Chapitre 19 : Techniques et exercices sur le désengagement des pensées
Des micro-instants de présence :
La première chose que vous pouvez tenter sans grand effort est de vous concentrer sur votre respiration. Les yeux fermés, vous sentez l’air frais entrer dans vos poumons et venir oxygéner votre corps, puis vous évacuez l’air usé d’une longue expiration. Restez ainsi aussi longtemps que possible, avec votre souffle qui va et vient. C’est automatique : chaque fois que vous serez pleinement en lien avec votre respiration vous serez aussi totalement présent. En général après trois ou quatre cycles votre mental va reprendre le dessus et vous ramener dans vos pensées. Pour cet exercice, ne luttez pas ; quand cela se produit, terminez la pratique, elle donne de meilleurs résultats si vous l’utilisez fréquemment, sans forcer.
Nos sens sont également d’excellents guides vers le présent. Vous pouvez sélectionner un ou des petits gestes quotidiens durant lesquels vous décidez de pratiquer. Par exemple, sous la douche, lors d’un bain dans un lac ou une piscine en focalisant son attention sur les sensations ressenties.
Des actes de présences délibérés :
Choisir délibérément de se consacrer pleinement, sans aucune distraction, à des tâches.
Soyez attentif aux résultats que vous obtiendrez avec cette pratique. Cet que vous avez fait en totale présence, quelle saveur a-t-il ? Quelle efficacité ? Quelle est l’originalité des solutions trouvées ? La rapidité d’exécution ? Avez-vous découvert des points d’amélioration, une autre façon de procéder ? N’hésitez pas à noter, à comparer avec avant, ou avec les moments durant lesquels vous n’avez pas réussi à être présent. Car il est très probable que vos ICI aient déjà commencé à poindre le bout de leur nez dans votre quotidien.
Une remarque importante à propos de cette pratique : rester constamment présent est une chose particulièrement difficile ; la qualité de cette présence ne se compte pas forcément en nombre de minutes durant lesquelles vous gardez votre focus, mais dans la rapidité avec laquelle vous allez apprendre à y revenir quand des distractions ou vos pensées vous emmèneront ailleurs.
Méditation en pleine conscience :
Pour la méthode ICI, je préconise une méditation « vide », c’est-à-dire non guidée, sans musique et sans mantra, et je sais que ce type de méditation peut être contre-productif si ce vide se remplit immédiatement par des pensées excessives ou négatives. Les étapes précédentes étaient donc nécessaires pour que votre méditation vous apporte un réel bienfait.
Trouvez un endroit où vous ne serez pas dérangé durant quinze à trente minutes. Prenez une position assise de préférence (à même le sol, sur un zafu ou sur une chaise), car avec cette technique la position couchée peut très rapidement vous emmener dans le sommeil.
Installez-vous confortablement. Si vous pouvez vous mettre facilement à l’extérieur (sur un balcon, dans un jardin, à côté d’une fenêtre ouverte), n’hésitez pas, même en hiver, avec une couverture et une grosse doudoune. Vous pouvez fermer les yeux, mais ce n’est pas nécessaire. En tous les cas, il est bon de rester en contact visuel avec votre environnement en les entrouvrant de temps en temps.
Concentrez-vous sur votre respiration. Soit en la ralentissant à six mouvements par minute et en respirant uniquement par le nez et jusqu’à l’abdomen, soit en pratiquant l’un des exercices de respiration du chapitre 17. Restez le plus longtemps possible avec votre souffle, puis, quand les pensées reviennent, tentez de garder le calme et de retourner régulièrement dans le moment présent. Vous ferez probablement de nombreux allers-retours. C’est le but. Utilisez toutes les aides possibles : si vous entendez des chants d’oiseaux, des bruits d’eau, même s’ils sont recouverts par d’autres sons, tentez de vous y connecter. S’il y a un peu de vent, que vous sentez le froid ou le chaud sur votre visage, restez avec cette sensation, idem pour les odeurs, le contact de vos pieds sur le sol, de vos mains sur vos jambes. Immanquablement et malgré toutes ces aides à la présence, les pensées viendront, les allers-retours seront moins efficaces, et à ce moment vous pourrez essayer deux techniques.
- Pour la première, reprenez votre poste d’observateur et interceptez vos pensées à la source. Imaginez qu’elles se forment dans une partie de votre cerveau et qu’au début, avant d’avoir un thème, un concept, une image, ce n’est que de l’énergie qui s’assemble, un peu comme des étincelles qui s’allument pour former un éclair électrique, prémices d’une pensée. Observez ce processus et dissolvez-les dans l’oeuf, avant qu’elles ne se forment totalement. Certaines vous échapperont et c’est normal ; encore une fois, il s’agit d’une sorte de jeu du chat et de la souris avec de fréquents allers-retours.
- La seconde consiste à laisser simplement vos pensées se former et passer dans votre tête sans que vous y prêtiez attention. Un peu comme des nuages dans un ciel bleu lorsque vous êtes couché sur le dos à la plage, les yeux clos. Vous sentez, lorsque l’un d’entre eux passe entre vous et le soleil, un petit moment d’ombre et de fraîcheur, mais vous n’y prêtez guère attention. Là aussi, il est très probable que l’une de vos pensées-nuages vous embarque. L’important est de s’en rendre compte, de volontairement s’en désengager puis de revenir à l’état neutre.
Continuez ainsi l’une ou/et l’autre de ces techniques aussi longtemps que cela est agréable pour vous. L’objectif serait de faire cela entre vingt et trente minutes par jour.
Ensuite, terminez cette méditation par un moment de réceptivité durant lequel vous ne tentez plus rien, ni de vous connecter à vos sens ou à votre respiration, ni d’espacer ou de vous désengager de vos pensées. Vous vous programmez simplement à accueillir ce qui vient, que ce soient des intuitions, des idées, de simples pensées ou rien du tout. Vous pouvez terminer cette méditation par une petite séance de gratitude, premièrement envers vous pour tout le travail accompli, puis envers d’autres personnes, et enfin notez juste après toute information que vous auriez reçue, telle quelle, sans l’interpréter et encore moins la raisonner.
En ce qui me concerne, je pratique ce type de méditation chaque matin après mon thé et avant mon petit déjeuner, mais nous avons tous des rythmes et des possibilités différentes. J’aime le matin, car je sais que je peux bien maîtriser ce temps pour moi : il suffit que je me lève trente minutes avant les enfants. Après ce moment, je suis « outillé en présence » pour le reste de la journée. Lorsque je veux accéder au flow qui inspire mes romans, je prends simplement quelques respirations conscientes et je commence à écrire. Je note une différence d’accès à cette source assez impressionnante les jours où je n’ai pas pu pratiquer ma routine matinale. Une seule journée de pause ne m’affecte pas trop, mais si j’en saute plusieurs de suite, toute ma faculté à être vraiment présent, que ce soit avec mon histoire ou dans les autres aspects de ma vie, s’amenuise.
Il s’agit d’un effort initial qui se transforme en plaisir ensuite. Si vous pratiquez déjà la méditation régulièrement et que vous n’avez pas l’impression d’accéder à vos ICI, assurez-vous de bien faire le « vide » à un moment de votre pratique et surtout lisez encore la troisième partie de cette méthode, car vos ICI vont se révéler à vous sous plusieurs formes qu’il conviendra de reconnaître et d’accueillir.
Chapitre 20 : Entendre ses ICI
Il est difficile de catégoriser une chose aussi subtile et impalpable que nos ICI, tant les possibilités pour qu’elles se révèlent à nous sont vastes, mais disons que les formes les plus fréquentes sont les suivantes.
- Eurêka ! Tel Archimède quand, las de bûcher sur le problème de la poussée homonyme, il se plongea dans son bain à Syracuse et constata que le niveau de l’eau montait en fonction de la masse de son corps. Cette révélation soudaine et immédiate résolut d’un coup un problème mathématique complexe sur lequel il travaillait d’arrache-pied.
- Les informations obtenues en état de conscience modifiée. C’est lorsqu’une idée, une image, un visage, un nom, un concept nous vient alors que nous sommes déjà en lien direct avec le champ d’information universel, dans un état de conscience non ordinaire. Pensez au cas d’Anita Moorjani quand elle comprend d’où provient son cancer et comment le guérir durant son EMI. Sans aller aussi loin, il est également fréquent d’obtenir ce type d’informations lors de séances de respiration ou d’hypnose, de médiations ou de cérémonies chamaniques, pour n’en citer que quelques-unes.
- L’état de flow. C’est se retrouver dans un état d’esprit dans lequel les portes des ICI sont grandes ouvertes. Il s’agit, en général, de parvenir à un but précis et ciblé. Pour ma part, le flow m’aide à construire la trame de mes romans lorsque je reçois ces fameuses images que je vais ensuite décrire. J’ai parlé avec plusieurs sportifs d’élite de ce flow et, pour eux, il s’agit d’accéder à des facultés exceptionnelles qui vont les rendre encore plus performants, presque invincibles, dans un sport qu’ils maîtrisent déjà parfaitement. Un footballeur m’a raconté comment le temps se dilatait pour lui : il avait l’impression que tous les autres jouaient au ralenti et qu’il jouissait ainsi d’un délai supplémentaire pour « comprendre » quel geste effectuer et où placer sa passe ou son tir. Une alpiniste m’a confié avoir su, une fraction de seconde avant que cela ne se produise, que son compagnon de cordée, bien plus lourd qu’elle, allait faire une chute mortelle, ce qui lui a permis de sauter de l’autre côté de l’arête de roche juste à temps, leur épargnant ainsi d’être tous deux projetés dans le vide.
- Les intuitions claires. Souvenez-vous de l’histoire de mon ami cherchant une place de parking à Toulouse et la voix dans sa tête qui lui dit clairement « non, pas celle-là » ; ou ma propre expérience, quand, en train de somnoler sur ma barque, j’ai soudain l’idée de reprendre mon projet d’écriture sous forme de roman. La difficulté avec ce type d’intuitions, c’est que, même si elles sont claires, on pourrait les confondre avec nos pensées. Si mon ami avait su qu’il s’agissait d’un message de sa conscience-esprit, ne l’aurait-il pas écouté ? La seule raison qui l’a poussé à garer sa voiture malgré cet avertissement, c’est qu’il l’a confondu avec ses pensées usuelles et leur lot de scénarios abracadabrants sur le futur.
- Les informations transmises durant le sommeil. Autrement dit les rêves « prémonitoires ». Avec cette difficulté supplémentaire majeure qu’on peut les confondre avec nos histoires oniriques servant d’autres buts, comme celui de laisser notre cerveau traiter son surplus de données.
- Les synchronicités. Soit des coïncidences qui véhiculent des messages ayant du sens pour nous.
- Les intuitions vagues. Celles qu’habituellement et sans entraînement spécifique, nous peinons à différencier du reste de notre activité mentale.
- Les aides imperceptibles. Comme lorsque nous pratiquons une activité en pleine présence et que nous allons avoir le mot ou le geste juste au bon moment, l’idée qui permet de débloquer une situation, la présence d’esprit de mettre en lien deux personnes ou deux situations. Cela ressemble à une connexion presque imperceptible à nos ICI, et le résultat se trouve dans la sensation que nous avons « un bon jour » où tout est plus facile.
Pour nos ICI, nous allons rechercher les petites pépites, sachant qu’à tout moment une plus grosse est susceptible de briller dans notre tamis. C’est le but des exercices du chapitre suivant,
C’est un extrait du livre « Devenez Génial : À l’ère où les machines deviennent intelligentes » de David Perroud qui est bien plus qu’un simple guide de développement personnel ; c’est une invitation à explorer les profondeurs de notre conscience et à réveiller le génie qui sommeille en chacun de nous. Dans un style accessible et fluide, Perroud mêle science, spiritualité et pratiques concrètes pour nous aider à développer nos ICI (Intuition, Créativité, Innovation) – des capacités cruciales dans un monde de plus en plus dominé par l’intelligence artificielle.
L’auteur nous guide à travers des concepts complexes comme la conscience délocalisée et le champ d’information universel, qu’il rend clairs grâce à des analogies simples et des exemples tirés de son expérience. Ce livre se distingue par son approche hybride, combinant théorie et exercices pratiques, pour une mise en œuvre immédiate dans la vie quotidienne. En s’appuyant sur la science des états de conscience modifiés et la psychologie positive, Perroud montre que nos intuitions et notre créativité sont des clés pour une vie plus épanouie et un avenir plus serein.
Loin des recettes toutes faites, « Devenez Génial » propose une réflexion profonde sur notre rapport à la conscience, tout en nous équipant d’outils concrets pour naviguer dans un monde où les machines deviennent de plus en plus performantes. C’est un ouvrage à la fois inspirant et pratique, parfait pour ceux qui cherchent à harmoniser science et spiritualité dans leur quête personnelle. Si vous êtes prêt à redécouvrir votre potentiel humain unique dans une ère technologique, ce livre est pour vous.
Je le remercie de l’avoir écrit. Et, je l’offre à des personnes dont je sens qu’elles en tireront de grands bénéfices.
Vous trouverez ce livre sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.
Les extraits que je vous partage sont ceux qui m’ont parlé lors de la lecture du livre.
Aussi, je vous encourage à acheter ce livre car vous y trouverez tous les détails pour la manière de favoriser votre créativité.
David Perroud a écrit des romans que je trouve inspirants car explorant les aspects de l’intégration à notre environnement et de notre perception du monde. Vous pourrez les trouver sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur le site de la FNAC.