j’allais devoir prendre un boulot pourri que je détesterais. J’imaginais que je travaillerais dans une usine de pneus. Pourquoi les pneus, je n’en ai pas la moindre idée. Je me voyais faire avancer des pneus sur la chaîne, et dessiner pendant la pause. »
Les choses se déroulèrent de manière assez différente. Matt déménagea à Los Angeles, parvint à faire paraître sa série en bande dessinée, Life in Hell (La Vie en enfer), dans le L.A. Weekly, et commença à se faire un nom. Si bien que la Fox Broadcasting Company lui proposa de réaliser de courtes séquences animées pour l’émission The Tracy Ullman Show. Lors de son premier entretien avec la Fox, il inventa la famille Simpson sur le moment : avant d’entrer en salle de réunion, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait faire. Ces séquences sont passées à une demi-heure, et sont désormais diffusées toutes les semaines depuis plus de 20 ans par la Fox aux États-Unis et Canal+ en France. En outre, Les Simpson ont fait l’objet de films, d’albums, de jouets et d’innombrables autres produits. Autrement dit, un véritable empire de la culture populaire.
Cependant, rien de tout cela ne serait arrivé si Matt Groening avait écouté ceux qui lui conseillaient de poursuivre une « vraie » carrière…
Tous ceux qui ont réussi dans leur vie ne détestaient pas l’école ou n’étaient pas de mauvais élèves étant jeunes. Paul étudiait encore au lycée, où il obtenait d’excellentes notes, lorsqu’il entra pour la première fois dans un amphi à l’université de Chicago. Il ignorait alors qu’il s’agissait de l’un des établissements les plus réputés au monde pour l’enseignement de l’économie, il savait seulement que cette université se trouvait près de chez lui. Quelques minutes plus tard, il était converti, comme il l’a rapporté dans son article : « Ce jour-là, le cours était consacré à la théorie de Malthus selon laquelle les populations humaines se reproduisent comme des lapins jusqu’à ce que leur densité par hectare ramène leurs revenus à un niveau leur permettant tout juste de subsister. Le taux de mortalité accru s’équilibre alors avec le taux de natalité. Cette histoire d’équation différentielle était tellement simple à comprendre que je crus (à tort) avoir manqué quelque mystérieuse complexité. »
Ainsi commença la carrière d’économiste du professeur Paul Samuelson. Une carrière qu’il qualifie de « pur amusement », au cours de laquelle il enseigna au Massachusetts Institute of Technology (MIT), présida l’International Economic Association, écrivit plusieurs livres (dont le manuel d’économie le plus vendu de tous les temps) et des centaines d’articles, influa de manière significative sur la politique gouvernementale et, en 1970, fut le premier Américain à recevoir le prix Nobel d’économie.
« En tant qu’enfant précoce, j’avais toujours excellé dans les raisonnements logiques et les tests de QI reposant sur la résolution de problèmes. Alors si l’économie était faite pour moi, on peut dire que j’étais également fait pour l’économie ! Ne sous-estimez jamais l’importance cruciale qu’il y a à trouver, tôt dans la vie, le métier qui pour vous est un jeu. Cela peut transformer des élèves médiocres en d’heureux battants. »
Trois histoires, un message :
Gillian Lynne, Matt Groening et Paul Samuelson sont trois personnes très différentes aux histoires très diverses. Seul un message d’une puissance indéniable les rassemble : chacun d’eux a atteint un haut niveau de réussite et de satisfaction personnelle en découvrant la chose qu’il faisait naturellement bien et qui attisait sa passion. Je qualifie ces histoires d’« épiphanies », car elles impliquent une sorte de révélation qui divise la vie en avant et après. Ces épiphanies ont entièrement transformé leurs vies : elles leur ont indiqué une voie et un but, elles les ont propulsées ainsi comme rien d’autre ne l’avait fait auparavant.
À l’instar de toutes celles dont nous ferons la connaissance dans ce livre, ces personnes ont identifié leur point d’équilibre idéal. Elles ont découvert leur Élément – l’endroit où convergent les choses qu’elles adorent faire et celles pour lesquelles elles sont douées. L’Élément constitue une autre manière de définir notre potentiel. Bien qu’il se manifeste différemment en chacun de nous, ses composantes sont universelles.
Lynne, Groening et Samuelson ont réalisé de grands projets dans leur vie. Mais ils ne sont pas les seuls à en avoir la capacité. Ce qu’ils ont de particulier est d’avoir compris ce qu’ils aimaient faire et de l’avoir effectivement accompli. Ils ont découvert leur Élément. Parmi les gens que j’ai eu l’occasion de rencontrer, la plupart ne l’ont pas trouvé.
Découvrir son Élément est essentiel à notre bien-être et à notre réussite ainsi que, par répercussion, à la santé de nos entreprises et à l’efficacité de nos systèmes éducatifs.
Je suis convaincu que l’Élément nous donne à tous le potentiel nécessaire pour accroître considérablement notre réussite et notre épanouissement. Je ne veux pas dire par là qu’il y a un danseur, un dessinateur ou un économiste émérite en chacun de nous. Je dis simplement que nous possédons tous divers talents et passions qui peuvent nous inciter à accomplir bien davantage que ce que nous pourrions imaginer. Comprendre cela change tout, et constitue notre plus grand, voire notre seul espoir de réussir véritablement et durablement dans un avenir des plus incertain.
Pour atteindre notre Élément, nous devons découvrir les talents et passions qui nous sont propres. Pourquoi la plupart des gens n’y parviennent-ils pas ? L’une des principales raisons réside dans la conception très restrictive qu’ils ont de leurs capacités naturelles.
Le premier frein réside dans la connaissance limitée que nous avons de l’éventail de nos aptitudes. Nous sommes tous nés avec d’extraordinaires capacités en termes d’imagination, d’intelligence, de sensibilité, d’intuition, de spiritualité et de conscience physique et sensorielle. La plupart d’entre nous n’utilisent qu’une fraction de ces aptitudes, voire aucune. Nombreux sont ceux qui n’ont pas décelé leur Élément parce qu’ils ignorent leurs propres capacités.
Le deuxième frein relève de notre prise de conscience imparfaite que toutes ces aptitudes sont liées les unes aux autres de manière holistique. En général, nous pensons que nos esprits, nos corps, nos sensations et nos relations avec autrui fonctionnent de manière indépendante, tels des systèmes distincts. Nous sommes nombreux à ne pas atteindre notre Élément parce que nous ne comprenons pas notre véritable nature organique.
Le troisième frein est l’ignorance de notre potentiel d’évolution et de changement. La plupart des gens semblent croire que la vie est linéaire, que nos capacités diminuent à mesure que nous vieillissons et que les occasions manquées sont perdues à jamais. Nombreux sont ceux qui n’ont pas découvert leur Élément parce qu’ils ignorent leur capacité permanente à se renouveler.
Sur le caractère limité de la vision que nous avons de nos aptitudes peuvent également peser notre entourage, notre culture et nos propres attentes. Néanmoins, l’éducation constitue pour chacun de nous un facteur essentiel.
Tout le monde n’entre pas dans le même moule :
Parmi les personnes les plus brillantes et créatives que je connaisse, certaines étaient mauvaises à l’école. Beaucoup ont compris ce qu’elles pourraient faire – et qui elles étaient vraiment – seulement après avoir quitté l’école et s’être remises de leur éducation.
Né en Angleterre, à Liverpool, j’ai fait mes études secondaires au Liverpool Collegiate dans les années 1960. À l’autre bout de la ville se trouvait le Liverpool Institute, qui comptait parmi ses élèves un certain Paul McCartney.
Dans cet institut, Paul passait le plus clair de son temps à faire le pitre. Au lieu d’étudier intensivement une fois rentré à la maison, il écoutait du rock et apprenait la guitare. Son choix s’avéra judicieux, notamment après qu’il eut rencontré John Lennon à une fête paroissiale dans un autre quartier de la ville. Impressionnés l’un par l’autre, ils décidèrent par la suite de fonder un groupe avec George Harrison et plus tard Ringo Starr, sous le nom des Beatles. Ce qui fut une très bonne idée.
Parmi les gens que vous rencontrerez au fil de cet ouvrage, beaucoup étaient de mauvais élèves ou ne se plaisaient pas à l’école. Bien sûr, il y a au moins autant d’enfants qui réussissent leur scolarité et adorent ce que le système éducatif leur propose. Cependant, un trop grand nombre en sort, avec ou sans diplôme, sans connaître ses véritables talents et sans savoir dans quelle direction se tourner ensuite. Ils sont trop nombreux à avoir l’impression que leurs points forts ne sont pas valorisés par l’école. Ils sont trop nombreux à penser qu’ils ne sont que des bons à rien.
Pour la plupart, nous nous rappelons tel ou tel professeur qui nous a inspirés et a changé ainsi le cours de nos vies. Ces enseignants exceptionnels ont su nous transmettre quelque chose, mais ils l’ont fait en dépit de la culture et de l’état d’esprit du système éducatif public. Cette culture pose des problèmes majeurs, et les améliorations sont loin d’être suffisantes. Dans de nombreux systèmes éducatifs, à peu près partout dans le monde, les choses ne font qu’empirer.
Néanmoins, le système éducatif américain est très proche à celui du Royaume-Uni, ainsi que de ceux de la plupart des pays du monde. En particulier, trois constantes ressortent. Premièrement, l’accent mis sur certains types de capacités intellectuelles. Il est vrai qu’elles ont leur importance. Toutefois, les systèmes scolaires ont tendance à privilégier certains modes d’analyse critique et de raisonnement, qui reposent notamment sur les mots et les nombres. Aussi importantes que soient ces compétences, l’intelligence humaine est bien plus vaste.
La deuxième particularité a trait à la hiérarchie des matières enseignées. Au sommet se trouvent les mathématiques, les sciences et les langues. Viennent ensuite les sciences humaines, puis, au bas de l’échelle, les arts. Au sein des arts apparaît une hiérarchie supplémentaire : la musique et les arts visuels sont généralement mieux considérés que le théâtre et la danse. D’ailleurs, de plus en plus d’écoles suppriment purement et simplement les disciplines artistiques de leurs cursus. Il arrive qu’un immense lycée n’ait qu’un seul professeur d’arts plastiques. Même à l’école élémentaire, les enfants disposent de très peu de temps pour peindre et dessiner.
Enfin, la troisième caractéristique réside dans le recours croissant à certains types d’évaluation. Partout les élèves subissent une pression intense, afin d’atteindre des résultats de plus en plus élevés dans une gamme restreinte de tests standardisés.
Pourquoi les systèmes éducatifs sont-ils ainsi ? Les raisons sont à la fois d’ordre culturel et historique. Vous devez savoir que la plupart des systèmes d’éducation de masse sont apparus assez récemment, aux XVIIIe et XIXe siècles. Ils ont été conçus pour répondre aux intérêts économiques de l’époque, dictés par la Révolution industrielle en Europe et aux États-Unis. Les mathématiques, les sciences et les langues étaient essentielles aux économies industrielles. Par ailleurs, l’éducation a été beaucoup influencée par la culture théorique des universités, qui tend à rejeter toute activité impliquant le cœur, le corps, les sens et une bonne partie de notre cerveau.
Par conséquent, tous les systèmes scolaires nous inculquent une vision très restreinte de l’intelligence, en surévaluant certains types de talents et d’aptitudes. Ce faisant, ils en négligent d’autres qui sont tout aussi importants, et ne tiennent pas compte des relations entre eux, lesquelles contribuent à la richesse de nos vies et de nos sociétés. Cette approche stratifiée et unifiée de l’enseignement marginalise tous ceux qui n’ont pas une tendance naturelle à apprendre de cette manière.
Les systèmes actuels restreignent radicalement les manières d’enseigner et d’apprendre. Les capacités intellectuelles ont leur importance, mais les autres modes de pensée aussi. Un élève qui pense visuellement pourrait adorer tel sujet, mais il ne s’en rendra pas compte si l’enseignant le lui présente uniquement de façon non visuelle. Or, de plus en plus, nos systèmes éducatifs incitent les professeurs à adopter une pédagogie uniforme. Afin d’appréhender les conséquences des épiphanies relatées ici, et bien sûr de rechercher la nôtre, nous devons revoir radicalement notre conception de l’intelligence.
Ces approches de l’enseignement étouffent certaines aptitudes essentielles dont les jeunes ont aujourd’hui besoin pour faire leur chemin dans un monde sans cesse plus exigeant – je veux parler de la pensée créative. Dans nos systèmes éducatifs, l’important est de connaître l’unique bonne réponse à une question. Ainsi, aux États-Unis, le programme No Child Left Behind (« Aucun enfant laissé pour compte ») vise à accroître l’efficacité des écoles publiques en leur imposant certaines performances. Cette exigence que tous les enfants à travers le pays se plient aux mêmes normes accorde plus d’importance que jamais au conformisme et à la recherche de la « bonne » réponse.
Au début de leur scolarité, tous les enfants possèdent une imagination débordante, un esprit vif, et n’hésitent pas à prendre des risques dans ce qu’ils affirment. A un très jeune âge les enfants ne craignent guère de se tromper. Lorsqu’ils ne sont pas sûrs de la décision à prendre dans une situation donnée, ils tentent leur chance et regardent ce qui en résulte. Je ne prétends nullement par là que se tromper revient à être créatif. Parfois, une erreur n’est rien de plus qu’une erreur. Néanmoins, si vous n’êtes pas prêt à vous tromper, vous ne trouverez jamais rien d’original.
La manière dont certains hommes politiques ont interprété l’idée de « revenir aux fondamentaux » pour améliorer le niveau scolaire pose un problème essentiel. En effet, ils voient dans cette stratégie un moyen de renforcer la hiérarchisation des matières héritée de la Révolution industrielle. Ils semblent croire que, si nous faisons ingurgiter à nos enfants un menu national composé de lecture, d’écriture et d’arithmétique, nous serons plus compétitifs face aux autres pays, et mieux armés pour l’avenir.
Cette façon de penser est catastrophique car elle sous-estime gravement les capacités humaines. Nous accordons une importance considérable aux tests standardisés, nous réduisons les financements des matières « non essentielles », puis nous nous demandons pourquoi nos enfants semblent dépourvus d’imagination et de motivation. C’est ainsi que le système éducatif actuel vide systématiquement nos enfants de toute créativité.
Pour la plupart, les élèves n’ont à aucun moment l’opportunité d’explorer l’éventail de leurs aptitudes et centres d’intérêt. Ceux dont l’esprit fonctionne différemment – et ils sont nombreux, voire majoritaires – risquent de se sentir exclus de toute la culture de l’enseignement. C’est précisément pourquoi, parmi les personnes célèbres que vous connaissez, certaines étaient mauvaises à l’école. L’éducation est censée développer nos aptitudes naturelles et nous permettre de faire notre chemin dans le monde. Au lieu de cela, elle étouffe les capacités et talents individuels d’un trop grand nombre d’enfants et tue leur envie d’apprendre. Ce qui est vraiment un comble !
Si tant de systèmes éducatifs se dirigent dans cette voie, c’est parce que les hommes politiques estiment ainsi garantir croissance économique, compétitivité et plein emploi aux étudiants. Or, au XXIe siècle, l’emploi et la compétitivité reposent entièrement sur les qualités même que le système scolaire est contraint de réprimer, et qui sont prônées dans cet ouvrage. Partout les entreprises disent qu’elles ont besoin de collaborateurs créatifs et autonomes. Mais le problème n’a pas uniquement des répercussions sur l’économie. Il s’agit en effet que nos vies aient un but et un sens, que ce soit dans le cadre de notre travail ou au-delà.
Il fut un temps où la machine à vapeur régnait en maître. Puissante, d’un bon rendement, elle était beaucoup plus efficace que le moteur à propulsion qui l’avait précédée. Cependant, elle finit par ne plus répondre aux besoins, si bien que le moteur à combustion interne introduisit un nouveau modèle de référence. À bien des égards, notre système éducatif actuel est comparable à une machine à vapeur dont la pression s’amenuiserait à grands pas.
Ce mode de pensée archaïque perdure au-delà de la scolarité. En effet, ces caractéristiques de l’enseignement se retrouvent dans les institutions publiques et les entreprises, si bien que le cycle se répète à l’infini. Les salariés savent à quel point il est facile de se faire « cataloguer » très tôt dans sa carrière. Quand cela vous arrive, vous avez ensuite toutes les peines du monde à exploiter vos autres talents, fussent-ils ceux qui vous correspondent le mieux. Une fois que le monde de l’entreprise vous a classé parmi les financiers, vous aurez du mal à vous faire embaucher comme créatif. Nous pouvons remédier à ce problème : pensons et agissons autrement, par nous-mêmes et dans nos entreprises.
Tout va de plus en plus vite :
Les enfants qui commencent aujourd’hui leur scolarité prendront leur retraite en 2080. Or personne n’a la moindre idée de ce que notre monde sera devenu dans dix ans, a fortiori dans soixante. Les deux principaux moteurs du changement sont la technologie et la démographie.
La technologie, notamment numérique, se développe à une vitesse que la majorité d’entre nous sommes incapables d’appréhender. Cela contribue à creuser ce que certains spécialistes appellent le plus grand fossé entre les générations depuis le rock’n’roll. Nous autres, âgés de plus de 40 ans, sommes nés avant le début de la révolution numérique. Nous avons appris à nous servir des technologies numériques – ordinateurs, appareils photos, assistants personnels, Internet – à l’âge adulte, un peu comme si nous avions appris une langue étrangère. La plupart d’entre nous se débrouillent bien, et certains sont même devenus des experts. Sachant envoyer des mails, créer des présentations PowerPoint et surfer sur la Toile, nous avons l’impression d’être à la pointe du progrès. Mais, par rapport à la plupart des moins de 40 ans, et à coup sûr aux moins de 30 ans, nous sommes de vulgaires amateurs.
Pensez à l’impact qu’ont eu, ces vingt dernières années, des technologies numériques relativement simples sur notre manière de travailler – sans parler des économies nationales –, et imaginez les changements à venir. Ne vous inquiétez pas si vous ne parvenez pas à les prévoir – personne n’en est capable.
Ajoutez à cela l’impact de la croissance démographique. La population mondiale a doublé au cours des trente dernières années, atteignant 6 milliards d’habitants. D’ici le milieu du siècle, elle pourrait approcher les 9 milliards. Cette nouvelle masse d’êtres humains utilisera des technologies qui restent à inventer par des moyens que nous sommes encore incapables d’imaginer, en exerçant des métiers aujourd’hui inconnus.
Ces forces culturelles et économiques génèrent de profonds changements dans les économies du monde entier, ainsi qu’une diversité et une complexité croissantes dans nos vies quotidiennes, notamment pour les jeunes. En effet, nous vivons actuellement un changement global sans précédent. Si nous pouvons identifier des tendances, il nous est presque impossible de faire des prédictions exactes pour l’avenir.
En tout cas, certaines tendances nous montrent que le monde va changer de manière fascinante. La Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et d’autres joueront un rôle plus important que jamais dans l’économie mondiale. Nous savons que la population va poursuivre sa croissance de façon inéluctable. Nous savons que les technologies ouvriront de nouvelles frontières et gagneront nos foyers et nos bureaux à une vitesse stupéfiante.
Le fait de savoir que de plus en plus de pays et de gens sont dans la course, et que la technologie est en train de changer les règles du jeu en ce moment même, nous mène inévitablement à cette conclusion : nous sommes incapables de savoir à quoi ressemblera l’avenir.
La seule manière de nous y préparer consiste à développer notre potentiel au maximum, avec l’espoir que cela nous rendra aussi flexibles et productifs que possible.
Nombreux sont ceux qui mettent leur passion de côté pour exercer une profession qui ne les intéresse pas, en vue de s’assurer une sécurité financière. Cependant, l’emploi que vous avez accepté « pour payer les factures » pourrait fort bien être délocalisé dans la décennie à venir. Si vous n’avez jamais appris à avoir une pensée créative et à explorer vos véritables aptitudes, que ferez-vous alors ?
Par ailleurs, que feront nos enfants si nous continuons à les préparer à la vie d’après de vieux modèles éducatifs ? Il est fort probable que ces jeunes auront de multiples carrières au cours de leur vie active, et non simplement de multiples emplois. La plupart d’entre eux exerceront sans doute des métiers que nous n’avons encore jamais imaginés. Par conséquent, n’est-il pas de notre devoir de les inciter à explorer le plus grand nombre de voies possibles, qui pourront les mener vers leurs véritables talents et passions ?
La seule chose que nous savons à propos de l’avenir c’est qu’il sera différent, nous serions donc tous bien avisés de changer également. Afin de faire face à ces défis, nous devons avoir une approche totalement différente des ressources humaines et de leur développement.
Nous devons prendre en compte l’Élément.
Qu’est-ce que l’Elément ?
L’Élément est le point de rencontre entre nos talents naturels et notre passion.
Être dans son Élément va au-delà des sentiments ordinaires du plaisir ou du bonheur. Il ne s’agit pas simplement de rires, de bons moments, de couchers de soleil et de fêtes endiablées. Lorsqu’une personne est dans son Élément, elle est en relation avec une chose qui est essentielle à son sentiment d’identité, à sa motivation et à son bien-être. Elle a l’impression de se révéler à elle-même, de savoir déterminer qui elle est vraiment et ce qu’elle est destinée à faire de sa vie. Voilà pourquoi beaucoup qualifient d’épiphanie la découverte de leur Élément.
Comment trouver son propre Élément ou celui d’une autre personne ? Il n’existe pas de formule figée. Chacun de nous en a un. Ou plus d’un. Certains pourront se passionner pour plusieurs activités et être aussi bons dans chacune d’elles. D’autres auront une passion – associée à une aptitude – unique, qui les comblera plus que tout. Il n’y a pas de règle. En revanche, il existe certaines caractéristiques, les éléments de l’Élément en quelque sorte, qui offrent un cadre de réflexion pour savoir que chercher et que faire.
L’Élément présente deux composantes principales – le talent naturel et la passion – et repose sur deux conditions : l’attitude et l’opportunité. Pour trouver son Élément, les choses se déroulent à peu près dans cet ordre : je sais ce que je peux faire ; j’adore ce que je veux faire ; je veux vraiment le faire ; comment y parvenir ?
Je sais ce que je peux faire :
Une aptitude est une disposition naturelle pour quelque chose. C’est une compréhension intuitive de ce qu’est cette chose, de la façon dont elle fonctionne et de la manière de l’utiliser.
Gillian Lynne était naturellement douée pour la danse ; Matt Groening, pour raconter des histoires ; et Paul Samuelson, pour l’économie et les maths. Nos aptitudes sont extrêmement personnelles.
Il peut s’agir de disciplines générales comme les mathématiques, la musique, le sport, la poésie ou la théorie politique. Mais une aptitude peut également être très spécifique – non pas la musique en général, mais le jazz ou le rap, par exemple. Non pas les instruments à vent dans leur ensemble, mais la flûte. Pas la science, mais la biochimie. Pas l’athlétisme, mais le saut en longueur.
Trouver et développer nos forces créatives est une part essentielle du processus qui consiste à devenir la personne que nous sommes réellement. Nous ne savons pas qui nous pouvons devenir avant de savoir ce que nous pouvons faire.
J’adore ce que je veux faire :
Être dans son Élément n’est pas seulement une question de disposition naturelle. Je connais beaucoup de gens qui sont naturellement très doués dans un domaine, mais qui ne considèrent pas celui-ci comme leur vocation. Pour être dans son Élément, il faut quelque chose de plus – la passion. Ceux qui ont trouvé leur Élément éprouvent un immense plaisir dans ce qu’ils font.
Je veux vraiment le faire :
L’attitude est le point de vue personnel que nous avons sur nous- même et sur la situation dans laquelle nous nous trouvons ; c’est notre façon de voir les choses, notre inclination et notre état psychologique. Plusieurs facteurs influent sur notre attitude, parmi lesquels notre caractère, notre entrain, la confiance que nous avons en nous-même, l’impression que nous donnons aux autres, et ce que ces derniers attendent de nous. Un indicateur intéressant de notre attitude fondamentale est le rôle que nous attribuons à la chance dans nos vies.
Les gens qui adorent ce qu’ils font se qualifient souvent de chanceux. En revanche, ceux qui estiment n’avoir pas réussi dans la vie disent souvent qu’ils n’ont pas eu de chance. Les événements fortuits jouent en effet un certain rôle dans la vie de chacun, mais il y a quelque chose de plus dans la chance que le simple hasard. Ceux qui réussissent ont généralement des attitudes communes telles que la persévérance, l’assurance, l’optimisme, l’ambition et l’insatisfaction. La manière dont nous percevons notre situation et dont nous suscitons et saisissons les opportunités dépend largement de ce que nous attendons de nous-même.
Comment y parvenir ?
Faute d’occasion favorable, nous pourrions ne jamais découvrir quels sont nos talents et jusqu’où ceux-ci pourraient nous conduire. Pour que nos capacités se révèlent au grand jour, il est parfois nécessaire d’avoir l’occasion de les employer. Par conséquent, il se peut que nous ne trouvions jamais notre véritable Élément. Cela dépend beaucoup des opportunités qui se présentent à nous, de celles que nous provoquons, et de la manière dont nous en tirons parti lorsque nous les saisissons.
Pour trouver son Élément, il faut souvent être en relation avec d’autres gens qui partagent les mêmes passions et la même implication. En pratique, cela signifie que nous devons activement rechercher des occasions d’explorer nos aptitudes dans différents domaines.
Souvent, nous avons besoin que d’autres personnes nous aident à reconnaître nos véritables talents. Souvent aussi, nous pouvons aider d’autres personnes à découvrir les leurs.
Dans cet ouvrage, je décrirai les composantes essentielles de l’Élément. J’analyserai les traits de caractères communs à ceux qui ont trouvé leur Élément, j’étudierai les circonstances et conditions qui permettent de s’en rapprocher, et j’identifierai les freins qui rendent cette quête plus difficile. Vous y rencontrerez des gens qui ont trouvé leur voie, ceux qui leur ont frayé un chemin, des établissements qui montrent l’exemple et des institutions qui font fausse route.
Avec ce livre, mon but est de clarifier des idées que vous avez peut-être déjà eues intuitivement, et de vous inciter à chercher votre propre Élément ainsi qu’à aider d’autres personnes à trouver le leur.
Dans L’élément, Ken Robinson nous invite à redécouvrir ce qui fait vibrer notre âme : l’endroit où nos talents naturels et nos passions se rejoignent. C’est ici que la magie opère, où la vie devient fluide, épanouissante, et pleine de sens. Robinson nous montre à travers des récits inspirants de personnalités, mais aussi de personnes anonymes, comment chacun peut trouver son Élément, cette étincelle intérieure qui transforme notre existence.
Imaginez une vie où chaque jour, vous faites ce que vous aimez tout en étant doué·e pour cela. Ce n’est pas un rêve, c’est une réalité possible. Mais pour cela, il faut dépasser les limites que l’éducation traditionnelle et la société nous imposent, ces mêmes barrières qui étouffent la créativité et nous éloignent de notre vraie nature.
Robinson illustre à merveille que trouver son Élément est souvent une aventure imprévisible, remplie de surprises et de défis. Il démontre également que ce voyage est unique pour chacun·e. Parfois, cela demande de trouver sa “tribu”, ces personnes qui partagent les mêmes passions, qui nous soutiennent et nous encouragent à être nous-mêmes.
Avec L’élément, vous êtes invité·e à découvrir une nouvelle perspective, à libérer votre potentiel et à vivre une vie en pleine harmonie avec ce qui vous anime profondément. Ce livre est un guide puissant vers la découverte de soi et une vie pleine de créativité. Alors, êtes-vous prêt·e à explorer votre Élément ?
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails sur votre Elément.