David Perroud-Devenir génial-Partie 11

Chapitre 21 : Technique et exercices pour entendre ses ICI

Gut feelings :

Vos ICI proviennent d’une autre source, ce fameux champ d’information universel multidimensionnel. Une ICI est captée par votre conscience-esprit, elle ne vous parvient donc pas par le circuit usuel des pensées. Elle est plus rapide que ces dernières, elle surprendra votre conscience-mental durant quelques microsecondes (ou plus selon sa densité), puis cette dernière va intégrer cette information, l’analyser, la disséquer et finalement la raisonner. L’exercice que je vous propose consiste à court-circuiter ce processus et à permettre à vos ICI de résonner.

Nous allons tenter de créer de l’espace entre l’apparition d’une ICI et sa « récupération » par notre mental. En premier lieu, cela implique que nous reconnaissions nos ICI, surtout celles qui sont les plus discrètes. En réalité, elles le sont rarement, leur discrétion est plutôt une illusion créée par notre mental lors de son « recyclage ». En revanche, l’ICI peut arriver si vite que, si nous ne sommes pas présents et à l’écoute, nous passerons à côté.

Les personnes habituées à reconnaître leurs ICI sont unanimes : elles n’ont pas la même saveur qu’une pensée, il s’agit plutôt d’un sentiment qui nous vient des tripes (gut feeling).

On appelle souvent cette région du corps le deuxième cerveau. Il s’agit d’un système de plusieurs centaines de millions de neurones logés dans notre ventre, tout le long du tube digestif.

Notre premier cerveau est constamment occupé avec son usine de pensées quotidiennes, nos ICI, elles, nous arrivent par une fréquence qui résonne avec tout notre être et des recherches scientifiques ont démontré que les endroits de notre anatomie possédant le plus de neurones sont les meilleurs candidats à l’échange de données à l’échelle quantique. Ajoutons à cela une troisième donnée, (troisième cerveau) celui de la région du coeur où se niche notre système nerveux intracardiaque.

Voici ce qu’il se produit lorsque nous recevons une ICI : l’information est captée du champ universel à une vitesse phénoménale. Notre corps agit en récepteur et les zones les mieux équipées pour acquérir cette information sont le cerveau, les tripes et le coeur. En même temps que notre cerveau conscientise l’information reçue, notre ventre et notre coeur la ressentent et réagissent.

Juste après, notre mental s’empare de l’ICI et la recycle dans son système de pensées. Une pensée, elle, reste une production de notre mental et elle n’est donc pas « captée » par tout le corps comme l’est une ICI. Elle peut, en revanche, déclencher une émotion qui va agir sur notre corps. Notez juste que le processus est inversé.

Dans le cas d’une ICI, tout notre corps réagit simultanément ; dans le cas d’une pensée qui déclenche une émotion, cette dernière sera perçue dans le corps a posteriori. Le timing est donc très important et il va requérir toute votre attention. Lors de la transmission d’une ICI, il est fort probable que vous ressentiez l’une ou plusieurs de ces sensations :

• Des fourmis dans le ventre ;
• Une contraction de l’abdomen ;
• Une décharge ou un frisson dans la colonne vertébrale ;
• Des frissons ou de légers tremblements/spasmes ;
• La chair de poule ;
• Le rythme cardiaque qui s’accélère, la respiration qui se modifie ;
• Une émotion « injustifiée » comme de la joie ou de la tristesse ;
• Une sensation de déjà-vu ;
• Une sensation inexplicable de clarté, de justesse ;
• Le sentiment d’être nourri, enrichi ou au contraire d’avoir soudainement un poids inexpliqué ou l’envie de fuir.

Parfois notre mental est tellement absorbé que nous ne ressentons que les effets sur notre corps et pas l’information elle-même, par exemple le sentiment que cette collaboration n’est pas bonne, malgré le fait que toutes les données rationnelles soient au vert ; que cette personne n’est pas pour moi, alors qu’elle a tout pour me plaire.

Prenez l’habitude d’écouter les sensations mentionnées plus haut. Faites-leur de la place, ne passez (plus) jamais à côté d’un frisson ou d’un rythme cardiaque qui s’accélère sans vous demander s’il y a une explication logique (comme un soudain courant d’air froid) et, en cas de réponse négative, notez rapidement (mentalement ou sur un support) l’information associée, car il y a de fortes probabilités que ce soit une ICI.

Récupérer les messages inconscients :

Nos ICI ont plus de chance de se manifester lorsque notre mental est calme, et vous êtes donc en état de réception idéal quand vous méditez, respirez consciemment, faites une marche présente dans la nature, mais aussi lorsque vous êtes sur le point de vous endormir, au moment du réveil et même durant votre sommeil.

Être totalement présent cohabite mal avec le fait de se demander si tel ou tel message est une ICI. Bien sûr, les plus claires d’entre elles, si elles se manifestent durant l’un de ces moments, vont prendre le dessus.

Pour déceler les plus subtiles, je conseille plutôt de prendre un peu de temps après, pour se sonder et écrire les informations qui peuvent ressembler à des ICI. Je vous conseille de noter, après chaque moment de présence, toutes les informations dont vous vous souvenez, entourez ensuite celles qui vous paraissent intéressantes, soit parce qu’elles sont inhabituelles (souvenez-vous, vos pensées sont répétitives), originales ou parce qu’elles sont accompagnées de sensations comme celles mentionnées au point précédent.

Suivre la piste des regrets :

La piste des regrets est une indication assez fiable des ICI que nous avons manquées, et elle vaut la peine d’être remontée pour deux raisons. La première, c’est qu’elle va nous en apprendre plus sur la façon dont nos propres ICI nous parviennent et la seconde, car il y a souvent une certaine cohérence, voire une récurrence dans nos ICI, et qu’un message du passé va peut-être résonner avec une idée récente, une ICI à venir, où avec d’autres informations que vous n’aviez pas suivies et qui, ainsi mises bout à bout, commencent à former une image claire.

Au début de cette pratique, il est utile de noter toutes les ICI que vous pouvez identifier, qu’importe si elles sont actuelles ou passées, car c’est l’ensemble qui nous intéresse. Une fois notées, vous pourrez tenter d’identifier des ressemblances et des répétitions comme on assemble les pièces d’un puzzle pour que l’image finale se révèle à nous.

Chapitre 22 : Lâcher prise

Notre conscience-mental, celle-là même qui n’est pas outillée pour nous amener au bonheur, a son propre agenda pour notre avenir. Elle « sait » ce qui nous convient et ce que nous devons éviter, et juge ensuite les intuitions, les possibilités et les opportunités en fonction de cela.

Vous avez déjà peut-être entendu que le non-jugement est l’un des ingrédients du bonheur. Je crois avoir découvert pourquoi : d’une part car il améliore nos relations aux autres, qui seront plus à l’aise en notre compagnie s’ils ne se sentent pas jugés, et d’autre part car les commentaires constants de notre voix intérieure sur les pistes que la Vie nous indique sont de nature à passer outre à nos ICI.

Comment croyez-vous que mon mental ait évalué mon intuition d’écrire un roman alors que je gérais une société internationale ? Si je n’étais pas précisément en train de travailler sur mon ego à ce moment, il serait certainement parvenu à m’en dissuader, que ce soit par la peur ou par la raison.

Nous devons prendre conscience que le réflexe initial de la voix dans notre tête est de s’accrocher à une version rigide de ce que devrait être notre vie, ce qui nous enlève la flexibilité de considérer sérieusement toutes les opportunités qui s’offrent à nous.

Le modèle ICI implique que nous nous libérions des limitations que nous nous imposons à nous-mêmes.

Il s’agit d’un acte de courage et de vulnérabilité, car il nécessite de faire confiance à nos ICI et de suivre leurs guidances même si elles sont différentes de ce que nous, notre entourage ou la société attendons de nous, car, le mental n’est pas très à l’aise avec le changement, que ce soit le nôtre ou celui des autres.

Le lâcher-prise, finalement, c’est la différence entre utiliser son pouvoir mental comme une pagaie pour diriger un canoë dans un fleuve plein de rapides au lieu de ramer à contre-courant. Le flot continu de la Vie charrie bien plus que notre petite embarcation personnelle ; croire qu’on peut en contrôler tous les aspects est à la fois vain, prétentieux, exténuant et contre-productif.

Les résultats seront ô combien meilleurs si vous vous appuyez gentiment sur le torrent pour mener votre esquif d’un bord à l’autre, autour des obstacles, mais toujours dans le sens du « flow ».