- Salut François. Ca va ?
- Salut Sophie. Ca va bien et toi ?
- Bien aussi.
J’ai un truc à te demander qui va te sembler bizarre. - Vas-y toujours.
- Ben, voilà. Ton équipe dit que tu es naturellement empathique. Que tu les comprends. Que tu sais te mettre à leur place. Que tu les aides à résoudre leurs problèmes. Que tu adaptes tes messages en fonction d’eux.
- Ouh la, ça fait beaucoup ça ! Tu veux me faire rougir ?
- Non, non. J’ai juste besoin d’aide pour améliorer mon empathie.
Je te préviens je pars de zéro.
- En fait, je n’ai pas grand mérite parce que c’est naturel pour moi. Je suis câblé comme ça.
- Ah ! Mais ça ne peut pas s’apprendre ?
- Si, sûrement. Voilà ce que je te propose. Je vais te donner un exemple récent pour illustrer mon approche.
- C’est super ça. Merci.
- Le dernier en date. Un gars de mon équipe avait à faire une vidéo sur un enchainement de tâches. Il devait expliquer simplement aux personnes du magasin comment on devait faire les réceptions. Au bout d’une semaine, rien n’était sorti. Pourtant, je lui avais expliqué dans le détail et aux questions qu’il m’avait posé, j’avais bien vu qu’il avait compris. Je lui ai demandé plusieurs fois s’il rencontrait un problème. Il m’a dit non. Au bout d’une semaine et demie, comme il ne m’avait pas présenté de maquette, je suis allé le voir. Je suis assis à côté de lui et j’ai discuté sur le travail qu’il avait à faire en précisant quelques points. L’air de rien, je lui dis : « on va apporter les modifs ensemble. Tiens, montre-moi le script. » Le script était complet. On a ajouté les détails. Nickel. Je lui dis : « fais voir, ton montage. » Je vois qu’il est gêné. Alors, je l’emmène avec son ordi dans mon bureau. Je lui demande de me montrer le montage. Rien, il n’avait pas commencé. Gentiment, je le cuisine pour savoir pourquoi. Il finit par me dire qu’il ne sait pas comment avoir des images de qualité pour faire son montage. De peur passer pour un nul, il n’a rien demandé à personne. Donc, j’ai appelé le market pour qu’il lui donne les accès aux banques d’images.
Je lui ai dit que rien n’est pire que de rester coincé. On a tous été débutants un jour et c’est en demandant qu’on apprend.
Ma façon de faire est d’aller voir les personnes, de m’installer à côté d’eux et de chercher à comprendre dans le détail de ce qu’ils ont à faire pour pouvoir les aider.
- Je n’ai jamais fait ça. J’ai peur de ne pas être à la hauteur. Ils sont plus compétents que moi dans leur métier.
- En fait, tu ne vas pas les aider sur leur métier mais sur les à-côtés. Là où ils buttent sur un problème qu’ils ne maitrisent pas.
- Comme je n’ai jamais fait ça, comment tu penses qu’ils vont le prendre ?
- C’est sûr qu’ils vont être étonnés. Mais tellement content après.
Attention à le faire à bon escient. C’est-à-dire quand ils rencontrent des difficultés. Sinon, ils vont prendre ça pour du flicage.
- Merci pour la précision. Et merci pour tout d’ailleurs.
- Content d’avoir pu t’aider.
- A plus tard.
- Oui, A plus tard.
C’est incroyable comme ça a l’air simple.
Bon d’abord, je vais identifier ceux qui butte sur un problème.
Les points hebdo vont m’aider.
D’ailleurs, quand ils me faisaient des problèmes qu’ils rencontraient, je considérais que c’étaient leurs problèmes.
Avec la nouvelle approche, ça va changer.
Je vais aller boire un café.
- Sylvie ça te dit de boire un café ?
- Je te l’offre !
- N’importe quoi, c’est gratuit !
- Tu avais raison, François m’a aidé de ouf !
- Je te l’avais dit. Ce gars devrait faire du coaching. D’ailleurs, je crois qu’il fait quelque chose du genre…
- En parlant de coaching, il faut que je te dise un truc. Je suis un gars qui a créé un blog sur la découverte de sa zone de génie.
- Comment il s’appelle le blog ?
- com
- C’est ambitieux !
- Je confirme, il a une méthode pour te permettre de faire le tri dans ce que tu fais tous les jours. Tu fais aussi la liste de tes aptitudes et de tes talents. Tu croise ça avec ce que tu fais. Tu dis si tu aimes ou si tu aimes pas. Et puis, il te demande d’identifier tes passions.
Moi, j’en suis là !
- Mais, tu vas changer de métier ! C’est pas bon pour nous ça !
- Alors, c’est pas sûr. Je me suis aperçue que mes aptitudes matchent avec ce que je fais. En plus, en grande majorité, j’aime ce que fais. Evidemment, il y a des trucs qui accrochent.
Je vais aller au bout et je te dirai.
Peut-être tu devrais le faire ?
- Bof, moi je n’aime pas trop ces coachings où on dit ce qu’il faut que tu fasses, ce qu’il faut que tu améliores pour être une meilleure version de toi-même.
- En l’occurrence, le gars, il ne parle jamais de ça. Il n’y a pas d’injonction, juste des explications et des exercices à faire.
- J’irais voir. Aller, j’ai un métier moi.
- Tiens, c’est vrai, moi aussi.