Chapitre 24 – La génération abstraite
Les principaux perdants
Ainsi soit le verset
Ils te baisent, ton papa, ta maman.
Peut-être pas à dessein, mais ils le font.
Ils t’emplissent de leurs errements
Avec en rab’ un petit greffon.
Mais, baisés, eux aussi l’avaient été,
Par des fous vêtus à l’ancienne
À mi-temps pleins d’aménité,
Le reste du temps pleins de haine.
D’homme à homme, la misère se transmet,
Comme un dépôt littoral elle s’entasse.
Fiche le camp désormais
Et n’aie pas d’enfants, de grâce.
En 1971, ce poème de Philip Larkin dépeignait sous un jour sombre l’art d’être parent. Il contient hélas une certaine vérité. Si nous vivons une période d’abondance destructrice, c’est en grande partie à cause des bonnes intentions de nos parents et de leurs propres parents.
La Greatest Generation élevée pendant la crise des années 1930 et soumise aux privations de la guerre a voulu être certaine que ses enfants n’auraient pas à se serrer la ceinture comme elle. Fort bien. Tous les parents désirent que leurs enfants soient prospères et à l’abri des galères. Les baby-boomers ont donc été élevés dans la conviction que les privations n’étaient pas pour eux. Ce qui est une philosophie parfaitement sympathique et raisonnable. Mais étant donné l’ampleur de cette génération et l’abondance de ressources dans laquelle elle vivait, cette philosophie a été un peu faussée. Si l’on considère les progrès de la richesse et de la prospérité dans leur enfance, joints à une méfiance (non sans raison) envers le gouvernement dans les années 1970, puis aux années de croissance des décennies 1980 et 1990, on voit bien comment les baby-boomers ont acquis leur réputation de génération égoïste. Moi d’abord, nous après.
Il est habituel aujourd’hui de chercher à protéger ses idées et son patrimoine plutôt qu’à les partager. Un comptable du New Jersey m’a dit qu’il constatait une nette différence entre ses vieux clients et les plus jeunes. « Les anciens tiennent à respecter le code des impôts pour agir honnêtement, assure-t-il. Ils sont prêts à payer les impôts qu’ils doivent, tout simplement. La génération suivante consacre beaucoup de temps à se demander comment exploiter la moindre nuance et la moindre faille du code pour réduire sa responsabilité au niveau le plus bas possible. »
Quand les baby-boomers ont commencé à avoir eux-mêmes des enfants, ils les ont élevés dans le scepticisme envers les autorités. « Ne permettez pas aux gens d’obtenir quelque chose de vous s’ils ne sont pas disposés à vous payer pour cela, entend-on dire. N’acceptez pas la moindre entrave à vos désirs. » Encore une fois, ces philosophies seraient raisonnables si les circonstances étaient identiques à celles des années 1960 et 1970. Mais elles ne le sont pas. C’est pourquoi quelques bonnes idées ont été faussées pour les enfants des baby-boomers.
Aux générations X et Y, on a appris à croire que tous leurs désirs étaient à leur portée. Pour ceux de la génération X, élevés avant l’internet, cela signifie ne pas faire de vagues et bosser. Cette génération oubliée et négligée ne s’est vraiment rebellée contre rien et n’a guère milité dans sa jeunesse. Il y avait la Guerre froide, bien sûr, mais dans une version plus sympathique et plus aimable que celle des années 1960 et 1970. À l’école, la génération X n’a pas subi d’exercices de préparation à une attaque nucléaire. Grandir dans les années 1980, c’était la belle vie. L’expansion s’est poursuivie dans les années 1990 et au début du nouveau millénaire. Dot-com, e-commerce, courrier électronique, rencontres en ligne, livraison gratuite en 24 heures, zéro délai : tout, tout de suite !
La génération Y, dit-on, considère que tout lui est dû. Beaucoup d’employeurs se plaignent des exigences des débutants. Cependant, l’observateur que je suis n’y voit pas de sentiment que tout leur est dû. Cette génération veut travailler dur, elle y est prête. Ce que nous prenons pour une revendication de droits acquis est en fait de l’impatience. Celle-ci tient à deux facteurs. Le premier est l’idée très erronée que le succès, l’argent ou le bonheur viennent immédiatement. Nos messages et nos livres arrivent peut-être instantanément ; pas notre carrière et notre satisfaction.
Le second élément est plus perturbant. C’est le résultat d’un terrible court-circuit dans leurs systèmes internes de récompense. Les enfants de la génération Y ont grandi dans un monde où l’énorme est la norme, où l’argent est plus estimé que le service et où les relations sont gérées par l’informatique. Ils ont toujours connu des systèmes économiques qui font passer les chiffres avant les hommes et les acceptent aveuglément, comme s’il en avait toujours été ainsi. Si rien n’est fait pour compenser ou atténuer la masse des abstractions dans leur existence, ils seront en définitive les plus grands perdants des excès de leurs parents. Et s’ils sont prédestinés à être les plus affectés par ce court-circuit, car ils n’ont pas connu d’autre monde, le fait est qu’aucun de nous n’est à l’abri.
La génération distraite
Imaginez que vous êtes assis à 10 000 mètres d’altitude dans un avion qui vole à 840 km/h entre New York et Seattle. Le voyage est calme. Il n’y a aucune turbulence, la journée et claire, le commandant annonce un vol paisible. L’appareil est équipé de l’avionique et des systèmes d’alarme les plus modernes, le commandant et le copilote ont de nombreuses années d’expérience. Conformément aux règles de la Federal Aviation Administration (FAA), tous deux s’entraînent à différentes situations d’urgence sur le simulateur de leur compagnie un certain nombre de fois par an. À 150 km de là, assis dans une pièce obscure, un contrôleur aérien fort de dix ans d’expérience surveille sur un écran le trafic aérien du secteur qui lui est confié. Votre vol se trouve dans ce secteur.
Imaginez que le contrôleur aérien ait posé son smartphone à côté de lui. Il n’a pas le droit de téléphoner pendant son service, mais il peut recevoir ou envoyer des messages ou consulter sa messagerie électronique. Imaginez qu’il donne des instructions à un vol, puis consulte ses messages, puis donne des instructions à un autre vol, puis consulte à nouveau son téléphone. Normal, hein ?
Aussi sûr que deux et deux font quatre, je sais qu’un tel scénario inquiéterait la majorité d’entre nous. Nous préférerions que le contrôleur aérien consulte sa messagerie ou compose ses messages au cours de ses pauses. Nous serions soulagés de savoir que l’accès à l’internet et le téléphone portable sont totalement interdits (ils le sont). Cet exemple nous frappe parce que notre vie est en jeu. Mais si l’on met de côté cet aspect de vie et de mort, pourquoi penserions-nous possible d’alterner travail, consultation du téléphone, rédaction d’un petit texte, envoi d’un message, rédaction d’un autre petit texte, envoi d’un autre message, sans que notre faculté de concentration en soit pareillement affectée ?
Les membres de la génération Y, parce qu’ils ont grandi au milieu de toutes ces technologies, se croient plus doués pour le multitâche. Tel n’est pas mon avis. En revanche, ils sont plus doués pour être distraits.
Selon une étude de Northwestern University, le nombre d’enfants et de jeunes adultes présentant un trouble du déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH) a bondi de 66 % entre 2000 et 2010. Pourquoi cet énorme ressaut soudain d’un dysfonctionnement du lobe frontal en l’espace d’une décennie ?
Les Centers for Disease Control définissent les personnes atteintes de TDAH comme présentant souvent « une difficulté à se concentrer ou à contrôler leurs comportements impulsifs (elles peuvent agir sans réfléchir aux résultats), ou un comportement extrêmement actif ». Je soupçonne que leur multiplication n’est pas due simplement à l’augmentation du nombre de gens atteints de TDAH par rapport aux générations précédentes, même si cela peut être le cas. Ni à l’augmentation du nombre de parents qui font examiner leurs enfants, même si cela peut aussi être vrai. Bien que les cas authentiques de TDAH soient nombreux, c’est évident, leur flambée soudaine pourrait résulter d’un phénomène aussi simple qu’une erreur de diagnostic. Ce que je crois probable est que davantage de jeunes gens développent une addiction à la distraction. Une génération entière est devenue accro aux effets des messages textes, courriers électroniques et autres activités en ligne productrices de dopamine.
Il arrive, nous le savons, que nos câblages s’emmêlent et que de mauvais comportements se trouvent stimulés. Qui a découvert adolescent l’effet de l’alcool sur la libération de dopamine et de sérotonine peut s’habituer à y trouver remède contre une douleur psychologique au lieu d’apprendre à rechercher des soutiens humains. Cela peut se manifester plus tard par l’alcoolisme. De la même manière, les sonneries, vibrations ou clignotements d’un téléphone portable libèrent de la dopamine et produisent une sensation agréable ; on se sent poussé à répéter les comportements qui ont abouti à cette sensation. Même si l’on est au milieu d’une autre tâche, il est agréable de consulter son téléphone immédiatement au lieu d’attendre quinze minutes pour achever ce qu’on faisait.
Une fois dépendant, on devient insatiable. Si le téléphone bipe pendant qu’on est au volant, on doit regarder immédiatement qui vient d’envoyer un message. Si l’on essaie d’accomplir un travail et que le téléphone vibre sur le bureau, on perd sa concentration, on se sent obligé de regarder. Tandis que les baby-boomers doivent leur dopamine à des objectifs orientés autour du « plus » et du « plus grand », les membres de la génération Y la doivent à tout ce qui va dans le sens du « plus vite » ou du « tout de suite ». Dépassées les cigarettes, l’heure est aux médias sociaux. C’est la drogue du 21e siècle. (Au moins les fumeurs restent-ils ensemble sur le trottoir.)
Comme l’alcoolisme ou la toxicomanie, cette nouvelle maladie rend la jeune génération au mieux impatiente, au pire victime d’un sentiment de solitude et d’isolement plus fort que celui de la précédente. De même que l’alcool chez certains adolescents, les affirmations positives procurées par les relations virtuelles deviennent un mécanisme de défense en lieu et place des relations de confiance.
Cela peut avoir un effet secondaire : cette génération a encore plus de mal que la précédente à trouver le bonheur et la satisfaction. Malgré leur désir de bien faire, la plupart de ses membres, sous l’effet d’une impatience acculturée, sont incapables de consacrer assez de temps et d’efforts à une tâche pour constater l’effet de leurs actes – et donc d’obtenir le sentiment de satisfaction qui en résulte. Mes recherches en vue de ce livre m’ont amené à rencontrer des membres de la génération Y étonnants, merveilleux, intelligents, motivés et optimistes qui se sentaient déçus par leur premier emploi ou qui le quittaient pour en trouver un autre où ils pourraient « avoir un effet sur le monde », en sous-estimant le temps et l’énergie nécessaires.
C’est comme s’ils cherchaient à ressentir au pied d’une montagne l’effet ou le succès auquel ils pourraient prétendre en arrivant au sommet. Il n’y a rien de mal à chercher un moyen plus rapide de gravir la montagne. S’ils veulent prendre un hélicoptère ou inventer une machine à grimper qui les mène plus vite en haut, très bien. Mais on dirait qu’ils ne voient même pas la montagne.
Cette génération du « si tu le vois tu l’as » sait où elle se trouve et où elle veut arriver ; mais elle ne paraît pas consciente du parcours et du délai nécessaires. Elle paraît déconcertée quand on lui dit que les choses demandent du temps. Elle est toute prête à fournir brièvement de l’énergie et des efforts ; pour l’engagement et l’acharnement, elle a plus de mal. On dirait qu’au lieu de donner beaucoup de soi-même à un petit nombre de causes, elle en donne un peu à un grand nombre.
L’attitude de beaucoup de membres de la génération Y envers différentes causes sociales en donne un exemple. Ils se sont mobilisés pour partager la vidéo Kony avec leurs amis. Ils se sont photographiés encapuchonnés pour soutenir Trayvon Martin. Ils ont adressé des dons aux associations d’aide aux victimes du tsunami. Faire le bien, aider, soutenir leur inspire une intense excitation. Mais passé le choc de dopamine, ils tournent la page. Cette génération à l’aise avec l’abstraction confond l’engagement véritable avec des gestes symboliques, auxquels elle n’accorde ni beaucoup de temps, ni beaucoup d’énergie.
Certaines entreprises proposent aux jeunes bien intentionnés de faire le bien tout en n’ayant rien à faire. L’une d’elles s’appelle 1:Face. On peut y acheter une montre d’une couleur qui représente la cause de son choix, blanche par exemple pour lutter contre la faim ou rose pour l’éradication du cancer du sein. Selon son site web, 1:Face remet une partie non précisée de ses profits aux associations correspondantes. Le problème est que si vous demandez au porteur de la montre quel bien il fait, il vous dira probablement qu’il « aide à une prise de conscience ». C’est le fourre-tout de cette génération.
À force de disserter sur la prise de conscience ou sur les sujets de société, nous avons oublié que les problèmes ne se règlent pas avec des mots : il faut y investir le temps et l’énergie d’êtres humains en chair et en os. Ces campagnes qui prétendent mettre la pression sur les autres pour les inciter à agir renforcent mon point de vue : quand il faut mettre la main à la pâte, nous sommes apparemment moins enclins à y consacrer de notre temps et de notre énergie qu’à réclamer à d’autres de le faire à notre place. Cela révèle aussi une limite de l’internet. Remarquable véhicule de diffusion des informations, il excelle à faire prendre conscience aux gens de la détresse d’autrui mais n’est guère capable de l’alléger. La détresse d’autrui n’est pas un problème de technologie, c’est un problème humain. Et seuls des humains peuvent résoudre des problèmes humains.
De même que l’argent a remplacé des dépenses de temps et d’énergie, des marques qui proposent de faire du bien sans rien faire de concret remplacent le service. Ni l’un ni les autres ne satisfont le besoin humain d’accomplir un travail réel, difficile, au bénéfice d’autrui. Ni l’un ni les autres ne satisfont au sacrifice exigé par la sérotonine ou l’ocytocine. L’effet de gratification instantanée de la dopamine signifie, au mieux, que nous « donnons » sans cesse à des causes variées sans jamais éprouver le moindre sentiment d’appartenance ou de satisfaction durable. Mais, au pire, les sentiments de solitude et d’isolement peuvent conduire à de dangereux comportements anti-sociaux.
Le scénario noir
Déçus et désabusés, les baby-boomers se suppriment en plus grand nombre que jamais. Le taux de suicide parmi eux a augmenté de près de 30 % au cours de la dernière décennie, a révélé en 2013 une étude des Centers for Disease Control. Le suicide est ainsi devenu l’une des premières causes de décès dans cette classe d’âge, derrière le cancer et les maladies cardiaques. L’augmentation la plus importante est constatée chez les hommes quinquagénaires, avec un bond stupéfiant de 50 %. À cause de sa multiplication chez les baby-boomers, le suicide tue désormais plus que les accidents d’automobile.
Si rien n’est fait, je crains que la situation ne s’aggrave. Le problème est que dans vingt à trente ans, la jeune génération qui aura pris les rênes dans l’administration et les entreprises aura grandi avec comme principal mécanisme de défense un compte Facebook, des médicaments vendus sur ordonnance ou des groupes de soutien en ligne, et non des groupes de soutien réels comme les liens biologiques d’amitié et les relations amoureuses. Je prédis une augmentation des dépressions, des abus de médicaments, des suicides et autres comportements antisociaux.
En 1960, une seule fusillade notable avait eu lieu dans une école. Dans les années 1980, on en a compté 27, puis 58 dans les années 1990, et 102 entre 2000 et 2012. Cela peut sembler délirant, mais les massacres dans les écoles ont augmenté de plus de 10 000 % en à peine plus de cinquante ans. Plus de 70 % des auteurs de fusillades commises depuis 2000 étaient nés après 1980 et un nombre inquiétant d’entre eux avaient de 14 à 15 ans. Bien que certains aient souffert de troubles mentaux diagnostiqués, tous se sentaient solitaires, exclus et en rupture avec leur école, leur communauté ou leur famille. Presque tous ces jeunes meurtriers étaient victimes de harcèlement ou se sentaient exclus parce qu’ils étaient mal insérés dans la société ou venaient de familles à problèmes.
Les gazelles malades sont poussées en marge du troupeau, hors du Cercle de sûreté, de sorte que les lions mangent les plus faibles et non les plus fortes. Notre cerveau primitif de mammifères nous oriente vers la même conclusion. Hors d’un Cercle de sûreté, sans sentiment d’appartenance et privés d’affection et de solidarité, nous nous sentons hors de contrôle, abandonnés et laissés pour mort. Et un tel sentiment d’isolement conduit au désespoir.
Les relations virtuelles ne peuvent aider à résoudre ce problème réel. En fait, elles risquent de l’aggraver. Ceux qui passent trop de temps sur Facebook risquent souvent la dépression à force de comparer leur existence à celle des autres, ou à ce qu’ils en perçoivent. Des psycho-sociologues de l’University of Michigan ont observé en 2013 l’utilisation de Facebook par 82 jeunes adultes pendant une période de deux semaines. Au début de l’étude, les sujets avaient indiqué à quel point ils étaient satisfaits de leur vie. Les chercheurs les ont ensuite interrogés à intervalles de deux heures, cinq fois par jour, pour connaître leur sentiment sur eux-mêmes et le temps qu’ils avaient passé sur Facebook. Plus ce temps était long au cours d’un intervalle, moins ils se sentaient bien. Au bout des deux semaines, les sujets qui avaient globalement passé le plus de temps sur Facebook se disaient moins satisfaits de leur vie. « Au lieu d’améliorer le bien-être, concluait l’étude, les contacts à l’aide de Facebook peuvent être prédictifs du résultat inverse chez de jeunes adultes : ils sont susceptibles de les fragiliser. »
Nous en sommes là. Une génération égocentrique, accro à la performance, a démantelé les contrôles qui nous protègent contre les abus des entreprises et les krachs boursiers. Une génération distraite, habitant un monde d’abstraction, se croit atteinte de TDAH, mais souffre en fait d’une addiction aux médias sociaux et aux téléphones portables, due à l’effet de la dopamine. Apparemment, nous sommes au fond du trou. Que faire, alors ?
Il y a quand même une bonne nouvelle : nous sommes notre meilleur espoir.
Imagine un monde où la confiance règne, où chaque individu sait qu’il peut compter sur les autres, où la coopération n’est pas un vain mot mais une réalité palpable. C’est ce que ce livre nous invite à découvrir.
Dans un récit captivant, l’auteur nous plonge d’abord dans une nuit de combat en Afghanistan, où un pilote, Johnny Bravo, met sa vie en jeu pour protéger des soldats au sol. Pourquoi agit-il ainsi, sans y être obligé ? Parce qu’il sait qu’ils auraient fait la même chose pour lui. Ce sens du devoir, ancré dans l’empathie et le leadership, est au cœur de toute organisation qui fonctionne véritablement.
Puis, nous voici plongés dans l’univers d’une entreprise où les employés sont traités comme des numéros. Jusqu’au jour où un leader visionnaire, Bob Chapman, décide de tout changer. Plus de pointeuses, plus de barrières entre ouvriers et cadres, plus de méfiance. Résultat ? Une transformation spectaculaire où l’humain prend enfin la place qu’il mérite.
Le message est clair : nous sommes biologiquement programmés pour fonctionner en tribu, protégés par un Cercle de sûreté. Lorsque ce cercle existe, les salariés donnent le meilleur d’eux-mêmes, sans stress destructeur ni rivalité toxique. Les organisations qui l’ont compris prospèrent, tandis que les autres s’épuisent dans la peur et le contrôle.
Nous croyons parfois que la sécurité financière est plus importante que le bonheur au travail. Or, les études prouvent que le stress d’un mauvais emploi est plus nocif que le chômage. Être ignoré par son manager tue la motivation, alors qu’un simple mot d’encouragement peut tout changer.
L’auteur ne prône pas un idéalisme naïf : il s’appuie sur des faits, des chiffres et des exemples concrets. Il nous montre que les entreprises les plus performantes ne sont pas celles qui pressent leurs employés, mais celles qui les protègent. Que les grandes réussites ne viennent pas de la compétition acharnée, mais de la coopération et de la confiance mutuelle.
Dans un style fluide et percutant, ce livre bouleverse nos certitudes et nous pousse à voir le travail autrement. Que tu sois dirigeant, manager ou simple salarié, tu en ressortiras transformé. Prêt à bâtir une culture d’entreprise plus humaine, plus forte, et surtout plus pérenne. Car au final, nous ne travaillons pas pour une entreprise, mais pour les gens qui nous entourent.
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