David Perroud-Devenir génial-Partie 5

Chapitre 9 : Technique et exercices sur les croyances collectives

Faire le bilan de ses convictions :

Choisissez quelques (ou toutes les) questions ou affirmations suivantes, et résumez vos convictions. Vos convictions uniquement ; si vous n’êtes pas sûr, ouvert ou en recherche, alors ne notez rien. Essayez de prendre les questions /affirmations qui vous touchent particulièrement ou pour lesquelles vous avez un avis tranché. Si l’une d’elles vous met mal à l’aise ou éveille une émotion en vous, ne l’évitez surtout pas.

• Mon bonheur dépend d’éléments extérieurs (argent, succès, amour…).
• Y a-t-il un chef d’orchestre, une ou des entités qui gère(nt) l’univers ?
• Mon âme, esprit ou conscience survivra-t-il à mon corps physique ?
• Mon existence a-t-elle un sens, un but ?
• Existe-t-il une autre réalité que celle que nous pouvons appréhender avec nos cinq sens et les outils de la science ?
• J’ai peur de la mort.
• L’argent ne fait pas le bonheur.
• Dans la vie on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut.
• Je suis (biffez ce qui ne convient pas) un mari/une femme, un papa/une maman, célibataire, veuf.
• Le changement, c’est risqué.
• Je travaille comme (votre métier), car je n’ai pas le choix.
• C’est trop tard pour…
• On ne peut pas tout pardonner.
• Autre :……………

Puis, pour chaque conviction que vous avez notée, posez-vous les questions suivantes :

• S’agit-il de savoir ou d’un acte de foi ?
• Quand et où ai-je appris cela ?
• Ai-je vérifié que c’est encore d’actualité ?
• Suis-je arrivé à cette conclusion grâce à des recherches personnelles ?
• Si oui, ces recherches ont-elles été libres, honnêtes et approfondies ?
• Est-ce que je reprends des idées ou des convictions partagées par… ma communauté, ma famille, ma profession, mon environnement social ?
• Quels sont mes risques personnels si je venais à ne plus avoir cette conviction ?
• Cette conviction est-elle la seule vérité ou y en a-t-il d’autres ?

Le but de cet exercice est de répondre aussi honnêtement que possible. Lors de mes ateliers, je regroupe ensuite les personnes ayant des convictions différentes et leur propose un moment de partage (et non de débat). Il s’agit d’écouter puis de résumer la conviction de l’autre. Puis de lui poser trois des questions ci-dessus.

Vous pouvez éventuellement faire cela avec une personne de votre entourage ou tenter de lire ou d’écouter un avis différent dans un podcast, une vidéo, un blog, etc. Même sans cela, le simple fait d’écrire et de relire vos réponses devrait vous permettre d’identifier des croyances ou des doutes sur la provenance de vos certitudes.

Dans ce cas, soyez curieux. Si par exemple vous identifiez que l’une d’entre elles provient de votre communauté ou de votre entourage, faites quelques recherches personnelles en dehors de ces derniers, renseignez-vous, parlez ouvertement avec des gens qui pensent autrement.

Ouvrir son horizon :

Le but est de vous proposer une ou des lectures qui vont légèrement vous sortir de votre zone de confort. À la fin de cet ouvrage, dans la bibliographie, je liste une série de livres par type de sujets. L’idée est d’en choisir au moins un que vous ne connaissez pas et de le lire au cours des prochaines semaines. Observez ce qui se passe en vous durant la lecture, ne prenez pas quelque chose de diamétralement opposé à vos croyances, mais plutôt un sujet qui pique tout de même votre curiosité sans que vous n’ayez jamais vraiment eu le temps, l’envie ou même le courage de vous y pencher. Idéalement il doit vous sortir de votre zone de confort sans que votre mental soit en pleine résistance. Il se peut qu’une fois le livre reposé vous sentiez l’envie d’en savoir plus, sur le même sujet ou sur un sujet complémentaire.

Alors le résultat de cet exercice aura dépassé les attentes ! Il est également possible que la liste contienne des ouvrages que vous avez déjà lus, des sujets sur lesquels vous vous êtes déjà renseigné.

Dans ce cas vous pouvez vous permettre une petite phrase de gratitude envers vous et une tape sur l’épaule… Il n’y a, bien sûr, pas que des livres pour ouvrir nos horizons. Et n’hésitez pas à souscrire à de nouveaux podcasts, web TV et autres médias ayant une vraie vocation d’élargissement de nos croyances.

Introduire un changement de routine :

La partie mentale de votre conscience adore la routine, cela la rassure. Avant de commencer, accordons-nous une petite digression neurologique pour mieux comprendre : votre cerveau a besoin d’énergie pour fonctionner, il se recharge durant votre sommeil et en consomme durant l’éveil.

Lorsque vous faites une tâche pour la première fois, il doit « apprendre », ce qui est énergivore pour lui. Il est composé de plus de cent milliards de neurones et, quand il rencontre une situation inconnue, il se retrouve face à la tâche herculéenne de devoir établir de nouvelles connexions parmi eux. Puis, plus vous allez répéter cette même situation, plus votre cerveau « gardera en mémoire » les connexions nécessaires et les réutilisera, gagnant ainsi en efficacité et en énergie.

Votre conscience-esprit, elle, se nourrit d’expériences nouvelles. Seulement, nous avons constaté précédemment que votre conscience-mental est bien plus bruyante que votre conscience-esprit ; il est donc facile de favoriser la première au détriment de la seconde.

Pour cet exercice je vous conseille donc d’identifier une chose nouvelle que vous pourriez faire. Commencez petit, comme aller se balader dans la nature si ce n’est pas dans vos habitudes, essayer une activité sportive inédite, prendre le temps de faire vos courses dans un marché local, acheter un billet de train pour une destination touristique relativement proche, mais où vous n’allez jamais, aller au théâtre ou au cinéma, surprendre votre conjoint avec un piquenique romantique, et bien d’autres idées que vous pourriez avoir.

Après le premier changement, l’idée n’est pas de s’arrêter en si bon chemin, mais de prendre pour habitude d’en introduire régulièrement. Pensez que chacun d’entre eux représente une séance de yoga pour votre mental.

Je vous conseille de tenir un journal afin de pouvoir suivre vos progrès, car souvent cet exercice enclenche une spirale positive : plus vous épicerez votre routine, et plus vous y prendrez goût. Il serait dommage de ne pas avoir une trace de vos progrès. Naturellement avec l’entraînement vous allez devenir plus audacieux et les éléments nouveaux seront plus importants, comme remplacer une destination de vacances « traditionnelle » par un voyage dans un lieu inconnu, pratiquer ce sport, cet art ou cet instrument dont vous rêvez (ou rêviez jadis), et j’en passe.

Une autre possibilité consiste à noter neuf idées nouvelles que vous pourriez entreprendre à court, moyen et plus long terme. Les trois premières doivent être des choses faciles, comme une randonnée, une soirée spéciale, s’inscrire à une session de yoga, de danse, de tennis…

Les trois suivantes seront de difficulté moyenne, comme un nouveau sport, un week-end, un festival, le concert de votre groupe favori – quitte à devoir vous déplacer –, un soin particulier, un choix différent pour les vacances…

Et enfin les trois dernières doivent représenter vos plus profondes aspirations, vos rêves absolus, sans considération aucune pour les difficultés logistiques et financières. Ensuite, appliquez-vous à les réaliser, au fil du temps, et voyez jusqu’où vous pouvez aller… Remplacez chaque idée exaucée par une nouvelle. Changez les cartes « rêve absolu » uniquement si vous y êtes parvenu ou si le rêve en question a évolué.

Chapitre 10 : Les croyances personnelles

Depuis que nous sommes en âge de parler, notre conscience-mental s’affaire à nous créer une identité. Cela a commencé par des informations basiques telles que notre nom, notre sexe, l’appartenance à une famille, à une communauté, à un pays, à une race. Puis s’y sont ajoutés nos goûts, nos connaissances, nos aptitudes, nos expériences, nos valeurs, la perception que les autres ont de nous… Tout cela pour former notre personnalité.

Cette dernière n’étant pas une image figée, elle évolue constamment au cours de notre vie. Enfin elle devrait… Certains aspects se transforment naturellement alors que d’autres pas, notamment ceux qui sont imprimés dans notre mental depuis très longtemps et/ou qui sont le résultat d’expériences fortes ou répétées. Une partie de ces informations identitaires sont objectives et immuables – rares sont les personnes qui changent de prénom ou de sexe –, mais celles qui peuvent poser problème pour accéder librement à nos ICI, ce sont les fausses croyances limitantes et restrictives que nous avons construites autour de ces expériences.

Ces peurs qui nous enchaînent :

Il se peut qu’une partie de votre identité soit définie par ce que vous ne parvenez pas à faire, comme « je ne suis pas une personne créative, je ne sais pas imposer mon point de vue, j’ai trop peur de parler en public », ou par d’autres labels limitants, comme « je suis perfectionniste, je ne mérite pas le succès, je n’ai pas le droit à l’erreur, on doit tout le temps pouvoir compter sur moi »… La plupart de ces croyances déclenchent des émotions, qui à leur tour sont à l’origine de nombreuses pensées, souvent négatives. Elles sont presque toutes issues des grandes peurs, comme celle de mourir, celle de manquer ou celle de ne pas être aimé. Pourtant, la mort n’effraie plus ceux qui l’ont réellement expérimentée ; les séminaires sur l’abondance se concentrent principalement sur l’apaisement de la peur de ne pas avoir assez avec d’excellents résultats ; et se libérer de celle de ne pas être aimé attire l’amour encore plus sûrement. Ces peurs sont donc des chimères issues de nos croyances.

Ici nous allons plutôt comprendre comment déceler et apaiser les réactions provenant de nos croyances individuelles, simplement car elles interfèrent avec le processus d’accès à nos ICI en engendrant trop souvent des cascades de pensées ruminantes.

Ces complexes qui nous limitent :

Une autre grande catégorie de croyances limitantes concerne notre aspect physique, l’image que nous avons de nous-mêmes. « Je suis trop vieux, pas assez fin, mes jambes sont trop ci, mon visage trop ça, je suis trop petit, trop grand. » Ces croyances sont un peu particulières dans le sens où elles impliquent à la fois des éléments objectifs – si je suis un homme d’un mètre cinquante, je suis petit par rapport à la moyenne occidentale –, des croyances collectives – le standard actuel de beauté, c’est d’être svelte – et surtout des croyances individuelles – « personne ne va m’aimer avec un nez comme cela ».

Toujours est-il qu’un complexe physique aura le même effet indésirable qu’une croyance limitante : il enclenchera régulièrement une avalanche de pensées négatives. Il est difficile d’être pleinement satisfait de l’image qui se reflète dans notre miroir et, même si vous remplissez tous les critères actuels de beauté, vous aurez probablement encore des pensées limitantes ou la peur que ça ne dure pas. Cela peut paraître paradoxal, mais le stretching mental implique aussi le corps, tant il est important de se sentir en harmonie avec lui pour apaiser son moulin à penser.

Avez-vous déjà remarqué comme une personne heureuse rayonne, comme elle est belle, quel que soit son aspect physique ? Entre un homme drôle, plein d’esprit et une armoire à glace taiseuse, avec qui préféreriez-vous fonder une amitié ou une relation amoureuse ? N’avez-vous jamais admiré une femme aux courbes plus généreuses que celles dictées par la mode, totalement à l’aise dans ses beaux habits amples ? Il y a donc subjectivité, même pour des critères qu’on croirait objectifs.

Ce que nous voulons travailler ici, avec le corps, s’articule donc autour de deux axes principaux : en prendre soin et l’accepter.

Comment évoquer cet aspect sans parler d’hygiène de vie ? Je ne vais pas aller en détail sur ce sujet ultra-connu, cependant il est clair que le sommeil, la nutrition, l’exercice physique, les techniques de connexion avec son corps, comme le yoga ou les massages et, dans le sens opposé, la consommation d’alcool, de médicaments ou de drogue sont tout autant de critères importants pour l’accès à nos ICI.

Souvenez-vous, le mental crie et l’esprit chuchote. Le but du modèle ICI, c’est d’arriver à augmenter notre écoute, notre sensibilité tout en diminuant le bruit ambiant.

Tout ce qui ajoute du chaos, tout ce qui nous coupe de notre subtilité est contre-productif. Les produits désinhibants, comme l’alcool ou insensibilisant, comme les antidépresseurs ou les anxiolytiques, ont précisément ces effets.

Les substances et les ICI :

Le Dr Grof développe la respiration holotropique, une méthode alternative et naturelle pour déclencher un état de transe chez ses patients.

Quoi qu’il en soit, je déconseille, en revanche, d’avoir besoin de ces substances pour parvenir à accéder à ses ICI. Si elles peuvent aider certaines personnes à des moments précis, ce que nous cherchons vraiment c’est une connexion régulière, une sorte d’écoute permanente. La méthode exposée dans cet ouvrage est douce et naturelle, elle vous amène vers une solution sereine et pérenne.

Ce chapitre peut paraître très intense, nous parlons de croyances personnelles, d’équilibre et d’hygiène de vie et nous effleurons le sujet des addictions ; tant de thèmes qui sont au centre de notre équilibre psychique et physique. Encore une fois, ce qui nous intéresse pour le modèle ICI, c’est qu’ils ne viennent pas polluer nos pensées. Pour cela l’idéal est effectivement d’arriver à un point d’équilibre, et je suis sûr que vous n’avez pas attendu cet ouvrage pour vous engager sur cette voie, mais sachez qu’il suffit déjà de conscientiser ses croyances limitantes, de les accepter et de laisser de l’espace de temps à autre entre l’émotion et le mécanisme de défense qu’elle déclenche pour atteindre notre objectif.