Il y a quelques années, je signais une démission silencieuse.
La mienne et celle de mon équipe.
Les indicateurs étaient au vert : objectifs atteints, process optimisés.
Mais les regards fuyants et les réunions sans échanges trahissaient l’essentiel.
J’avais transformé mon rôle en machine à contrôler des KPIs.
L’humain s’était évaporé dans les rapports Excel.
Le déclic est venu d’un mail de félicitations pour un projet réussi.
Je l’ai relu dix fois sans trouver la moindre fierté.
J’ai pris un risque : annuler notre rituel hebdomadaire de reporting.
À la place, j’ai demandé à chacun de partager une frustration ou un rêve professionnel.
Les premiers silences ont duré des siècles.
Puis Eric a parlé de son envie de former des juniors.
Sylvie a avoué son besoin de flexibilité pour son enfant autiste.
J’ai remplacé les tableaux de bord par des sessions de co-construction.
Chaque décision est devenue un « nous » au lieu d’un « je ».
La surprise ? Les résultats ont augmenté de 15%.
Mais surtout, les idées innovantes ont germé dans les coins inattendus.
Aujourd’hui, quand un collaborateur hésite à parler, je montre mes propres doutes.
L’imperfection partagée est devenue notre force collective.
Donner du sens ne se décrète pas.
Ça se cultive en écoutant ce qui pulse sous les chiffres.
Ta plus grande compétence de manager ?
Créer l’espace où les silences deviennent des tremplins.